Le fait de photographier gratuitement est-il un passage obligatoire pour se faire connaître ou reconnaître ? Telle est la question abordée dans cet article…
Par le passé, j’ai déjà abordé le thème du gratuit sur le blog avec l’article : Donner ses photos, ce n’est pas bien grave !
J’en remet une couche aujourd’hui suite à quelques discussions que j’ai pu avoir dernièrement autour de ce sujet avec plusieurs personnes. Est-ce que donner ses photos est normal, compréhensible et tolérable ? On va voir tout ceci dans cet article. 😉
J’ai entendu dire qu’il existait des écureuils qui faisaient gratuitement les beaux pour des noisettes, c’est moche… Au fait, t’as vu comment je suis trop mignon ?
Pourquoi travailler gratuitement ?
Le monde de la photo est en crise perpétuelle depuis de nombreuses années ! Pourtant, il n’y a jamais eu autant de monde pour vouloir tenter sa chance dans le métier. Vous le sentez le problème là d’entrée de jeu ?
Il y a du monde derrière une porte qui ne s’ouvre pas souvent, alors forcément pour exister ou pour poursuivre leur route, de nombreux photographes se laissent tenter par l’aventure du gratuit. Je parle d’aventure, parce qu’une fois le doigt dans l’engrenage, on ne fait que subir les évènements. Une vraie aventure en somme, mais qui fini mal la plupart du temps… il faut le savoir.
Les raisons qui poussent une personne à photographier gratuitement sont nombreuses :
- l’envie de gagner en expérience
- le besoin d’acquérir des premiers clients et ses premières recommandations
- l’envie de faire plaisir
- l’innocence ou l’inconscience
- le besoin d’obtenir de la reconnaissance
- le besoin de passer devant tout le monde sans se préoccuper des dégâts collatéraux
On va étudier ces différents cas en 3 principaux sous-groupes, mais il y en a certainement bien d’autres encore… N’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires et je traiterai tout cela dans l’article dans un second temps. 😉
Beaucoup de monde pour peu de place de photographe, tout le monde n’en ressort pas indemne…
Photographier gratuitement pour développer son activité !
Quand on débute en photographie, rapidement on est confronté au dilemme du travail gratuit. Il y a toujours une bonne ou une mauvaise raison de le faire… Certains clients ou interlocuteurs sont très bons dans ce domaine pour faire douter les photographes peu aguerris et les convaincre de se laisser tenter.
Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de photographes qui ne se soient pas déjà laissé tenter, au moins une fois, par une expérience gratuite. Ou dénoncez-vous dans les commentaires, ça m’intéresse. 😉
Ce qui est plus intéressant encore, c’est de savoir pour combien de ces photographes l’expérience à été concluante ? Avez-vous réussi à amortir cet effort de gratuité d’une manière ou d’une autre ? En publicité, en reconnaissance, en nouvelles commandes, etc… ?
Je pense que les commentaires de cet article seront tout aussi cruciaux que ce texte. 😉
Que celui ou celle qui n’a jamais photographier gratuitement me jette le premier Nikon qui lui passe sous la main !!! 🙂
Quand on débute son activité, on a besoin de travailler, que ce soit pour dégager ses premières ressources ou tout simplement gagner en expérience. Difficile de vendre des prestations, si on est tout neuf dans le métier, les gens ont souvent besoin d’être rassuré sur la qualité du travail ou le produit.
C’est à ce titre qu’on peut facilement se laisser tenter par l’entourage ou des propositions extérieures. Et croyez-moi, ces propositions arrivent toujours. 🙂
Si tu veux, tu peux venir photographier tel évènement ou telle personne, tu nous files les photos gratos et nous on te fait une publicité d’enfer et toi tu auras déjà un client qui te recommande sur ton site et sur les réseaux sociaux. C’est tentant pas vrai ? 🙂
Je dirais bien qu’il ne faut pas céder à cette demande, mais je sais qu’une fois l’article fermé, cette recommandation ne sera plus aussi présente dans vos têtes. C’est seul face au dilemme qu’on craque, parce qu’on est tous plus faibles dans ces moments-là. Donc craquez et travaillez gratuitement ! Faites cette expérience (cette erreur) et venez me dire si ce qui suit est vrai ou non ensuite dans les commentaires. 🙂 🙂 🙂
Certaines personnes sont capables de vous amadouer avec un simple sourire, alors imaginez avec des promesses pleines de perspectives photographiques…
En photographiant gratuitement, vous allez effectivement gagner un peu en expérience, c’est indéniable, mais vous avez oublié que la proposition ne vient pas de vous, mais de l’extérieur. C’est là où le bat blesse en fait… Si c’est entièrement votre choix, il sera réfléchit ! Donc vous savez pourquoi vous le faite et ce que vous voulez en retirer. 😉
