Les 6 moments VDMDP du photographe – Épisode 2

Vous êtes prêt pour ce top 6 de l’enfer photographique ?

VDMDP N°1

J’assiste en tant que photographe accrédité à un match de handball. C’est une de mes premières fois sur ce sport que je maîtrise mal.

Je profite de l’entraînement pour m’adapter et saisir quelques comportements.

Ça file dans tous les sens, les ballons « explosent » sur les murs de la salle. J’en évite un ou deux par chance. Ils sont tarés ces gars, je dois être transparent c’est pas possible…

Je me mets dans un coin plus tranquille pour photographier sans avoir peur pour ma vie. Après un tir loupé, un ballon arrive vers moi.

D’instinct, je l’attrape dans la main pour le renvoyer au joueur en échec. Le seul hic au hand, c’est que le ballon est recouvert d’une substance gluante et extrêmement collante et surtout bien dégueulasse.

Avec ces conneries, j’ai totalement pourri mon boîtier… #VDMDP

Quelque soit le sport, faites comme les frères Diaw et ne touchez pas au ballon !

VDMDP N°2

Ça fait plusieurs heures que je suis dans mon affût, je commence à fatiguer et il va bientôt être midi.

Je n’ai pas vu de chevreuils ce matin, je suis un peu déçu. Ces derniers jours, je les ai pourtant souvent vus. Mais on ne peut pas gagner à tous les coups… Sous l’impulsion de mon estomac en manque, je décide de sortir de mon affût.

Je connais ces malins de chevreuils, ils ne sont jamais bien loin. Je vais faire un peu de billebaude à proximité, histoire de m’assurer qu’il n’y en a pas un qui se cache à quelques dizaines de mètres de moi.

Chou blanc, décidément ils doivent être bien loin aujourd’hui.

J’en profite pour ranger mon affût et mes affaires. Comme je ne m’avoue pas vaincu, je garde quand même le trépied avec l’appareil photo dessus… au cas où.

Je parcours en silence les 50m qui me sépare de mon piège photographique, pour le récupérer et le déplacer à un autre endroit.

Le trépied m’encombre les pieds, alors que je m’escrime à sortir le piège de son tronc. Saleté d’antivol qui grippe !!!

Comme ça m’énerve et que je fais trop de bruit à mon goût, je range l’appareil photo dans le sac et je plie mon trépied. Cette fois c’est foutu, y a plus aucun animal à 3 kilomètres à la ronde, c’est certain.

Après de longues minutes sur la pointe des pieds à agiter les clefs dans la serrure de l’antivol, je sors enfin le piège photographique de sa boîte de protection. Ouf !

Il est temps de rentrer manger. Je me décale pour attraper mon sac photo et je me retrouve face à quatre chevreuils… #VDMDP

En photographie animalière, il faut maîtriser l’art du cache-cache…

VDMDP N°3

Ça fait des heures que je marche sur une petite île du nord de la Norvège. Je cherche la trace des élans. Ces animaux sont très grands, mais aussi très discrets. Un local m’affirme qu’il y en a au moins une dizaine sur cette île.

Il fait froid, mais c’est supportable. J’adore ces ambiances douces hivernales. Par contre, mes jambes commencent à devenir très lourdes.

Deux choix s’offrent à moi, soit je rentre à la voiture en continuant tout droit sur quelques centaines de mètres, soit je « visite » le versant gauche de la colline. Le seul endroit où je ne me suis pas encore aventuré.

Je pars sur la gauche, histoire d’avoir encore une chance de croiser un élan. La pente n’est pas très raide, mais de ce côté le sol est souvent gelé. La glace est particulièrement épaisse.

La végétation est de plus en plus éparse et je me retrouve, sans l’avoir voulu, sur une sorte de patinoire géante. Je n’ai pas le choix, je suis obligé de la traverser.. Jamais je ne pourrais remonter la pente glacée.

