Qui n’a jamais entendu quelqu’un dire d’une photo « mouais aucun mérite, ça c’est que du Photoshop » !!!
Aujourd’hui, le nom de ce célèbre logiciel est dans toutes les bouches quand on parle de photo. Quoi de plus dévalorisant que de voir des gens regarder des photos et chercher ce qui a été retouchés ou non dans le but d’enlever du mérite à l’auteur ? Surtout quand on n’utilise pas ce logiciel de malheur…
Et oui, vous l’aurez compris, je ne suis pas du tout un « pro-Photoshop ». Pour autant, je n’ai pas envie qu’on pende haut et court les photographes qui l’utilisent et parfois en abusent. Quoique…
Je vous rassure, je n’ai aucun problème avec les utilisateurs du logiciel, chacun a sa vision de la photo et je la respecte. Néanmoins, je ne conçois pas que l’on passe du temps sur un ordinateur, à refaire ou modifier ce qui peut tout à fait être réalisé sur le terrain. Beaucoup de photographes vous diront que le « traitement » de chaque photo est un passage obligatoire pour remodeler les imperfections, parce que sur le terrain on oublie toujours quelque chose et il y a constamment un ou plusieurs éléments perturbateurs.
Soit… Mais sur le terrain, on peut aussi cogiter un peu plus et faire en sorte d’éviter tout ça, du moins de limiter au maximum les dégâts. Bien sûr ce n’est pas simple, ça ne se fait pas d’un coup de baguette magique et encore moins « juste » en appuyant sur un bouton (une autre croyance répandue dont je parlerai plus tard sur le blog).
Même quand les conditions météo sont difficiles, j’aime être sur le terrain – ©Florian David
Ma philosophie : faire la meilleure photo possible sur le terrain pour ne pas avoir plus de 30s de travail sur chaque photo à l’ordinateur. Une photo sur laquelle je passe plus d’une minute, c’est une photo ratée et je passe à la suivante. Je trouve ce fonctionnement plus valorisant pour le photographe et donc pour moi. De plus, je gagne beaucoup de temps ce qui n’est pas négligeable. Pour quelques gouttes de transpiration et un petit mal de tête sur le terrain, je m’évite des heures derrière l’écran (enfin pas vraiment, je me sers de ce temps pour écrire des articles pour mon magazine ou le blog entre autres). C’est vraiment avec cette conception de la photographie que je m’épanouis.
Alors vous allez me dire « Ok tu n’utilises pas Photoshop mais tu nous dis que tu passes quand même du temps en retouche sur tes photos !? ». En réalité, je fais du post-traitement.
J’aime beaucoup ce terme, bien que je vous aurais dis le contraire il y a trois ans… Je m’explique. La retouche pour moi, c’est l’action de modifier la photo et de vouloir lui donner un sens ou un caractère différent de la prise de vue. Photographier un paysage en plein soleil et se rendre compte qu’il est mal exposé sur ordinateur et finalement le passer en noir et blanc : c’est de la retouche. Gommer l’arbre au premier plan à moitié coupé par le cadre de la photo : c’est de la retouche. Déplacer le soleil de droite à gauche parce que ça sert mieux la composition de l’image : c’est de la retouche.
En revanche, si je prends en photo une heptathlète et qu’une fois devant l’ordinateur je souhaite parfaire ce que j’ai voulu réaliser sur place, c’est du post-traitement. Gommer une poussière due à l’encrassage du capteur : c’est du post-traitement. Recadrer un peu la photo pour améliorer l’effet de la composition : c’est du post-traitement. Gommer le bout du pied d’un photographe envahissant qui colle de trop près la sportive (là encore un beau sujet pour mon blog) : c’est du post-traitement. Recadrer légèrement pour enlever un bras et un bout de torse (voir photo ci-dessous) : c’est du post-traitement.
J’espère que vous saisissez maintenant la nuance (ténue, je vous l’accorde) entre retouche et post-traitement. Mais rassurez-vous, sur 100 photographes, il y aura au moins 99 versions différentes pour qualifier ces deux termes techniques. Et comme eux, bien sûr, je pense que ma conception de la chose est la bonne.
