Peut-on allier quantité et qualité photo ? C’est la grosse question du jour… 🙂
A mon sens, la réponse est non et mille fois non !!! Mais je ne vais pas juste me contenter d’être catégorique, ce serait trop facile, je vais vous exposer mes arguments et mon expérience tout au long de cet article.
Bien sûr, comme toujours, je vous invite aussi à donner votre avis dans les commentaires de cet article !!! 😉
Vous avez un peu plus de 10 minutes devant vous pour lire cet article ? Alors c’est parfait !!!
L’avènement des fous du clic
Aujourd’hui, la majorité des photographes utilisent le numérique, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Une des particularités du numérique, c’est de pouvoir multiplier facilement les prises de vue et ce à moindre coût par rapport à l’argentique.
Ce qui au passage est certainement une fausse idée trop répandue et je compte tenter de le prouver dans un article un jour ou l’autre. Mais il faut faire une vraie étude de cas, ce qui demande un vrai travail d’investigation et beaucoup de temps. Malheureusement, je ne peux pas me permettre actuellement.
Le numérique conduit les gens à faire une quantité de photos phénoménales et il n’y a jamais eu autant de passionnés de photo dans le monde que depuis l’arrivée de cette technologie. Équipé d’un appareil photo numérique, chaque photographe est potentiellement un cliqueur fou. Mais on peut tout à fait être un fou du clic avec un smartphone aussi, nul besoin d’avoir un « vrai » appareil photo.
Il faut savoir qu’on est tous le cliqueur fou de quelqu’un d’autre. Ce qui est sûr, c’est qu’en multipliant les prises de vue on ne créé pas que des œuvres d’art…
Rien de tel qu’une pose longue pour profiter de l’instant présent et ne pas se contenter d’appuyer sur le déclencheur. Ça nous laisse aussi un peu de temps pour réfléchir. 😉
Ne cédez pas à la tentation !
Pourquoi ne faut-il pas multiplier les prises de vue ? On pourrait penser que ce n’est pas bien dramatique vu qu’on a cette possibilité avec les boîtiers numériques. C’est vrai, ce n’est pas un problème en soit si on s’en tient juste à cela… D’autant que de nombreux blogs et sites web (heureusement de moins en moins) vous conseillent de multiplier les prises de vue pour vous assurer d’avoir quelques bonnes photos dans le lot.
Personnellement, je ne ne suis pas du tout d’accord avec ce concept ! J’invite régulièrement mes élèves en formation photo à ne pas chercher la quantité, mais à toujours viser la qualité photo en revanche.
Multipliez les clichés et vous serez à peu près sûr de passer à côté de celui que vous recherchez !
Ce n’est pas en faisant des rafales qu’on saisi des moments de sport incroyables en émotion ! Il faut juste savoir déclencher au bon moment et surtout avoir anticipé en amont.
L’exemple du surf
Prenons un exemple concret : les championnats du monde de surf à Hossegor pendant lesquels j’organise un stage photo chaque automne. Le surf c’est un des domaines où il est très facile d’appuyer comme un dingue sur le déclencheur. Lors de la compétition, il y a pléthore de photographes au bord de la plage et si vous vous mettez au milieu de la meute, vous assisterez à la symphonie des obturateurs.
A chaque vague ça crépite à tout va ! Dès qu’un surfeur tente une figure aérienne, ça déclenche à fond. Quand Kelly Slater pointe le bout de son nez, il se fait mitrailler… Des centaines de milliers de photo doivent être prise sur ce petit bout de plage chaque année, c’est impressionnant.
La plupart des photographes qui reviennent d’une matinée au bord de l’océan ont des cartes mémoires pleines à ras bord… Pros comme amateurs, le cliqueur fou n’a pas de statut particulier. Sur l’ensemble des ces clichés, il y en a énormément qui se ressemblent et très peu de photos sortent du lot. Je fais là une généralité, mais c’est une réalité, parce qu’aucun photographe peut faire des milliers de clichés exceptionnels d’une traite…
Si on ne vient pas sur la plage avec un réel projet photographique, on va avoir tendance à se laisser emporter par le flot et cliquer à tout va pour photographier tout ce qui se présente. Ce qui n’est pas un mal en soi, mais ça ne rime à rien et on ne peut pas tabler sur la qualité. On s’en rend vite compte en prenant un peu de recul, mais ce n’est pas toujours facile. Même avec plus d’expérience, on peut vite tomber dans ce travers.