Si la proposition vient d’une tierce personne, c’est elle qui a une idée derrière la tête et pas vous ! Donc vous allez subir totalement, du début à la fin… D’autant plus si vous voulez que tout se passe bien de votre côté, pour cumuler une bonne expérience photo. Résultat, la publicité vous ne l’aurez jamais, parce qu’une fois les photos envoyées, votre interlocuteur n’aura jamais le temps de parler de vous, même s’il est de bonne foi à la base… Et n’oubliez pas qu’il ne travaille pas pour vous, il a déjà une occupation et ne peut pas avoir le temps d’être à son tour gratuitement votre commercial… Il est fort probable qu’il ne vous laissera même pas un avis sur votre site par manque de temps et d’envie là encore…
Bref, comme dans les jeux vidéos d’arcade… « You loose !!! ». Nouvelle partie ? 🙂
Quand on se rend compte qu’on n’a pas la main mise sur son travail, plus dure est la chute…
Photographier gratuitement par passion
C’est l’état le plus compliqué à raisonner… Si le pro comprends très vite que le gratuit ne lui apporte rien, bien au contraire. Le passionné, l’innocent, celui qui a envie de faire plaisir, celui qui a toujours fait ça ou même l’inconscient, ne comprendra pas ce texte… Il se dira que oui il fait du gratuit, mais que pour lui ce n’est pas pareil parce que…
Il y aura de plus ou moins bonnes raisons dans le lot et je suis persuadé qu’on pourra en lire dans les commentaires. 😉
Au final, ce qui reste, c’est que ce photographe à accepté une fois, deux fois ou une multitude de fois de travailler gratuitement. Il va parfois photographier gratuitement pendant des années et des années. Difficile de blâmer toutes ces personnes qui n’ont pas forcément un mauvais fond… Mais le mal est là et comme dirait Gringe, je dirais même que le mal est fait et on en parlera un peu plus bas dans cet article.
Pourquoi vendre ses photos quand on fait ça juste par passion et plaisir ? On peut ne jamais se poser la question et fermer les yeux… ou justement les ouvrir. Si vous êtes prêts à faire cet effort, il faut aller au bout de ce texte, vraiment. 😉
Comme j’aime bien lire, je vais proposer mes services de bibliothécaire gratuitement à la bibliothèque royale du Danemark tiens ! Ils vont m’adorer les employés. 🙂
Quand on fournit gratuitement des photos, on répond à une demande et en quelque sorte à une commande. Celui qui fait le mariage de ses amis, il va procéder de la même manière qu’un photographe pro, puisque les mariés vont lui indiquer les mêmes critères et moments à capter absolument. La pression du résultat en moins, encore que…
Celui qui donne sa photo pour l’image d’un évènement dans sa ville, il va répondre aux exigences définis par l’organisateur ou de la mairie. Celui qui donne ses photos aux pilotes d’une course automobile va satisfaire une vraie demande en fin de course.
Autant d’occasions où un professionnel se fera couper l’herbe sous les pieds par quelqu’un qui lui fera une concurrence déloyale. Parfois en le sachant pertinemment, d’autre fois sans même s’en rendre compte. Si vous prenez un vendeur de voiture qui vous vend une clio à 15 000€ et un autre qui vous donne gratuitement une Ford Mustang (dédicace à Seb). Vous travaillez avec lequel ?
Si maintenant celui qui vend la clio vous la donne et celui qui donne la Ford la vend. Vous prenez la clio, on est bien d’accord ? En résumé, le vendeur et l’objet de vente importe peu, c’est la gratuité qui fait la différence, d’où la concurrence totalement déloyale et il est vraiment difficile de lutter contre…
Rien ne sert de courir… mieux vaut photographier gratuitement pour être sûr de remporter la course sans effort.
Cette gratuité organisée à grande échelle (et c’est le cas) donne l’impression à de potentiels clients qu’une photo ne vaut pas grand chose puisque certains les donnent. Passer derrière quelqu’un qui a donné ses photos pendant 10 ans à son club de cœur et vouloir vendre de belles photos, c’est une mission quasi impossible… Peu importe la qualité du travail et le professionnalisme…
Combien de fois après avoir passé du temps sur un devis on m’a dit « désolé, c’est un peu trop cher pour nous, on va continuer de travailler avec notre photographe officieux qui nous donne ses photos« . « On lui paye de temps en temps un transport et un repas pour compenser et même si ses photos sont moins bonnes, on n’a pas de budget pour les vôtres ».
Si les photos étaient achetées et payées à des photographes depuis longue date, ce budget existerait et il aurait même une ligne dédiée, comme tous les autres postes en lien avec la communication. Si personne ne faisait de mariage gratos, les gens sauraient qu’il faut compter environ 1000€ minimum pour une prestation décente. Et ainsi de suite !