Lire la suite de l’article : Photoshop c’est pas obligatoire ! – Les dérives
Nous sommes en 2020 et… l’utilisation de photoshop a tellement évolué qu’en fait on se demande à quoi pouvait bien ressembler la photo initiale… Par exemple l’eclipse de lune, immortalisée magnifiquement depuis paris… magiquement et esthétiquement placé près de la tour eiffel… alors que ce jour là il y avait un orga à tout casser et qu’on ne voyais même pas le bout de ses pieds…
Je ne parlerais pas non plus des rendus homogènes pour réseaux sociaux qui ont tendance à rendre la lavande orange puisque le filtre à la mode était orange…
Chacun sa vision du monde et de la photo… mais la lavande c’est pas orange !!!!!!!
Je suis daltonien et je confirme. 🙂 🙂 🙂
Je me suis tellement laissé emporter que j’en ai fait de belles fautes !
2videmment il fallait lire : orage. et on ne « voyait » …
Mais l’idée reste la même ! Et si même les daltoniens confirment 😉 !!
J’avais bien compris, mais j’ai l’habitude de lire très vite et pas tous les mots. 🙂 🙂 🙂
Dur d’estimer où commence la retouche quand il n’y a pas d’échelle. Pour ma part, je passe du temps sur le terrain pour essayer d’avoir la plus belle image et limiter le temps passé devant mon PC. Cependant, il faut avouer que de passer l’image dans la moulinette ne peut que bien souvent l’améliorer. Retoucher les courbes, un petit coup de tampon, une petite modification de cadrage font partie de « mes post-traitement ». Le reste est classé à mes yeux dans « retouches ». La nature physique de l’image est modifiée au-delàs de ce que j’estime être de la retouche.
Tout ça pour dire que chacun voit midi à sa porte et que je suis en grande partie en phase avec ta philosophie.
Merci Mickaël pour ce partage et d’avoir lancé ce débat.
Je confirme qu’on est à priori dans le même phasage. 😉
Merci à toi d’être venu ici me laisser un commentaire. 😉
Chacun se fixe ses propres limites, pour moi le post-traitement c’est juste la finalisation de son image. Le reste c’est de la retouche et ça j’en fais pas parce que de toute manière je ne sais pas le faire et le temps que ça prend je préfère le perdre ailleurs. Après chacun son truc, cet article part du constat qu’aujourd’hui trop de gens et des photographes pensent que photoshop est un passage obligatoire, ce qui n’est pas le cas.
Merci pour le commentaire. 😉
Le post-traitement pour moi c’est juste tamponner une poussière, recadrer une photo, un coup de niveau, un coup d’accentuation. Enfin dans ce genre là.
Mais, je le dis, je retouche mes photos. Si j’oublie une branche ou autre je l’enlève, une désat ou un changement de couleur etc…si la photo s’en trouve embellie je n’hésite pas mais si je vois qu’au bout de 15mn rien ne me plait dans les modifs effectuées, elle va direct dans l’album poubelle.
La frontière entre la retouche et le post-traitement est vraiment ténue.
La différence entre retouche et post-traitement ne devrait pas être abordée sous cet angle.
La retouche, au sens premier du terme, c’est corriger les défauts d’une œuvre en y apportant des modifications. Par extension, ce terme de retouche a été appliqué à l’ensemble des techniques et procédés de modification utilisés dans la transformation des photos (numériques ou argentiques d’ailleurs).
Le post-traitement quant à lui n’est pas un mot réel et donc n’a pas de sens premier. Il a été défini comme étant l’ensemble des opérations (le plus souvent informatiques) qu’il est possible de réaliser sur une image après la prise de vue. D’où l’amalgame entre les deux termes et comme tu le dis si bien l’écart ténu au sens qu’on leur attribue.
Toute la difficulté vient de la frontière que chacun de nous met dans l’usage d’un logiciel de retouche (quel qu’il soit). Le débat risque de perdurer encore longtemps.
Ha ça je le dis dans mon article, il y a autant d’avis sur la question que de photographes.
Pour moi la retouche c’est la modification de tout ce que l’on ne voulait pas faire à la prise de vue et le post-traitement le modelage parfois nécessaire de sa prise de vue pour arriver au résultat souhaité à la base.
Merci à toi. 😉