Les photographes sont des têtes de cons !

Rassurez-vous, j’ai pris mes prédispositions avant d’écrire cet article et j’ai déjà prévu mon extradition du pays sous 24h au cas où certains photographes m’en voudraient. 😆

Pourquoi un titre si « violent » ? Histoire de faire réagir un peu mais aussi (et surtout) pour retranscrire un sentiment qui parfois m’anime. Ce titre explique la situation actuelle du monde de la photo qui file tout droit vers le pessimisme général et l’auto-flagellation. Certes cette tendance n’est pas incompréhensible. Mais tout de même, certains comportements et dérives n’aident pas à redresser la barre.

Le monde de la photo ne tourne pas rond.

La preuve en 6 points !

Place à mes revendications !!! Au gré de mon expérience photo, j’ai été amené à côtoyer régulièrement d’autres photographes. De quoi écrire encore bien des articles sur ce blog, rassurez-vous. Précédemment, j’ai déjà quelque peu évoqué la situation actuelle du monde de la photo (En photo c’est chacun pour sa gueule !). Je remets le couvert sous d’autres angles !

1 Un gars, un gars

Vous aurez peut-être remarqué que je parle presque toujours de photographes au masculin. Non pas qu’il n’y ait pas quelques curieux spécimens chez les filles aussi, mais la photo reste, en grande majorité, un monde d’hommes et c’est sûrement le problème premier.

Certains trouveront qu’il s’agit de clichés, mais croyez-moi, la concurrence qui s’installe entre hommes serait bien souvent désamorcée par un objectif féminin.

Et je m’inclus dans le lot. Je peux aussi être une tête de con à mes heures perdues ! Sans objectivité aucune, je serais tenté de dire que je le suis moins que les autres, mais c’est juste histoire de garder un semblant de dignité ! On est tous le con d’un autre photographe, c’est connu non ? 😆

J’aurais aussi pu dire que les photographes sont des boulets, d’autant que j’avais déjà une illustration adaptée au sujet

2 Tout pour le paraître

L’ironie de ce monde masculin, c’est qu’entre eux, les photographes se comportent comme deux cagoles ! Si, si, je vous assure ! Ils ne se jugent pas sur le physique et les fringues mais presque. A l’instar d’une Nabilla, le photographe va mettre en avant tous ses atouts et se livrer en quelques minutes… laissant un grand vide ensuite.

Êtes-vous déjà allé au salon de la photo ? J’en ai fait un rituel depuis quelques années. Le salon de la photo se déroule dans un gigantesque hall d’exposition, il y fait plutôt sombre et la foule est dense. On peut visiter de nombreux stands et tester du matériel.

On y croise aussi de drôles de personnages affublés de téléobjectifs démesurés. Mais pour quoi faire ? Photographier un match de foot ? Faire de la photo animalière ? Je ne crois pas. Alors, a-t-on besoin d’un téléobjectif pour photographier des mannequins à 50cm de distance ? Ou alors serait-ce un moyen de passer pour un grand professionnel de la photo et montrer qu’on a le plus gros… objectif ? Non, ce serait pathétique me direz-vous… Ah attendez, je ne vous ai pas encore parlé de ceux qui viennent avec des valises entières de matériel hors de prix !

C’est bizarre, je ne suis jamais allé au salon de la piscine avec ma piscine et mon canard jaune gonflable (heu j’crois que je rentre trop dans le détail là…). Je n’ai jamais vu de visiteurs du salon de l’agriculture avec une poule sur l’épaule et un cheval en laisse. Alors pourquoi les photographes viennent-ils avec tout leur attirail ? Attirail qui leur sera aussi utile qu’une raquette de tennis pour jouer au basket.

Parce que la photo est malheureusement un monde de paraître et de vide intersidéral parfois. Montrer (ce) que l’on a est plus important que montrer (ce) que l’on fait.

