La passion photo est-elle définitivement une pratique qui se vit seul ?
Je mets les pieds dans le plat avec cette interrogation. Mais j’ai beau y réfléchir, pour moi c’est malheureusement une pratique solo.
Je ne suis pas solitaire dans l’âme et j’adore partager ma passion, ainsi que mes aventures et mes nombreuses anecdotes de terrain, mais force est de constater que la photo se vit malgré tout plutôt seul.
Ce qui m’amène à me poser tout un tas de questions.
La photographie est-elle une activité forcément solitaire ? Est-ce que cette solitude est finalement la clé pour capturer ses plus belles images ? Faut-il vivre les beaux moments photo seul pour mieux pouvoir les partager dans ses propres créations photographiques ?
Seul ou accompagné ? En photo il faut choisir une des 2 options quoi qu’il se passe.
Le paradoxe de la solitude et du partage de sa passion photo
Quand je pars en quête de la bonne lumière, que je m’immerge dans un paysage ou que j’explore une ville, je me rends compte que ces moments seul avec mon matériel sont souvent les plus intenses. D’ailleurs ça l’est plus encore dans la nature, parce que j’y suis généralement vraiment seul. Je suis le premier à le regretter tellement j’aime le partage, mais c’est un fait me concernant et je ne crois pas être seul dans ce cas.
C’est comme si la solitude m’offrait une connexion particulière avec mon environnement, une immersion totale qui est plus difficile à atteindre quand on est accompagné. Même si sur mes formations les plus longues et les plus aventureuses on se rapproche de cet état. J’ai vécu des moments incroyables avec mes formations photo VP23, que ce soit sur la côte Atlantique, de nuit sous la Voie Lactée dans une forêt près de Copenhague ou dans bien d’autres lieux encore.
Mais le fait d’être seul apporte bien souvent une dimension supplémentaire. Pourtant, ce besoin de partager est toujours là. J’aimerais pouvoir partager ce que je vis en direct avec plein de monde !
J’aimerais ressentir ces instants avec d’autres personnes, ressentir le soutien d’une présence, une sorte de camaraderie dans l’acte photographique. J’aimerais qu’il y ait quelqu’un pour comprendre, pour voir ce que je vois, pour vibrer à l’unisson face à une lumière exceptionnelle, un évènement particulier ou une scène fugace.
Il faudrait que je vous branche à mes yeux et mon cerveau en fait. Mais vous me prendriez pour un dingue je pense. 🙂 🙂 🙂
J’aimerais pouvoir vous amener avec moi et aprtager ma passion de la photo, mais je sais que ce n’est pas toujours compatible avec le fait de faire de belles images…
Pourquoi la solitude aide en photo ?
Il y a quelque chose d’intime dans l’acte photographique, un dialogue silencieux entre soi et la scène qui se déroule devant nous. Quand on est seul, on a tout le temps pour observer, pour écouter, pour ressentir chaque détail, chaque mouvement subtil. Cette concentration, cet état presque méditatif, est parfois difficile à retrouver en présence d’une autre personne.
La clé est peut-être là finalement, dans la contemplation silencieuse d’un moment, d’une ambiance, d’une scène de vie.
La solitude nous pousse aussi à aller plus loin, à ne compter que sur soi-même, à être pleinement en phase avec son environnement. Sans personne pour distraire, sans besoin de parler ou de faire des compromis. On est dans un état de concentration pure, où la moindre sensation, la moindre intuition peut se transformer en une photo unique.
Pour moi, être seul en photo, c’est à la fois un manque parce que je veux partager, mais aussi un accès plus direct à mon ressenti et mes envies sur le terrain. C’est aussi un moment de vulnérabilité, d’honnêteté totale face à ce que l’on capture. On photographie alors non seulement ce que l’on voit, mais aussi ce que l’on ressent, sans filtres et sans excuses puisqu’on est seul face à nous-même. Et ce n’est pas toujours le plus simple à vivre, surtout quand on se loupe sur le terrain.
J’ai eu la chance de vivre des moments photo incroyables dans ma vie déjà, souvent seul, mais pas toujours non plus.
Pourquoi le partage ne fonctionne pas ?
Les tentatives de partage ne fonctionnent jamais complétement et durablement.
Il est vrai que j’ai tenté, comme beaucoup d’entre nous, de partager ces moments de terrain avec d’autres. Mais il y a toujours un petit quelque chose qui manque. La présence d’une autre personne change souvent la dynamique. On discute, on rit, on partage des impressions, et ce sont des moments très précieux en soi. Mais on perd aussi un peu de cette concentration brute et cette capacité à se fondre dans l’instant sans interruption.