Même une photo aussi simple est travaillée en amont. J’ai repéré une zone potentiellement intéressante et je me suis dis qu’une surfeuse qui y passe se serait sympa et bingo !!!
La quantité nuit à la qualité photo !
Si les fous du clic y prennent du plaisir et qu’ils sont heureux du résultat, j’applaudis des deux mains et surtout qu’ils ne changent rien. Ça me convient tout à fait et je respecte totalement ce choix. Mais si on prend un peu de recul, cette pratique est un véritable frein à la qualité photo. Celui qui va mitrailler constamment les surfeurs, ne prendra pas le temps de réfléchir à ce qu’il fait, ne prendra pas le temps de composer sa photo et n’apportera pas un soupçon de touche artistique à sa production.
Ce qui est valable pour le surf, l’est bien évidemment pour tous les sports et tous les styles photographiques. C’est un syndrome qui peut atteindre les photographes à tout moment. On se laisse emporter par l’envie de ramener des photos et on multiplie inutilement les prises de vue, plutôt que de se reprendre, de réfléchir à faire en sorte de faire peu de photos mais d’y mettre toute l’attention et la qualité photo requise.
Le gars (ou la fille) qui passe son temps à faire des photos, n’a tout simplement pas le temps de réfléchir à ce qu’il fait ! Si je vous demande de planter des clous à la chaine de façon très rapide vous saurez le faire sans problème (à quelques doigts cassés près). Mais, si je vous interroge en même temps sur vos tables de multiplication… je suis à peu près sûr qu’il va y avoir du déchet. 🙂
On peut difficilement concilier deux activités intenses à la fois. Si vous faites photo sur photo, il vous sera difficile de prendre du recul et de réfléchir à ce que vous photographiez. Cette pratique photographique vous conduira à faire plus d’erreurs en matière d’exposition, de composition photo et surtout de la répétition à foison…
Ok je suis tout mignon, mais si vous me voyez plus de 100 fois de suite dans le même périmètre avec des photos qui se ressemblent énormément, pas sûr que vous me trouviez aussi mignon…
Est-ce que prendre moins de photos donne une meilleure qualité photo ?
Évidemment que non, ce serait trop beau et trop facile. 🙂
Ce n’est pas l’action de prendre moins d’images qui augmente la qualité photo, mais la volonté de ne pas déclencher pour rien ou de se sentir obligé de déclencher. Beaucoup de photographes ne l’avouerons pas, mais peu d’entre eux peuvent assumer de ne pas prendre de photos au milieu de types qui mitraillent à tout va. C’est un basique effet de meute : on place un sujet lambda au milieu de cliqueurs fous et lui-même devient un cliqueur fou par mimétisme.
Mais ce n’est pas non plus une fatalité, rassurez-vous.
En photo de sport, j’aime bien essayer de sortir du lot et m’éloignant des attroupements de photographes, quitte à me forcer parfois à le faire. D’autant qu’il y a parfois des types qui viennent juste pour papoter entre eux de matériel, de leur dernier réglage technique qui déchire, du dernier objectif de chez untel, etc… Non seulement eux ne cliquent pas du tout, mais ils vous mangent du temps de cerveau disponible en discussion parfois futiles…
Ça peut paraître idiot ou radical, mais il faut aussi savoir se préserver des autres sur le terrain, au risque de se laisser emporter par le flot bêtement. On devient tous des moutons dans ces situations et il suffit qu’un gars avance pour que le groupe fasse un pas en avant, je l’ai encore vu en Écosse où tout le monde est allé rejoindre un photographe qui avait trouvé un angle original pour photographier la montagne.
La photo ne déroge pas à la règle, il y a toujours un leader et plusieurs suiveurs.
Soyez vous-même !
Faites-vous confiance et mettez en place votre propre philosophie de la photo sur le terrain. C’est comme ça que vous ferez les meilleures photos et non en suivant les autres ou en les imitant. Avec l’expérience, on sait reconnaitre quand on dérape et on peut se freiner voire même tout stopper, prendre le temps de réfléchir et revenir plus fort.
