Saisir ce que l’œil ne peut voir…
La pose longue est capable de montrer le mouvement, de sublimer une scène, mais elle peut aussi montrer ce que l’œil ne peut quasiment pas voir. Tout ce qui possède une faible luminosité ou peu éclairé ne pourra être mis en avant que par la pose longue.
Le meilleur exemple pour vous expliquer tout ça, ce sont les aurores boréales. Si parfois le ciel s’embrasse, bien souvent, ce phénomène est peu lumineux voire quasi invisible à l’œil nu. Avec un peu d’expérience on se laisse difficilement tromper, mais les aurores boréales (ou australes bien sûr) de faible intensité ne sont pas si simples à traquer.
Le quidam lambda, qui ne s’y connait pas en photo et débarque dans le grand nord, voudra voir des aurores boréales. Pourtant, en levant les yeux sur un ciel un peu dégagé, souvent les gens ne voient rien. Ce qui est très décevant… J’ai été cette personne aussi, donc je compatis totalement.
En fait, les aurores boréales sont peut-être bien présentes (et elles le sont), mais le phénomène est tellement faible que vous pensez à des nuages ou de la pollution lumineuse… C’est là que la pose longue fait son entrée. En captant la lumière émise pendant 5, 10, 20 ou 30 secondes, le vert de l’aurore boréale va ressortir sur la photo, alors qu’à l’œil c’est blanchâtre…
La pose longue révèle aussi les couleurs du soleil, bien après qu’il se soit couché par exemple. Elle peut aussi montrer le trajet d’une étoile filante peu lumineuse, d’un feu d’artifice, etc…
Cet été, alors que j’étais dans le noir complet pour photographier la voie lactée, je me suis aperçu d’un truc marrant sur une de mes photos. J’ai vu des gens en train de bivouaquer sur le haut d’une montagne. Mes yeux ne percevaient pourtant pas la lumière émise par leur feu de camp. D’ailleurs, dans le parc national des Pyrénées c’est absolument interdit…