Attention, on ne produit pas non plus automatiquement des choses hideuses si on est accompagné. J’ai eu l’occasion de faire quelques photos marquantes ces dernières années. Mais ça tient aussi à une autre part de ma personnalité qui aime les défi et se surpasser. En présence d’autres personnes, j’ai naturellement envie de faire mieux, de trouver le point de vue qui tue, de capter la lumière incroyable, etc…
Donc on peut dire que je compense en partie le « défaut » de ne pas être seul sur le terrain par une soif de m’arracher pour créer de belles choses et les partager.
Le partage sur le terrain c’est une chose, mais même lorsque je reviens avec mes photos et que je les montre, j’ai souvent l’impression que quelque chose ne passe pas, que l’essentiel reste insaisissable pour ceux qui n’étaient pas là. La photo a beau être un moyen de partager ce que l’on voit, elle ne transmet pas toujours la profondeur de l’expérience vécue. Les émotions, les sensations ressenties à ce moment précis, sont difficiles à exprimer, même avec l’image.
Avec cette photo d’architecture, il est difficile de transmettre ce que j’ai vécu sur le terrain, pourtant d’après mon ressenti et mon expérience vécue il y aurait pas mal de choses à partager.
La solitude, moteur créatif de la passion photo ?
Faut-il accepter la solitude comme une nécessité pour aller plus loin dans sa créativité ? À force de photographier seul, on apprend à savourer ces moments, à les apprécier pour ce qu’ils sont, sans chercher à combler ce besoin de partage immédiat. La solitude devient alors un moteur créatif, un espace de liberté où l’on peut explorer, expérimenter, prendre des risques.
Être seul avec son appareil, c’est être seul avec ses idées, ses doutes et ses envies. On n’a personne pour valider ou critiquer ce que l’on fait.
Pour certaines personnes, le fait de se pousser à être seul sera salvateur et leur fera découvrir une nouvelle facette de la photo et peut-être de leur personnalité. Pour d’autres ce sera trop dur ou pas le bon moment. Si la solitude pousse à progresser et être créatif, elle peut aussi inhiber, ça dépend grandement de votre personnalité. Mais je ne peux vous poussez à tester pour obtenir vos propres réponses.
Comment équilibrer solitude et partage ?
Même si la solitude est souvent bénéfique, ce besoin de partage reste bien présent. Surtout à notre époque avec les réseaux sociaux et tous les moyens de partage existants.
Peut-être que la solution réside dans un équilibre, un compromis entre ces deux envies contradictoires. Photographier seul, mais partager après, à travers des expositions, des articles, des échanges en ligne où l’on peut vraiment exprimer ce que l’on a ressenti.
La création de mon blog en 2007 (je suis un vieux du blog ouais) s’est faite dans ce cadre, pour trouver un sorte d’équilibre. J’avais dès le départ envie de raconter un peu mes histoires, anecdotes et ressentis de terrain.
Peut-être que le partage en photographie ne se fait pas dans l’instant, mais dans la rétrospective, dans la narration de ce qu’on a vécu une fois rentré, une fois les photos post-traitées.
Plus que d’être seul ou accompagné, ce qui compte c’est de suivre la route que l’on souhaite tracer pour soi-même. 😉
Conclusion
La solitude est-elle une alliée ou une contrainte ?
Faut-il toujours être seul pour capturer ses plus belles photos ? Je pense que la réponse est oui… et non. Oui, car la solitude offre un espace où l’on peut explorer sans limites, où l’on peut atteindre un état de concentration et d’intensité unique. Non, car cette passion a aussi besoin d’être partagée, de trouver un écho chez les autres, même si ce partage se fait différemment et souvent après coup.
La photographie est foncièrement un acte solitaire, mais ce sont les échanges et le partage qui en donnent tout le sens. Photographier seul nous permet d’aller plus loin dans notre art, mais c’est le retour des autres, leur interprétation, leur émotion, qui nous rappelle pourquoi on le fait. Et peut-être que c’est justement ce paradoxe qui rend la photographie aussi fascinante.
Et vous, ressentez-vous aussi cette dualité entre solitude et besoin de partage de votre passion photo ? Comment vivez-vous cette relation entre votre appareil, vos images, et le reste du monde ?
Dites-moi en commentaire comment vous vivez la chose. Je suis très curieux de connaître votre point de vue.
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Hello hello,
Je te rejoins totalement, et je ressens cette dualité entre la jouer solo, et partager le moment.
Perso, la plupart du temps, je la joue solo ….
