Lire la partie 2 de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ?
Février 2012, je scrute l’arrivée du facteur et toujours pas de nouvelles de la Gargamel company…
Entre temps, je participe aux championnats de France de Badminton au cours duquel j’envoie quelques photos, sans savoir que ce seront les dernières.
Nouvelle relance SMS de ma part auprès d’Azraël. Pas de réponse. Nouveau coup de théâtre, je tombe une nouvelle fois sur une photo vendue par le biais de l’agence, une photo du champion de France de Badminton Brice Leverdez. Toujours au hasard d’une recherche web. Cette fois-ci, c’est sur le site web du journal « Le Parisien » qu’une de mes photos est présente avec, à noter, un copyright complet. Mais toujours au nom de l’agence MAXPPP.
Je décide de faire un mail à Azraël, j’en ai marre des belles paroles par téléphone et puis les paroles s’envolent mais les écrits restent. Toujours pas de réponse… Entre temps j’ai décidé d’arrêter d’envoyer des photos et j’ai résilié mon abonnement de clé 3G.
Il y aura plusieurs relances par mail de ma part dans les semaines suivantes. Le temps passe et je suis toujours dans l’impasse. Je ne sais plus quoi faire, mais je suis déçu d’avoir été pris pour un abruti. Je décide de contacter un avocat pour savoir ce que je peux faire pour me faire payer. Entre temps, j’ai signifié à l’agence ne plus vouloir travailler pour eux et je leur interdis de vendre mes photos.
J’engage donc une procédure avec l’avocat. C’est moche d’en arriver là, mais je le fais par principe parce que je sais déjà que je serai perdant financièrement dans cette affaire. Je transmets le dossier et le listing des photos vendues chez Gargamel, du moins celles que j’ai pu retrouver sur le net. Si j’ai vendu des photos sur papier ou sur d’autres sites web, je n’ai aucun moyen de le savoir…!
La procédure dure de longues semaines et l’agence finit par répondre à mon avocat. Ils réagissent tardivement à la menace en fournissant un petit listing de photo avec le prix à payer au photographe. Comble de l’ironie, sur ce listing il y a des photos dont j’ignorais la vente, en revanche certaines qui sont vendues ne sont pas présentes… alors que tout était détaillé dans le dossier fourni ! Une fois de plus on peut juger du sérieux de l’agence…
Nouvelle relance de l’avocat et nouvelle attente, le temps passe toujours aussi vite et on arrive à la fin de l’année 2012. Je vais devoir les attaquer si je veux obtenir réparation, j’en parle à l’avocat qui m’explique la démarche et surtout le coût de cette nouvelle procédure… C’en est trop pour moi, dépenser des centaines d’euros pour en récupérer quelques dizaines, je ne peux me le permettre… Je stoppe ici l’aventure. J’accepte d’avoir perdu du temps, de l’argent et de l’espérance et surtout de laisser gagner ces gens là, pourtant en tort à 100%. Bien que je sache que j’aurais gagné le procès à coup sûr, je n’accepte pas de perdre autant d’argent pour cette cause. Je me couche..
Une nouvelle année se profile, la fin du monde n’a pas eu lieu , alors je décide d’oublier cette histoire, d’aller de l’avant, et surtout de retrouver ce plaisir que j’avais à photographier le sport.
Et ce fut la surprise !!!
Début 2013, je reçois un mail du chef Gargamel qui me propose de payer mes photos. Je saute sur cette occasion inespérée et je leur envoie une facture. Je sais très bien que ce listing n’est qu’une partie immergée de l’iceberg, mais c’est toujours ça de pris dans ce combat perdu d’avance. J’ai ainsi pu encaisser un chèque d’un montant inférieur à 100€ il y a quelques semaines…
Je n’arrive même pas à l’équilibre avec les frais d’avocat engagés et je ne parle même pas des frais annexes comme l’abonnement 3G et autres…
Maintenant je peux réellement passer à autre chose, mais la vision que j’ai du monde pro, des agences et de la presse est critique, très critique. Aujourd’hui, je ne souhaite plus travailler pour une agence photo qui ne serait pas très sérieuse. Pourtant j’ai eu quelques contacts, mais là encore des agences photo avec le même fonctionnement… Une des agences était pourtant réputée.