Je poursuis mon chemin et je m’en sors pas trop mal. Mes chaussures de randonnée adhèrent bien et puis je profite de chaque touffe d’herbe pour assurer mon avancée. Jusqu’au dérapage inévitable…

Je prends une pelle monumentale ! Le choc est rude et je me retrouve comme un crétin à glisser sur le cul sur une bonne dizaine de mètres. C’est très long et douloureux…

Je me sens très seul sur cette petite île au-delà du cercle polaire… #VDMDP

Ça ressemblait un peu à ça, mais en plus pentu…

VDMDP N°4

On est en Écosse, sur un des spots les plus connus des photographes : Neist Point.

Au mois de mai, il fait jour à 5h du matin, donc autant dire qu’il n’y aura personne pour venir troubler mes photos, avant quelques heures pour les plus courageux du moins.

Ma nuit a été courte et je suis pas mal fatigué, mais je vais quand même faire l’effort de crapahuter pour trouver un bon point de vue. Je transpire, pourtant il fait frais et comme d’habitude il y a beaucoup de vent. Ce qui est assez flippant en marchant au bord de la falaise.

Je déplie le trépied et je fixe mon appareil photo sur la rotule. Je n’ai plus qu’à serrer la platine pour maintenir fermement le boîtier. Tout ça pour faire des poses longues parfaites sans mouvement ni vibration.

Mes doigts tournent dans le vide, j’ai visiblement perdu la molette de serrage sur le parcours. A ce moment-là, il me reste encore une semaine photographique à tenir en Écosse… #VDMDP

Autant vous dire que je me suis bien galéré, sur le restant de mon séjour, pour faire des photos sans cette petite molette sur la rotule…

VDMDP N°5

Je suis en plein match de rugby pour un match de Pro D2 à Bordeaux. Comme d’habitude j’ai été accrédité et je profite d’être au plus près du terrain pour prendre des photos et apprécier le spectacle.

Tout se passe bien de mon côté, jusqu’à ce qu’un joueur botte en touche. Évidemment, le ballon arrive pile au-dessus de ma tronche. Dans un geste réflexe, je pousse le ballon de la main.

Sauf qu’au rugby, tant que le ballon n’a pas touché le sol, ça joue encore. Les joueurs adverses furieux s’approchent de moi, les Bordelais et l’arbitre aussi. Une mêlée se crée face à moi…

Un des mastodontes me regarde très méchamment, tout en criant sur l’arbitre. Il me désigne du doigt et visiblement, vu sa tête, je suis à l’origine de tous les soucis de sa vie. J’ai juste peur… #VDMDP

Quand vous avez des gars comme ça qui vous désignent du doigt, on n’est pas loin de prendre ses jambes à son cou…

VDMDP N°6

Je suis dans mon affût au bord de l’eau, la lumière est belle et je suis en bonne position pour observer le Martin-Pêcheur.

En dehors du bruit de l’eau, l’endroit et calme et je suis seul au monde. Du moins de ce petit bout de monde.

Depuis l’intérieur de l’affût, je vise une branche sur laquelle l’ami Martin se pose de temps à autre. A l’occasion, je surveille aussi se qui se passe à me droite et à ma gauche au travers de petites lucarnes.

J’entends du bruit sur ma gauche. Je jette un coup d’œil, mais je ne vois rien. Si y a quelque chose, c’est dans l’angle mort de l’affût. J’espère que ce n’est pas encore une vache qui vient boire au bord de l’eau comme la dernière fois. J’ai pas peur des vaches, mais c’est quand même flippant quand elles débarquent aussi près de l’affût.

J’entends des pas, bon là c’est sûr que ce n’est pas une vache. Je vois un gars en short sur ma gauche. Sûrement quelqu’un qui vient faire un petit tour au bord de l’eau avant d’aller à la piscine municipale qui n’est pas bien loin.

Cet abruti va griller mon affût, je suis dégouté… Au moment même où j’ai cette vilaine pensée, le gars baisse son froc de l’autre côté de la rive. Il ne m’a pas vu, mais moi j’assiste à cette horrible scène…

Ce gros dégueu fait ses besoins accroupi à même pas 20m de mon affût… #VDMDP

Les animaux ont au moins la dignité de se cacher pour faire leurs cochonneries. Et puis eux sont plus malins parce qu’ils grillent souvent mon affût…