Tous les pros seront d’accord pour vous dire que le matériel ne fait pas tout et en particulier, pas le cadrage et la composition – l’œil – du photographe. Pourtant, beaucoup sont capables de parler pendant des heures de matériel, de LEUR matériel, de réglages et de termes techniques compliqués sans pour autant mettre la main à la patte et faire eux-mêmes des photos.

En photo comme ailleurs, rien ne sert de courir…

3 Le web, nouvel eldorado des têtes de cons

Autre dérive symptomatique de la « tête de con »-ïsation du monde de la photo : les photographes du net !

Bien cachés derrière leur écran et leurs idées préconçues, ils critiquent pendant des heures le travail des autres, sans pour autant montrer ce dont ils sont capables eux-mêmes…

Attention, pas besoin d’être photographe ou pro pour critiquer une photo ou le travail de quelqu’un, ce n’est pas là ma conception de la chose. Vous pourrez le voir sur le forum que j’ai créé en 2007 : http://photo.forumperso.com/.

Par contre, quand je vois des gens qui ont des milliers de messages sur les forums et qui passent leur temps à faire des critiques plutôt sévères (voire décourageantes) sur le travail des autres sans jamais affronter eux-mêmes la critique, je reste un peu perplexe.

Je le suis d’ailleurs tout autant face aux quelques pros ou amateurs avertis qui s’évertuent à casser tous les nouveaux venus, et à certains forums qui leur font la part belle. Penser qu’on tire les débutants vers le haut en les descendant est une technique qui m’a toujours irrité et confirme que certains ont une vision très (trop, à mon humble avis) élitiste de la photo. C’est d’ailleurs, parce que j’ai trouvé l’ambiance de nombreux forums photo détestable, que j’ai créé le mien avec un état d’esprit plus ouvert et moins hautain.

Les plus grosses têtes de cons parmi les photographes n’hésitent pas à utiliser le web pour se cacher et continuer leurs médisances

4 La nostalgie, dernier refuge des meilleurs

Qui n’a pas encore croisé un photographe pour qui tout était mieux avant ?… Ne vous inquiétez pas, ça ne tardera sûrement pas ! « Ah l’argentique mon ptit gars si tu savais… ça c’était de la vraie photo tu peux pas comprendre, t’es trop jeune ».

Non, effectivement je ne peux pas le comprendre… A croire qu’aujourd’hui il suffit de cliquer sur un bouton pour faire des photos magnifiques… Bizarrement, les personnes qui ne jurent que par l’argentique sont parfois incapables de faire de bonnes photos en numérique, utilisant l’avancée technologique perturbante en guise d’excuse.

Eh ben alors, c’est plus simple ou pas le numérique ???

Un bon cadrage en argentique, en numérique ou même avec ses mains : l’esprit est le même, seul le moyen change.

Mon ptit gars tu me tends la perche, mais effectivement la photo c’était mieux avant, aujourd’hui on ne fait plus que des mauvaises photos qu’on manipule sur Photoshop

5 Trop de jugements à l’emporte-pièce

Nous avons déjà parlé du web. Mais de toute manière, les photographes qui se jugent entre eux, c’est une plaie !

On ne sait pas rester objectif (ce qui est un comble quand même non ?). Il n’y a pas pire critique que celle d’un photographe envers un autre. Difficile de dire à un collègue qu’on aime ses photos car on se sent toujours en concurrence.

Pourtant, je ne parle pas d’une vraie concurrence professionnelle. Comme si chaque photographe croisé pouvait enlever le pain de la bouche de son confrère. Non, il s’agit là d’une concurrence idiote. Comme deux chats qui se croisent dans un jardin et affirment chacun que ce territoire leur appartient.

Petits ils sont tous mignons mais en grandissant c’est là que les problèmes arrivent

J’ai eu l’occasion de faire quelques expositions et franchement je conseille aux photographes d’en faire dans les lieux où la concentration de photographes sera la moindre. L’accueil du public est bien plus valorisant et souvent, le public est plus à même de se rendre compte du travail réalisé en amont (ou de l’admettre en tout cas).