Je ne suis pas le meilleur photographe (qui a dit « carrément » que je l’esquinte ! 🙂 ), mais je pense avoir une plus grande capacité de renoncement aujourd’hui. Je l’ai acquise avec l’expérience bien sûr et à force d’échecs, je ne vais pas vous mentir. Au départ, il faut se forcer un peu et ensuite ça devient déjà plus naturel, mais attention parce que rien n’est jamais gagné et définitif, on peut très vite retomber dans ses travers.
Pour en revenir à mon exemple du surf et des championnats du monde à Hossegor, si je photographie la compétition sur plusieurs jours, je ne vais privilégier que les meilleures heures et les plus belles lumières. Ce n’est pas simple à mettre en place parce qu’on a payé un logement et fait des kilomètres pour être sur place, donc on veut en profiter jusqu’à épuisement. Mais c’est une mauvaise tactique, il faut savoir faire des choix et se ménager, quitte à ajourner une cession photo si les conditions ne sont pas optimum.
Après, il faut aussi savoir se forcer un peu ou savoir tirer parti de conditions compliquées. Je ne vous invite pas à baisser les bras aux premiers accrocs photographiques. Le but c’est que vous soyez maître de la situation et que vous ménagiez votre effort en maintenant votre objectif de ramener de belles photos. Comme un coureur de fond va gérer sa course en fait, pour atteindre la ligne on ne peut pas faire n’importe quoi en amont et s’épuiser inutilement.
La gestion d’une cession photo peut se calquer sur celle d’un effort sportif. Dites-vous que vous êtes des athlètes de la photo. 🙂
La qualité photo se créée au travers du viseur !
Prenez le temps de voir ce qu’il se passe au travers de votre viseur, quel que soit le domaine photographique. Si vous mitraillez votre modèle, vous allez louper des choses intéressantes, des attitudes, des expressions, des instants magiques. La rafale n’est pas à exclure, mais il faut qu’elle soit faite pour « cueillir » une très brève expression de votre sujet pas pour lancer un gros filet sur votre sujet et voir ce que vous avez réussi à attraper.
J’ai souvent l’impression de louper des choses en ne faisant pas assez de rafales, mais heureusement c’est faux. En me concentrant sur le sujet, je saisis souvent mes meilleures photos et quand je déroge à cette règle que je m’impose… ben je passe souvent au travers…
Vous l’aurez certainement remarqué vous aussi, mais il m’arrive de voir certains photographes publier sur leur site ou leur Facebook la quasi intégralité de leurs rafales à l’écran. Déjà, c’est selon moi une erreur de tri, mais ça démontre surtout l’état d’esprit du photographe. A mon sens, cette façon de « travailler » ne peut pas amener de qualité photographique et encore moins une certaine originalité.
En procédant de la sorte, le photographe nous montre qu’il mitraille tout sur place et donc ne prend pas le temps de réfléchir assez. Il prouve aussi qu’il n’a pas de recul sur sa production photographique, parce qu’il ne tri pas ou ne sait pas faire des choix. Mais encore une fois, celui qui y prend du plaisir, je ne le juge pas.
Cela dit, sauf si on me prouve le contraire (dans les commentaires peut-être), quand il y a une telle quantité de photos, on ne parle bien sûr plus de qualité… Elle ne peut pas être au rendez-vous, c’est vraiment très peu probable.
Certains photographes sont capables de publier cette photo ainsi que les suivantes qui peuvent se visionner comme un vrai film…
Un exemple concret
Sur six jours de présence lors d’une édition des championnats du monde de surf, j’ai fait environ 2400 photos, soit 400 par jour. A mon sens c’est déjà beaucoup trop, même si parfois la compétition se déroule de 8h à 19h quasiment non stop. Sur ces 2400 photos, j’ai sélectionné, à mon retour, 82 photos pour la compétition masculine et 59 photos pour la compétition féminine. Ce qui fait un total de 141 photos. Après mon premier tri, je me débarrasse de 2259 photos, soit plus de 94% de ma production…
Au final, je ne publie que 23 photos sur mon portfolio, pour ne montrer que le meilleur de mon travail. Ainsi, vous ne verrez seulement que 46 (un portfolio pour la compétition homme et un pour les femmes) de mes 2400 photos prises sur place, soit près de 2% du total seulement…
C’est largement suffisant ! Parce que si je vous montre toutes mes photos, d’une ça va vous gonfler et de deux vous me prendrez pour un rigolo. Si je publie des photos ratées, des photos peu intéressantes et des séquences de rafales, vous allez me considérer comme un photographe moyen et vous aurez raison. On est jugé sur ce qu’on montre !