Je n’ai plus vraiment confiance en ce monde-là, jusqu’à nouvel ordre, je vais vendre mes photos tout seul et les publier sur un seul et unique magazine, MON magazine : Sports Aquitaine.
Pour en finir avec ce long article, je conseille à tout le monde d’éviter de faire les mêmes erreurs que moi parce que les Azraël et Gargamel sont monnaie courante de nos jours. Si une agence ou un client s’intéresse à votre travail, faîtes les choses dans les règles et ne vous avancez pas de trop. Ma grosse erreur était de travailler sans contrat et sans même un papier qui me reliait à l’agence photo. J’étais présenté comme un de leurs photographes sur leur site web mais rien de contractuel, tout se passait par téléphone.
Ma méconnaissance m’a conduit à me faire manipuler. Ne foncez pas tête baissée, demandez patte blanche à vos interlocuteurs et surtout ne pensez pas que travailler en agence est un aboutissement. Si j’avais été payé et informé de mes ventes, je n’aurais touché à chaque fois qu’une dizaine d’euros. Autant dire qu’à moins de vendre beaucoup de photos dans la presse, difficile d’en faire un salaire. Beaucoup d’investissement financier et personnel pour peu de gain au final.
Alors réfléchissez bien et ne vous emballez pas. 😉
Merci pour ce témoignage édifiant qui reflète je crois une tendance lourde… Il y a pourtant, et c’est le paradoxe, pléthore de photos sur le web et dans la presse : C’est donc qu’il y a un réel besoin d’image. malheureusement dans ce contexte les photographes deviennent « les Didons de la farce ». Ces agences, les distributeurs profitent de l’enthousiasme des nouveaux venus pour se faire un argent monstre sur leur dos : Comme le turn over de photographe est intarissable, les bénéficiaires ne se font aucun soucis.
Enfin, payer une photo entre 3 et 10 euros (vécu !), ce n’est pas seulement indécent, c’est proprement insultant pour le photographe.
Il serait bon et même indispensable, que les photographes qui publient dans la presse, hors agence, trouvent le moyen de se regrouper pour avoir une voix, car leur isolement fait la force des escrocs…
Il existe des collectifs ou des associations comme l’UPP qui servent à faire évoluer les choses. Mais c’est pas encore très probant et je pense que peu de photographes s’impliquent ou cherchent à faire changer les choses de leur côté. Pour le moment, il n’y a pas beaucoup d’évolution dans la photo de presse en tout cas et ceux qui pensent pouvoir devenir riche dans ce domaine ont vite des désillusions, d’autant que les postes sont rares.
Merci pour ce commentaire pertinent. 😉
Bonjour et merci pour votre blog très instructif ! je désire apporter mon témoignage sur ce genre de pratique. Il y a quelque temps maintenant j’étais dans un restaurant à coté de Nice et ai entendu une conversation de mes voisins de table, un homme (pas très grand ) expliquait à son convive le fonctionnement des agences photographiques. il fallait selon lui travailler avec des structures du type de celles que vous décrivez pour éviter tous liens de subordination avec les photographes et éviter ainsi les « emmerdes » , pas de charges sociales et si la structure coulait c’était tout bénéfice ! Personne n’étant assez fou pour engager des frais de justice pour poursuivre les aigrefins ! Tout cela en dit long sur les pratiques de ce métier ! Evidemment tous ces photographes ne bénéficiait d’aucune couverture sociale.. en fait ils travaillaient au « black » et en concurrence déloyale avec les pros qui ont déjà bien du mal à vivre de leur travail… A fuir a moins d’avoir un contrat de travail en bonne et due forme…
Merci pour ce commentaire. Même si j’aurais préféré ne pas le lire… C’est édifiant ! Y a des personnes prêtent à monter des business, juste pour arnaquer d’autres. La seule réjouissance, c’est que ces gens ne font jamais long feu. Quand on n’est pas bon, même si on est malhonnête, on ne dure pas.
Ça fait totalement écho à mon article en tout cas.
Merci beaucoup !!!
Bonjour,
merci pour ce témoignage. Je suis tombée par hasard sur votre article.