Le photographe qui se rend à l’exposition d’un collègue photographe, lui, arrive plein de confiance, se plante devant les photos et sans dire mot peut passer son chemin.  » Moi j’ai pas besoin d’étudier ton travail de près, un seul coup d’œil me suffit pour décortiquer tes horreurs… « 

Il y a aussi ceux qui vont être plus intéressés par le support que par la photo, n’hésitant pas à tripoter de leurs doigts gras le tirage alors qu’un confrère devrait être le mieux placé pour savoir qu’on ne doit PAS toucher aux photos !!! Hum, désolé je m’emporte un peu, mais c’est quand même agaçant non ?

Pour en finir avec le spécimen du photographe con qui se balade sur une exposition (peut-être là aussi avec son plus beau matériel autour du cou), vous allez croiser celui qui n’osera pas dénigrer votre travail tout seul. Il fera appel à un collègue pour critiquer à tout va et oublier (ou ignorer) l’auteur des photos, pas loin, qui hésite entre la pendaison et la fuite. Imaginez l’état d’esprit du petit jeune ou de la petite jeune qui débute en photo, fait sa première exposition avec forcément des photos imparfaites et tombe sur ces photographes…

Avec certains photographes, cette exposition aurait vite fait d’être renommée : Et si on les regardait pas tes photos ?!

6 Le syndrome de l’illusion : Wouaou lui c’est vrai-faux pro !

Allez j’ai bientôt fini ma liste de griefs ! Plus qu’un grief, ce dernier point est là pour vous éviter de jeter votre appareil aux oubliettes parce que vous complexez.

Car lui aussi vous le connaissez : le photographe qui se fait passer pour un cador de la photo avec son bagou et son matériel professionnel.

A côté de celui-là, vous vous êtes senti tout petit. Bavard, presque agréable, il vous propose  rapidement de vous chaperonner. Puis petit à petit, vous vous rendez compte qu’il a toujours une ou deux mêmes histoires à raconter et qu’en creusant un peu, ce sont les seules expériences photos qu’il a eues. Si vous poussez encore un peu, vous vous rendez compte qu’il aime tellement la photo qu’il préfèrerait avoir un mode tout automatique sur son boîtier photo dernier cri. Enfin, si vous êtes un peu vicieux (car photographe !), vous le laissez parler jusqu’à ce qu’il s’emmêle les pinceaux en voulant se forcer à parler technique pour continuer d’en imposer.

Bon là c’est le moment de vous en débarrasser, vous avez assez perdu de temps. Mais attention, le faux pro de la photo peut-être particulièrement tactile et agaçant !

Conclusion : Ne vous rabaissez pas, faites ce que vous aimez et ne perdez pas de temps à écouter tous les faux pro de la photo ! Prenez les bons conseils, sachez vous remettre en question pour progresser, mais sachez aussi suivre la voie qui vous épanouit.

Mais oui, bien sûr !!! Ce gars là en fait il n’y connait rien en photo !

Cours Forest cours !!!

Et pour en finir avec ce long article, il y a aussi les photographes qui se permettent d’écrire que des collègues sont des têtes de cons. Ceux-là peuvent parfois être jetés à la vindicte populaire car ils souhaitent faire évoluer les mentalités.

Bon perso, je ne crains rien, j’ai déjà mon billet aller pour le Botswanga. Je me suis laissé dire qu’on peut facilement trouver asile là-bas pour ne pas avoir à repasser par la case départ. 😉

Il faut espérer pour le monde de la photo que les filles vont bientôt arriver en force pour botter l’arrière-train de leurs homologues masculins qui ne savent parfois plus se remettre en question

Et vous, quelles sont les expériences qui vous ont (presque) donné envie de faire bouger le monde de la photo ?

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