Alors qu’avec une sélection drastique de ma production pour vous montrer peu de photos mais surtout mes meilleures, naturellement vous allez plutôt penser que je maîtrise mon sujet. Il est évident que la quantité ne peut être compatible avec la qualité.
Mais c’est aussi en forgeant qu’on devient forgeron et si vous ne faite pas de photos, vous ne risquez pas de progresser non plus. C’est en se loupant et en ratant des occasions qu’on s’améliore en photo. Pour tendre vers la qualité, il faut quand même faire beaucoup de photos en amont. Un beau paradoxe non ? 🙂
Pour une seule photo affichée sur le portfolio, il y a plein d’autres photos qui sont ratées, floues, immontrables, peu intéressantes ou pas assez bonnes à mes yeux. La qualité photo c’est aussi savoir trier.
Conclusion
Si je ne devais vous donner qu’un seul et unique conseil, ce serait : « Soyez logique ! ». Le second conseil serait de vous convaincre de prendre le temps et de ne pas vous laisser absorber par l’instant. Ceux et celles qui réussiront à prendre ce recul seront récompensé.e.s tôt ou tard.
La frustration est une partie importante du processus photo, c’est grâce à elle que vous serez heureux de prendre une bonne photo, parce que vous saurez le travail qu’il vous aura fallu en amont pour y arriver. Réussir une bonne photo issue d’une rafale ou d’une frénésie de clic n’apporte pas autant de valeur à son travail. On est content et ça s’arrête là, ce sentiment s’envole aussi vite qu’il est arrivé.
L’ennemi de la qualité photo, c’est majoritairement la quantité de clichés que l’on va prendre sur une cession photo. Mais la quantité de photos qui seront montrées au public est tout autant un frein à la qualité. A chacun ses choix et sa propre appréciation de ce qu’est la quantité et la qualité photo. Je vous parle de mon ressenti et de mon expérience et je n’impose rien à personne à personne bien sûr !
Rappelez-vous, l’essentiel est que vous preniez du plaisir dans ce que vous faites !!! 🙂
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A très bientôt !
Article très intéressant sur un sujet qui préoccupe tous les photographes. Tu rappelles des « évidences » que l’on oublie facilement une fois sur le terrain.
J’émettrai juste un bémol, à moins que ce ne soit une tentative désespérée de justifier mes clics: je photographie beaucoup de sport auto, notamment sur circuit, et lorsque tu trouves le spot, la lumière, tu choisis ta voiture préférée, et tu veux faire le plus beau filé du monde pour montrer à la terre entière combien cette auto va vite ! Forcément, réduction de la vitesse = plus de déchet = plus de tentatives nécessaire pour obtenir LA photo tant espérée. D’où overdose de clics, mais le tri est facile ! Et encore, j’ai un brave 550D qui me limite naturellement à 3/5 photos / tour !
Merci pour ces bons conseils en tout cas.
Ton exemple est valable pour tout un tas de sports et tout un tas de disciplines photographiques. Un paysage tu veux aussi les meilleures formes de nuages etc… Avec l’expérience tu réussis à avoir moins de déchet et un meilleur ratio d’efficacité. Et puis une fois que tu as le bon réglage sur place, il ne reste plus qu’à l’adapter à la marge normalement et surtout toi gérer physiquement le filé. 😉
Et puis un filé de voiture c’est plus simple qu’un filé de footballeur par exemple, en t’entrainant sur des cibles plus petites, tu vas gagner en clic. 😉
Merci en tout cas d’avoir pris le temps de lire et laisser un avis. 😉
De mon point de vue la déclenchite aiguë peut avoir un avantage au début. Se rendre compte de ce que l’on aime et de ce que l’on n’aime pas a posteriori lorsque l’on est pas sûre de soit pour en tenir compte lors de la prochaine séance. C’est une étape normale de la progression d’un débutant. Ensuite pour moi le plus important c’est l’autocritique. Mais là encore c’est une progression. Il suffit de revenir sur ses anciennes photos, ce que je fais souvent, pour se rendre compte que certaines ne passerais plus le filtre de l’autocritique.