Je suis photographe et souhaite me lancer à une plus grande échelle dans le photoreportage. J’hésitai entre être Freelance ou chercher à entrer dans une agence. Je crois qu’à part avoir beaucoup de chance il est difficile de tomber sur une structure sérieuse… En tout cas merci encore. Quand on débute il est difficile de trouver les bonnes astuces ^^
Effectivement il est difficile de trouver des astuces ou des photographes qui partagent une vraie experience. J’essaye de le faire à mon échelle et je suis content que ça puisse rendre des services. 😉
Faut pas hésiter à partager les articles qui vous semblent intéressants !!!
Bonjour,
Merci pour cet article, désireux de rentrer en agence à la rentrée prochaine je vais approfondir mes recherches concernant ces dernières…
Content que mon expérience serve au plus grand nombre. 😉
articles très intéressant, merci pour le partage de cette malheureuse expérience… décidément ça semble bien dur de gagner sa vie honnêtement en faisant des photo, d’une manière ou d’une autre d’ailleurs…
Merci d’être passé ici. 😉
C’est pas facile en effet. Après tout dépend de ce que l’on souhaite vraiment. Moi je vis de mon métier, donc je peux me permettre de refuser ce qui ne m’intéresse pas et je ne cours pas à la recherche de contrat. Pour autant je ne brade pas mes prestations non plus parce que je respecte totalement ceux qui se lancent dans l’aventure. Parce que vouloir vivre de la photo, c’est une aventure malheureusement…
Mais aujourd’hui, avec des blogs comme le mien entre autre, on peut plus facilement s’informer et éviter les erreurs. A l’époque de l’agence, je ne trouvais aucune info et aucun retour d’expérience. Les photographes sont peu enclins à partager leurs expériences malheureusement. Du coup, moi j’essaye de changer un peu ça en partageant au mieux. 😉
Merci Pour le témoignage! C’est effarant de voir aussi peu de professionnalisme. Perso, à moins que Vu vient me chercher, je continue de m’amuser tout seul!
C’est pas toujours facile de concilier professionnel et passion en photo. C’est pour ça que j’ai fais le choix de la passion en faisant ce qui professionnellement et personnellement me convient quitte à perdre des affaires ou clients.
Merci d’être passé. 😉
[…] N°7 Travailler en agence photo, la consécration ? [Partie 3] […]
Votre expérience est très instructive. J’y ai porté beaucoup d’intérêt car moi aussi j’ambitionne d’intégrer une agence. Cordialement et bonne continuation
Merci et tant mieux si ça vous aide à intégrer une bonne agence. 😉
Merci beaucoup pour ce témoignage! En effet, dans le monde de la presse et des agences, il y a peu de place pour la reconnaissance du travail fourni par les photographes… J’ai moi-même été victime de ma naïveté! Lors d’un casting pour une publicité TV, ma photo a été sélectionnée pour être diffusée à l’antenne, mais bien évidemment, pas de contrat, mes droits d’auteurs cédés au nom du modèle bien que celle-ci leur avait précisé qu’elle n’était pas le photographe… Quelques semaines après et toujours sans réponse, ma photo est diffusée à la TV, et c’est à ce moment que je décide d’intervenir. J’ai du moi-même faire appel à l’agence et faire pression grâce aux contacts que j’avais (et sans lesquels je n’aurais jamais été prise en considération!) pour finalement recevoir un contrat mon nom et ma paye! C’est d’ailleurs grâce à cette démarche que l’on s’est rendus compte que mon cas était celui de toutes les photos présentes dans la publicité (une bonne dizaine), mais bon, si personne ne réagit, qui les arrêtera…
Voila, c’était mon expérience à moi 😉
A bientôt et bon courage pour la suite!
Merci pour ce témoignage. 😉
On pourrait penser qu’on est des cas isolés, malheureusement je pense que c’est absolument une pratique courante dans ce monde de la photo assez peu valorisant par rapport à l’image qu’il peut véhiculer.
Désolée j’ai pris un peu de retard pour lire ton nouvel article…:'(
mais toujours aussi captivant.
Un très bon témoignage qui servira à un bon nombre de tes lecteurs et amis j’en suis sur !!! 🙂
Même si l’on entend souvent dire que l’on apprend de ses erreurs, il est vrai que l’on se passerait bien d’une telle mésaventure surtout lorsque l’on y perd de l’argent et son temps.
