Lire la partie 1 de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ?
Ainsi me voilà parti pour arpenter les terrains de sport équipé de mon appareil photo et de mon nouvel outil : un ordinateur portable avec connexion 3G. Mais bien sûr l’ordi m’appartient et la clé 3G ainsi que le forfait sont achetés à mes frais. Je ne fais pas tous les jours de la photo de sport car j’ai un métier à plein temps, mais j’envoie des photos le week-end dès que j’en ai l’occasion.
Azraël… ha oui je préfère vous le dire, je vais nommer mon contact à l’agence de cette manière désormais. Gargamel sera le nom officiel de l’agence photo et moi je suis un peu le schtroumpf photographe de l’histoire (ça apporte une autre dimension au texte non ?!). Reprenons…
Azraël m’encourage à continuer dans cette voie et à essayer de faire plus souvent des photos et aussi de ne pas faire que du sport mais aussi de la photo politique et actualité qui se vend bien chez Gargamel. Pour me rassurer, j’essaye de savoir si la qualité des clichés que j’envoie est bonne afin de savoir si mon travail est qualitatif, d’autant plus que j’envoie des fichiers jpeg depuis mon netbook qui possède un écran très médiocre pour juger les photos sur place.
En guise de réponse, on me fait bien comprendre que la qualité n’est pas un atout primordial, la quantité et la régularité des envois de photos en revanche, oui. Cette réponse m’a beaucoup déçu et entamé de moitié la fierté que j’avais de travailler pour une agence photo. Finalement je n’étais pas un photographe choisi mais un schtroumpf lambda qui fait des clichés sympas et qui surtout, peut en envoyer régulièrement sur le serveur.
Pendant plusieurs mois, je me trimballe avec un ordinateur et j’envoie des photos à l’agence. Impensable pour moi d’envoyer de la quantité, je n’envoie donc que les meilleures photos et j’en envoie peu. Question d’éthique personnelle, je ne me vois pas envoyer des mauvaises photos même si elles sont vendables. Et puis d’un point de vue pratique, je n’ai pas le temps pendant une rencontre d’envoyer beaucoup de photos. Il m’arrive régulièrement de louper de bons moments durant un match parce que je suis sur l’ordi à envoyer une photo ou simplement à trier.
La face cachée de ce job n’est pas super intéressante : j’aime la photo de sport mais beaucoup moins transpirer pour envoyer au plus vite des photos que je dois trier, redimensionner, renseigner au niveau des champs IPTC et envoyer sur serveur grâce à une connexion Internet bancale. Je prends beaucoup moins de plaisir à suivre les rencontres sportives et mon temps photo diminue largement…
En décembre 2011, après presque une année au sein de l’agence, je n’ai toujours fait aucune vente photo et je commence à penser que je n’ai pas le niveau. Au hasard d’une recherche sur le net, je tombe sur une photo de la jolie surfeuse Alana Blanchard sur le site web du Républicain Lorrain (la photo est toujours en ligne ici). C’est MA photo que je vois là et je l’ai prise en juillet 2011… Le copyright est à l’avantage de MAXPPP une agence photo connue. Dans un élan d’honnêteté, j’envoie un sms à Azraël pour le prévenir que cette photo a peut-être été volée sur leur serveur ou que le journal s’est trompé dans le copyright.