Celui qui est atteint de déclenchite aiguë et qui n’est pas capable de trier généralement arrête assez rapidement la photo. Soit il est submergé par le volume, soit il ne supporte pas les avis lorsqu’ils poste à droite à gauche. Il ne cherche pas à s’améliorer.
Ensuite certaine techniques ou certaines imperfections du photographe engendrent évidement un volume plus important de photo. Je peux revenir avec 250 photos de Macro prises à main levée avec un MP-E a un rapport 2:1 et tout mettre à la poubelle car la MAP est pas pille poil ou je veux. J’ai monté récemment un pano en Braketing avec 60 photos. Je peux faire de la rafale dans une église car je suis un peu limite en vitesse et que j’ai remarqué que sur une rafale il y en a toujours une ou deux plus nettes au milieu de la rafale.
En vacances je dois tourner à 350 Photos par jour et à la fin il en restera 30 pas plus. Et sur les 30 j’en montrerais 10 au grand max. Lorsque des amis veulent voir mes photos de voyage je limite toujours à moins de 50 photos. Lorsque j’étais en argentique je consommais aussi pas mal de pellicules mais déjà à l’époque je faisais imprimer une planche contact et une fois la sélection faite je faisais tirer la photo.
Et ce que j’aime bien en photos c’est que lorsque l’on croit maîtriser un domaine, il suffit de se promener un peu sur le net ou dans des expos, pour se prendre une grosse claque qui montre qu’il y a toujours une marge de progression. Perso je vois cela plus comme un encouragement qu’une frustration
D’un autre coté moi c’est un loisir 😉
Je suis assez d’accord dans l’ensemble, sauf pour la macro et l’église. 🙂
Sur place tu peux aussi voir ce qui colle ou non et rectifier le tir sans faire plein plein de photos et juste voir en rentrant que rien ne va ou presque. 😉
A 350 photos par jour, t’es un bon cliqueur. lol
J’en suis loin et pourtant parfois je trouve que je me laisse un peu trop aller. Mais bon, ce qui compte c’est surtout le résultat de ce qu’on montre et produit. 😉
Et comme tu dis, en photo on ne maîtrise jamais tout et on a toujours à apprendre et je préfère les gens qui pensent comme ça que ceux qui savent tout et ont tout vu…
Pour moi aussi la photo c’est un loisir et une passion en tout cas je fais en sorte. 😉
Salut ouioui, j’aime bien ton site ;),
waouh 350 photos par jour, jamais atteint ce quota même si au début j’en étais pas loin avec la même impression de plus nette au milieu de la rafale, mais finalement ça venait plutôt de ma façon d’appuyer sur le déclencheur ou encore de la vitesse de travelling si c’était pour un pano, vaut mieux ralentir la cadence et panoter doucement que l’inverse ou quand c’est possible de sortir le trépied. Maintenant c’est plutôt entre 50 et 100 selon les endroits et quasiment toujours au coup par coup, notamment depuis que j’ai compris que les musées où j’allais ne m’avaient pas demandé de leur faire un inventaire et que j’ai arrêté de photographier toutes les oeuvres une par une mdr.
Dans les musées je en photographie que ce que j’aime 😉
Eh oui mais à part le contemporain moi j’aime tout, je suis allé au Guggenheim à Venise le mois dernier, même à mes débuts je serais revenu avec le même nombre de photos:proche de 0 :p .
Merci pour ce très bon article de fond, le plaisir final sera encore plus grand si on a une bonne photo à laquelle on a réfléchie et qu’on a construit
Le plaisir et les souvenirs qui en découlent aussi. 😉
J’en parle notamment dans cet article : https://mickaelbonnami.com/faut-il-faire-des-photos-de-vacances/
A très bientôt !