Je m’immerge, je rentre dans – mon monde – ….. comme une espèce méditation.
Je m’en souis rendu compte le plus, au basket ….. en me rendant compte, que – j’entrais – dans le match, en le photographiant. J’en ai une vision totalement différente.
Des moments précieux au final, que je me garde bien souvent. Egoistement, presque, je dirais.
C’est un besoin. Cette pratique solo me ressource, me repose, me pose, etc, etc ……
Pour le côté – photo – , pur …..
Je dirais que bien souvent, j’en tire mes meilleures photos. Les plus abouties, pensées …
Rien, personne pour me distraire ^^
Mais pour autant, je ne me prive pas de temps en temps, du – partage -., qui a son importance à mes yeux, également.
Bien souvent des sorties organisées ( qui sont assez rares tout de même ), entre pote photo.
Autre pratique, ou l’importance est donné au bon moment partagé. Pour autant, ma foi, qualité et réussite sont au rdv …….
La contrainte principale en est alors le ptite manque de liberté.On l’échange contre les – bons – moments ….
2 pratiques différentes, avec des finalités perso différentes, mais qui au final se complètent.
A condition pour mon cas, de bien doser. J’entends pas là, un max de solo, et un peu de – partage- ^^
C’est cool de savoir ce qu’on préfère et comment on aime le faire, c’est toujours une force pour sa pratique.
Merci pour ce partage d’expérience. 😉
Bonjour
Il est difficile de faire de la photo accompagné que ce soit mon épouse ou des amis , pour moi c’est impossible ;
en anecdote , j’étais huit amis dans une région de France ou il y a de la photo a faire , en occurrence c’était en Aubrac ;
mes amis voulait visiter et faire de la route en vu tu en voilà et un jour j’ai décidé de me prendre la journée seul pour faire mes photos que j’avais auparavant programmé ;
tout c’est bien passé , pas de problème avec mes amis même si je ne sais si ils ont compris ma décision ;
je suis revenu content de ma journée et mes amis aussi !
donc si vous voulez faire de la photo , faite le seul , c’est le meilleur moyen pour les réussir .
alain.
Oui seul c’est d’autres sensations très clairement.
Merci pour ce partage d’anecdote. 😉
Bonjour superbe article pour ma part je ne serais y répondre , car je me suis jamais posé la question.
Tant mieux si mon article amène à se poser des questions alors. 😉
C’est tellement bien écrit, tellement en phase avec ce que je ressens que c’en est presque troublant ! Merci ! Et puis ça me déculpabilise… je vois que je ne suis pas seul à largement préférer faire des photos en solo.
La partie partage est en effet importante, mais là encore pas sûr d’avoir trouvé la bonne formule. On est tenté de partager vite mais c’est souvent au détriment d’un travail plus approfondi (pour ne pas dire de meilleure qualité)… Bref, encore en phase de construction de ma pratique photo idéale mais le fait d’être seul est vraiment un point majeur côté plaisir sur le moment, mais également d’un point de vue qualitatif car concentré à 100% sur ma pratique sans éléments perturbateurs ! 😛
Vraiment cool que le blog revive ces derniers temps ! 🙂
J’ai déjà mes sujets des 2 prochains articles, je vais essayer de tenir un peu le rythme. 😉
Salut. Faut changer de domaine. Moi, en studio, je ne suis jamais seul 😉 plus sérieusement j’organisais il y a un moment des WE photos avec les membres de mon forum. Ca demande beaucoup d’énergie et finalement moi j’étais plus dans l’organisation des sorties, des repas, des logement que dans le partage photo. J’ai arrêté. Et perso je préfère rester seul pour faire des photos. Car je prends mon temps. Si je suis accompagné j’ai des scrupules a passer une heure sur une petit cascade en testant des choses. En vacances il m’arrive même de laisser Madame qui veut voir un musée qui ne m’intéresse pas pour me prendre une pose photo a mon rythme. Il reste ensuite le fait de montrer ses photos. Certaines de mes photos sont pour moi les meilleurs et pour d’autres non. Donc en fait j’ai pris l’habitude de ne plus m’intéresser aux avis que l’on peut avoir sur mes photos. Car a partir du moment ou tu fais des choix tu en auras qui vont aimer et d’autres non. C’est comme cela
Oui être à plusieurs demande une organisation différente en plus et comme tu dis la notion de partage est bien différente.
hello, pour ma pratique en photo animalière c’est primordiale d’être seul je pense ..en tout cas pour moi..
Oui effectivement en animalier c’est même quasi obligatoire c’est certain. 😉