Réponse d’Azraël : je t’explique au téléphone plus tard. Ce sms me laisse sur ma faim et j’ai un mauvais pressentiment. Au cours de la conversation, j’apprends que l’agence pour laquelle je travaille est une agence sous-traitante de MAXPPP, donc rien d’anormal pour le copyright. Je demande alors pourquoi mon nom n’apparaît pas comme la loi l’impose et là on me dit que c’est pas le plus important et qu’il est difficile de contrôler les médias pour leur imposer d’afficher le nom. Parfois il y est, d’autres pas du tout et parfois c’est incomplet ou erroné. Je comprends bien que finalement tout le monde s’en fout et je n’insiste pas plus. Concernant la vente de la photo, je cherche à savoir comment il se fait que je ne sois pas au courant. Azraël m’explique qu’un récapitulatif des photos vendues est fait tous les 6 mois pour chaque photographe de chez Gargamel, et que mon décompte ainsi qu’un chèque devrait arriver bientôt dans ma boîte aux lettres. Je demande aussi s’il n’est pas possible de savoir plus ou moins en direct si je vends des photos à la presse. Chez Gargamel on ne le sait pas plus que moi, du moins c’est ce qu’Azraël me dit…
Mon aventure au sein de l’agence commence à prendre un tournant désagréable, je ne me sens pas valorisé, je prends moins de plaisir à faire des photos et j’ai l’impression que l’agence n’est pas claire. Naturellement au départ, intentionnellement par la suite, je réduis les envois de fichiers. Je relance l’agence en janvier 2012 pour les informer que je n’ai pas reçu le listing des ventes. Pas de craintes, ils ont un peu de retard et ça va arriver en février me dit-on. En revanche, il faut que j’envoie plus de photos si je veux faire plus de ventes et vraiment être un photographe qui compte pour l’agence. Azraël me martèle ce conseil en guise d’ordre presque une dizaine de fois au cours de la conversation… Il détourne la conversation à chaque fois pour en arriver là, l’art de retomber toujours sur ses pattes…
Lire la suite et fin de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ? [Partie 3]
[…] Lire la partie 2 de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ? […]
à vrai dire je comprend pourquoi nous photographes pros avons des problèmes … avec des amateurs, et le nom est faible, qui traitent avec des agences pros comme des enfants avec le père-noël, faut pas s’étonner que le métier batte de l’aile … si vous n’êtes pas pro, je vous en prie, restez chez vous et ne venez pas faire n’importe quoi … donner des images sans garantie et en tant qu’amateur je trouve cela une concurrence irresponsable …
Merci pour ce message. 😉
Bon par contre, je ne suis absolument pas d’accord avec ce que vous écrivez bien sûr. 😉
Déjà votre constat de départ est totalement étonné parce que vous vous adressez à moi en tant qu’amateur. Je ne me sens ni méprisé, ni insulté, en revanche c’est totalement faux. Vous auriez du regarder un peu mon site pour le voir…
J’ai un statut pro depuis août 2008…
Les agences photo n’ont pas des fonctionnements clairs, mais pour autant j’ai vendu mes photos avec un statut pro. J’ai eu des parutions dans de nombreux journaux français (Le Parisien, Sud-Ouest, Ouest-France et j’en passe).
Maintenant, j’ai fais des erreurs et je me sers de cette mauvaise expérience pour informer les gens et leur éviter de telles erreurs.
Vous semblez en savoir long sur le fonctionnement des agences photo, ce serait peut-être intéressant de faire part de votre expérience, du moins celle que vous semblez afficher avec ce message là.
Pour ce qui est de l’opposition pro/amateur, je me permets de dire que c’est fortement stupide…
Avant d’avoir un statut pro, vous n’étiez pas un simple amateur ? Vous pensez que ce sont les amateurs qui font que le métier a pris un coup dans l’aile ?
Si certains comportements peuvent poser des problèmes, il ne faut pas non plus croire que les pros sont les gentils honnêtes persécutés face aux vilains amateurs malhonètes et méchants… Mais je parle de ces choses là assez souvent dans mes articles, c’est plus parlant qu’un simple commentaire.
Pour ma part, j’ai choisis de partager avec ceux qui veulent bien me lire mon expérience et mon ressentiment sur le métier de photographe, sur le monde de la photo, etc…
Je préfère passer pour un idiot qui s’est fait avoir par une agence photo, que de rester dans la position du pro qui veut et croit tout dominer depuis sa haute stature comme votre message semble l’évoquer. C’est une question de choix. Après chacun fait ce qu’il veut, mais ce qui est sûr, c’est qu’au moins en partie vous vous êtes totalement fourvoyé avec ce commentaire. 😉
Et bien ! garde la foi car les atouts de photographe restent ! tu es bon, alors positive mon pote !! moi d’abord j’envoi une photo mais tres compressé si cela les intéresses , là il te donne un papier à remplir comme quoi il se servent de tes photos etc …
Merci c’est sympa. 😉
Tu travailles pour quelle agence ? Parce que pour la presse en général ce qui prime c’est la rapidité d’envoi et je les vois pas trop perdre du temps à gérer un fichier compressé puis un suivant exploitable.
[…] Lire la suite de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ? [Partie 2] […]