Salut Micka,
Sur ce sujet je pense qu’encore une fois on fait trop l’amalgame entre ce que l’appareil permet et ce qu’on croit qu’il nous oblige à faire, comme pour les focales fixes qu’il n’y a que ça de vrai 😉 . Je reprends l’argument de l’argentique, il ne nous permettait pas d’en faire autant donc il nous obligeait, le numérique ne nous oblige pas mais il nous permet d’en faire autant. A force de lire cet argument du numérique qui pousse à photographier plus sans réfléchir j’ai fini par désosser mon numérique pour trouver le message subliminal « prends en rafale, ne réfléchis pas! », mais peine perdue, faut croire que ce n’est pas l’appareil qui l’oblige ^^. Pareil sur les cartes mémoire, nul part il n’est écrit « je te permets de faire 2000 photos, alors t’es obligé d’en faire 2000! », si tu veux revenir d’une sortie avec 30 photos rien ne t’y empêche sauf toi (et au moins quand tu reviens tu peux dire que tu as fais 30 photos parce que tu n’avais pas besoin de plus et pas parce que ta pellicule ne le permet pas). En fait, tu peux même t’amuser à ne shooter qu’au coup par coup, en mode manuel y compris la mise au point, sans regarder ton écran arrière ensuite et sans en faire plus de 35 si ça t’amuse.
Pour moi c’est encore un débat qui ne devrait pas se focaliser sur ce que l’appareil permet ou non, quand je shootais en argentique à l’époque je n’y connaissais rien en photo et je peux affirmer que même avec un argentique qui « obligerait » à réfléchir et à faire de la qualité ben j’avais pas plus de qualité, j’avais surtout moins de quantité. Apprendre, anticiper, s’affuter…c’est avec ça qu’on réduit la quantité et qu’on améliore la qualité, numérique ou non. Si tu penses devoir préparer ta prise de vue pendant 1/2 heure, ton appareil ne te dira pas « bon allez déclenche, j’ai envie de rentrer à la maison! ». Et en fin de compte, remettons-nous à la place des photographes de l’époque, je suis sûr qu’eux disaient au contraire « ça ferait quand même plaisir de pouvoir faire plus de 35 poses sans se trimballer des cartons de pelloches, de ne pas devoir attendre la semaine prochaine pour savoir si j’ai raté ma photo… » et que si les constructeurs se sont attelés à permettre tout ça c’est aussi parce que les photographes leur ont demandé 😉 . La bonne nouvelle c’est que si tu ne l’as pas demandé, tu peux régler ton appareil pour faire comme s’il ne le permettait pas, genre ceux qui se plaignent d’avoir un mode vidéo alors qu’ils n’ont qu’à l’ignorer.
PS: à propos du mail de la newsletter, moi tu peux me tutoyer 🙂 .
En fait tout ce que tu me dis là, je le dis aussi dans l’article finalement. 🙂
Le numérique n’oblige pas du tout à multiplier les prises de vue, mais naturellement on va tous avoir plus de mal à se restreindre que si on utilisait encore de l’argentique. Parce que là il y avait un frein naturel et matériel à la folie du clic.
Avoir un zoom n’empêche pas de faire une belle composition et de trouver le bon angle, mais naturellement il va nous rendre plus fainéant, ça me paraît être une évidence et je l’ai vu et revu sur le terrain, ne serait-ce que dans mes propres mains. C’était la petite parenthèse zoom vs focale fixe. 🙂
Sinon il est bien évidemment plus agréable d’avoir la possibilité de faire beaucoup que d’avoir une lourde contrainte sur le dos en ne pouvant pas prendre beaucoup de photo parce qu’il faut transporter un chariot de pellicules.
Merci pour le tutoiement, mais c’est malheureusement tout ou rien sur la newsletter, donc on va continuer de se tutoyer ici et par mail ou en réel et je vais te vouvoyer que dans la newsletter. 🙂
C’est notamment pour réagir aux commentaires évoquant l’argentique et que je lis aussi souvent sur d’autres forums, à croire qu’à l’époque on faisait 35 poses, 35 photos géniales, 35 photos exposées ^^ je me rappelle de cette époque et pour en faire encore de temps en temps, c’est loin d’être le cas.