Il y a de plus en plus de personnes sans scrupule de nos jours qui abuse de la crédulité de jeunes ou moins jeunes qui sont à la recherche d’un emploie ou qu’ils veulent se faire un nom dans leur domaine…..
Mais temps que l’on garde la motivation et la passion pour la photo, ou autre….le tout accompagné par la santé, il arrivera qu’un jour le travail que l’on accompli avec tant d’ardeur finira par être récompensé comme il se mérite….;) Je le crois fermement…. et ce que je te souhaite… 😀
Bon courage pour la suite. M. Christine.
J’espère que mon expérience servira en effet. Dans le domaine de la photo, il faut vraiment faire très attention, on peut se faire arnaquer à tous les coins de rues malheureusement.
Je pense aussi que le travail fini par payer et surtout je l’espère… lol
Merci une fois de plus pour ce énième commentaire sur mon blog. 😉
Merci pour ce témoignage P.
J’ai postule la semaine dernière via pole emploi a une entreprise comme celle ou tu as travailler. J’ai toujours pas de réponse mais vu votre témoignage c’est mieux. Je croise les doigts pour vous pour percer dans le domaine de la photo. Comme dit Bonnami faut garder la passion et la motivation et donner beaucoup de soi.
Bonne journée.
[…] Lire la suite et fin de l’article : Travailler en agence photo, la consécration ? [Partie 3] […]
Bonjour, j’ai connu ce genre de mésaventure mais avec un tout autre concept d’arnaque à la photo!! J’ai postulé l’année dernière pour une agence qui photographie les gens dans des lieux de loisirs. Annonce du pôle emploi plutôt alléchante puisqu’il recherche des personnes sans expérience avec formation proposé!!
J’ai été prise, et en regardant bien le critère était plutôt d’être des jeunes et si possible des filles (plus facile à influencer et à contrôler)
Finalement je me suis vite rendue compte que pendant l’entretien ils nous ont vendu de la poudre aux yeux! pendant la période d’essais tout se passe bien tout le monde se tutoie tout le monde est ami. après cette période d’essais s’ensuit des insultes et des critiques à longueurs de journées. Des horaires qui changent sans cesse, des paye plus que minable, et les primes promises je n’en ai jamais vu la couleur. finalement sur les trois mois j’ai du être une semaine en arrêt puisque j’ai risqué un ulcère à cause du stress!!
Pour conclure je fait partagé mon expérience ici pour prévenir les gens crédule comme moi que les annonces de job trop alléchantes sont souvent des grosses arnaques ou les chefs ne se gènes pas pour profiter de la faiblesse de ses employés, et du fait que aujourd’hui il est difficile de trouver un boulot.
je pensais essayer d’accéder à une agence photo pour pouvoir essayer de vivre de ma passion, je te remercie pour tes conseils avisé et d’avoir fait partagé ton expérience! j’espère grâce à toi ne pas faire d’erreur!
Merci
et bonne journée
Merci pour ce témoignage. Je ne connais pas parfaitement le système de ces sociétés, mais du peu que je sais c’est effectivement du routage de gueule. Mais en photo dans beaucoup de domaines faut beaucoup travailler pour un salaire faible en rapport avec l’investissement personnel et financier. C’est pour ça que mon conseil le plus important c’est de garder envié et passion quand on veut être pro ou alors être complètement détaché. 😉
EN effet un douloureuse expérience. Etre pris pour du jambon ne fait jamais plaisir. Au contraire même ça dégoûte. ‘important c’est de se relever(comme vous avez fait) et de repartir de bon pied avec un moral d acier et une armure forgée. On est dans une période ou il faut se méfier de tout. Les relations humaines se détruisent au nom de l’argent(je parle en général). A nous de faire en sorte de nous entourer des gens bien pour ne pas perdre les valeurs humaines. En écrivant ce témoignage en tout cas vous aidez plus d’un. Merci a bientôt(j’espère vous croiser lors sportfolio a Narbonne?) et bonne journée.
Après tout est relatif, mieux avoir ce genre de problème que des soucis de santé. Mais c’est toujours chiant d’en arriver là et ça montre une fois de plus les difficultés du monde professionnel de la photo.
Pour SportFolio, je ne sais pas encore si j’irai sur place.