Pour le zoom, l’évidence inverse peut être vraie aussi, en te forçant à bouger alors que tu peux zoomer ça va te rendre plus assidu 😉 ça peut se retourner dans tous les sens mais c’est toujours le même principe, on veut associer des caractéristiques humaines à des machines qui ne font que ce qu’on leur demande, pas très différent de ceux qui disent que leurs photos sont mauvaises parce que leur objectif manque de piqué c’est juste plus basique 🙂 .
Merci pour cet article.
Je ne suis pas une accro de la rafale même si dans certains cas je prends plusieurs clichés lors de situations avec du mouvement, pour n’en garder que quelques unes (5 à 10 au max). J’essaie le plus possible de prendre mon temps et de réfléchir à ce que je veux obtenir avant de déclencher. Comme je fais surtout de la photo de rue, il faut surtout regarder et éventuellement ne rien prendre
À mon sens la quantité nuit à la qualité…
On est bien d’accord alors, c’est cool ! 🙂
Après, dans certaines disciplines, c’est aussi beaucoup plus simple de se restreindre, c’est évident. Dans la rue on va rarement passer son temps à mitrailler pour se faire repérer ou passer pour un dingo. Alors qu’en sport, en animalier, concert, etc… on peut vite se laisser déborder. 😉
Bonjour Mickaël
Je souscris totalement à ces propos.
Pour ma part, reste de l’argentique sans doute, je ne sais pas « mitrailler » et je suis plutôt économe du nombre de photos que je fais, trop peut-être.
J’aime prendre le temps de la composition. Bien sûr, je ne suis pas habitué à la photographie sportive qui exige beaucoup de réactivité, je suppose !
Dans la nature cela arrive aussi : un éclairage fugitif, un animal…….. Il y a bien des situations où il faut agir vite, mais globalement j’aime prendre mon temps.
Une petite anecdote : J’ai été amené à faire plusieurs séries de photographies pour ma fille, couturière, qui a créé des modèles de robes et qui voulait les « mettre en scène ». A chaque fois, j’ai constaté que les photos qui me paraissaient les plus intéressantes étaient faites parmi les premières. Ce qui suscite deux commentaires :
Le premier, plutôt positif, qui me donne à penser que, ayant préparé au mieux l’ensemble des éléments, je peux réaliser une photo correcte tout de suite.
Le second, plus négatif, qui me donne à penser que, une fois une composition trouvée, je ne sais pas en sortir pour inventer autre chose. Et donc faire beaucoup de photos ne consiste plus qu’à une redite sans imagination.
J’aimerai, parfois, pouvoir développer plus de créativité en sortant d’un schéma qui s’est imposé à moi, même s’il semble bon, mais cela n’impliquera jamais de mitrailler comme un fou au hasard parce que j’aime essayer de « penser » ce que je vais faire.
Commentaire très intéressant. 😉
En fait dans le second cas, on tombe directement dans le sujet de cet article. On a la bonne photo parce qu’on a fait le job, mais comme on a la possibilité de faire plus et l’envie de faire d’autres photos, on se retrouve à photographier pour photographier et cette quantité nuit à la qualité globale. Alors qu’au bout des 10 premières photo le ratio quantité qualité est certainement excellent.
Mais c’est un vrai apprentissage tout ceci, ça demande du temps et du mental. On est des sportifs finalement. 🙂 🙂 🙂
Merci et à très bientôt sur le blog !
[…] A lire sur mickaelbonnami.com […]
En photo de sport, je dirai que la quantité nuit beaucoup plus à l’originalité qu’à la qualité (on peut aussi avoir un cadrage original, mais si ce même cadrage est répété 200 fois…)
En photo de paysage, je multiplie souvent les photos car je teste différents réglages (mais ça c’est clairement un manque de technique et de connaissances )
Ça nuit forcément à la qualité, parce que dans qualité j’englobe la composition de la photo, la lumière, l’ambiance, etc… Je ne considère pas que la qualité se limite à l’exposition et au fait que la photo soit nette. 😉
Dans tous les domaines, quand tu multiplies les prises de vue sans réelle volonté, c’est que tu ne sais pas ce que tu veux faire ou comment le faire. Mais attention, faire des tests de photos pour avoir la bonne c’est pas un crime, loin de là. Mais ce sont des photos que tu sais que tu peux effacer sur place. Moi je fais souvent des photos test, notamment en sport, pour voir si quand l’athlète passera dans telle zone ça sera sympa ou non. comme ça, si le miracle se produit, je suis déjà prêt à le cueillir. Mais la photo test, j’essaye de la supprimer sur place déjà. 😉
Merci à toi !!!
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec toi…
Cela m’arrive de prendre des photos en rafale pour capter un mouvement (surtout avec les oiseaux) mais je ne garde qu’une photo et je mets à la poubelle les autres.
Avec le temps, on se calme, moins de photo et surtout observer avant de déclencher !
C’est un vrai travail à faire et ça demande parfois du temps, mais petit à petit on réussit à tendre vers ça et on ne prendra que 2 ou 3 photos plutôt que toute une série destinée à la poubelle. 😉
Merci d’être passé sur le blog et à très bientôt !!!
Bonjour et merci pour votre article.,Ayant commencé la photo en argentique j avais pris l habitude d economiser mes photos.Mes debuts du numérique m ont incité à prendre plus de photos pour me rendre compte que la qualité ne s est pas amélioré. Je suis revenu aux fondamentaux de la photo que je pratiquais du temps de l argentique.J ai pris plus de temps à analyser et apprécier mes meilleurs photos.Simplement j ai retrouvé le plaisir de la photo de mes débuts. Dès que la qualité s améliore je suis sur la bonne voie sinon je me remets constamment en question et je philosophe.Il m arrive souvent de sortir mon appareil sans prendre de photo mais à cadrer jusqu’à ce que je ressente une inspiration.
Après on peut ne pas être aussi restrictif non plus, mais ça ne coûte rien et ça ne fait pas mal de l’être. 🙂
Merci pour ce partage !
A très bientôt sur le blog !!!
Plusieurs raisons pour limiter la prise de vue intempestive,
1 Il vaut mieux en effet prendre un peu de temps lors de la prise de vue ceci évite de passer des heures et des heures devant son écran à trier les prises de vues.
2 On libère les disques dur de centaines de photos inutiles.
3 Même si on se dit que cela ne coûte rien de prendre 10 photos au lieu de une, cela use 10 fois plus l’appareil photographique.
Je pense que dans tout domaine, il faut prendre le temps d’apprécier ce que l’on fait, savourer l’instant présent. Bon j’ai certes facile à me limiter dans les déclenchements fous, pas de photos sportives, trop fatiguant, plus de mariage trop em…t, Et j’ai commencé a apprendre la photographie avec un 4×5 inch et cellule à main..Là j’étais bien obligé de faire gaffe aux prises de vues. Mais bon celui qui aime travailler en mode full auto et en raffale de 12 images secondes, si cela lui fait plaisir c’est le principale. Quoi de plus amusant que de prendre 225 photos de son café au matin et tout balancer sur FB, bien que je ne crois pas pour autant que l’odeur du café passera via internet. Nous sommes dans une socièté qui pousse de plus en plus à la consommation alors pourquoi ne pas faire comme les autres? Nous avons ce droit mais bon …
Mais il peut aussi être intéressant de prendre le contre-pied à l’ambiance générale et de prendre le temps de faire des photos et de vivre de bons instants. C’est ce que j’essaye de faire avec mes formations photo d’ailleurs. Et je pense que la tendance générale va rebasculer vers ça dans quelques temps, parce que tout le monde va faire une overdose de photos c’est évident.
Merci à toi. 😉
Ha ! comme je suis content de lire cet article !! Depuis deux ans, lors de mes sorties photos, je m’impose les principes suivants: Jamais plus de 72 photos en une journée (C’est deux pellicules de 36 poses que je m’imposais en argentique) et jamais d’utilisation des rafales (Je ne fait pas de photos de sport). Je ne passe plus des heures à trier mes 400 photos dont 250 sont les memes et si en 2 ou 3 prises du meme sujet je n’ai pas la bonne c’est bien fait pour moi et je ferais plus attention le prochain coup !!Cela me force à penser avant de shooter et je m’en porte à merveille.
L’essentiel c’est d’être en accord avec soi-même. Mais on semble partager plutôt la même philosophie donc je suis d’accord avec ton message. 😉
Merci d’avoir pris le temps de me lire, c’est vraiment plaisant. 😉