Bref, si tu es amateur et que tu lis ces lignes, attention à ne pas concurrencer déloyalement des photographes pros qui font de gros efforts pour vivre de leur métier, quand ils y arrivent. L’erreur est humaine, mais on ne peut pas continuellement fauter non plus. Et dis-toi que le jour où tu voudras vivre de la photo toi aussi, ce sera encore plus dur que pour les pros que tu concurrençais… Parce que demander à un client de payer pour des photos que tu as donné gratuitement pendant x temps… ça va être compliqué et violent…
Je l’ai vu plein de fois et certains photographes sont tombés de haut, parce qu’évidemment quand on a des photos gratos elles sont toujours belles. Quand le client paye, il devient aussi plus exigeant et moins flatteur sur la qualité…
Quand on veut passer du gratuit au payant, il faut être prêt à affronter la tempête…
Photographier gratuitement pour la reconnaissance
C’est la catégorie que j’excuse le moins à titre personnel… Ce sont des photographes qui volontairement travaillent gratuitement en échange de services. Que ce soit un besoin de reconnaissance ou une envie d’être toujours à la une, ces photographes sont prêts à marcher sur la tête des autres pour exister.
On les verra se féliciter de tel contrat, de la couverture d’un magazine ou d’une prestation exceptionnelle. Sur les réseaux sociaux, ça claque et ça envoie du rêve à beaucoup de monde, alors que finalement derrière c’est juste du travail bénévole… C’est plus souvent le cas qu’on ne le croit, alors attention à ceux qui crient trop fort qu’il font des supers trucs, souvent derrière c’est aussi du flan… #influenceurs
Faire la une d’un magazine avec une photo cédée gratuitement n’a aucune valeur… ça ne veut pas dire que le photographe est bon ou que sa photo dégage quelque chose d’incroyable. Il est à la une parce qu’il a donné sa photo… et c’est tout ! Si un autre était passé avant lui pour donner sa photo, il n’aurait simplement pas été sélectionné. Vendre une photo pour illustrer la une d’un magazine, là y a de quoi se féliciter et même se la péter un peu en revanche. 😉
En vendant la photo, on sait que le client a jugé la qualité et quelles correspond au prix qu’il la paye. Faire un devis à 500€ tout en n’étant pas sûr de pouvoir conclure ou de croiser la route de quelqu’un qui fait du gratos, c’est un véritable exploit et c’est valorisant. Il y a vraiment de quoi être fier !
Certaines personnes sont très fortes pour vendre du rêve aux autres et leur donner des complexes. Mais parfois, ce rêve n’est que du vent et du vide interstellaire…
Si vous faites partie de cette catégorie de photographes, rien n’est définitif et vous pouvez toujours vous racheter en stoppant les dégâts. 😉
Rien n’est irréversible, même si vous avez occasionné, sans en prendre parfois la mesure, des dommages qui seront difficiles à réparer. A titre d’info, sur 10 demandes de devis que je reçois, environ 7 ou 8 sont des demandes pour photographier gratuitement, même si ce n’est pas évident dès le premier échange… C’est d’autant plus le cas dans les domaines où je sais que nombre de photographes donnent leur photos…
Évidemment, je leur dit non et je leur explique que personne ne peut et ne doit travailler gratuitement, mais il est compliqué de faire vraiment évoluer les mentalités. Forcément, quand la personne sait que derrière la porte y a 3 types prêts à donner des photos pour une place gratuite, un repas, une bouteille de vin, une accréditation, une mise en avant…
Respectez les photographes pros et respectez-vous… tout simplement. 😉
Il n’est pas interdit de faire amende honorable et de courber l’échine. Tout le monde peut se tromper, même fortement.
Conclusion
Cet article peut sembler moralisateur et il l’est d’une certaine manière. Mais il faut savoir aussi balayer devant sa porte et ce n’est pas mon genre que de m’ériger au-dessus de tout le monde, comme si moi je ne faisais que des choses parfaites…
J’aimerais beaucoup, mais ce n’est pas le cas. Je propose régulièrement à des personnes de m’accompagner gratuitement pour tester une nouvelle formation photo par exemple. Je fais des bêta tests qui me permettent à la fois de tester en réel la formation, mais aussi d’avoir un avis avant même le lancement officiel du cours photo, du stage photo ou du voyage photo.
J’ai fait ma toute première exposition photo gratuitement. J’ai répondu à une demande très cadrée de photo à réaliser pour une communauté des communes. J’étais en mode innocent et surtout amateur, donc je ne voyais pas comment facturer ma prestation et j’avais peur de louper cette opportunité. Moi aussi j’ai fauté… Je sais et je peux dire aujourd’hui que c’était une grosse connerie ! Parce que j’ai pénalisé un ou plusieurs photographes, c’est quasi certain et en plus je n’ai rien retiré de cette exposition itinérante… Le jour où je suis devenu pro, j’ai recontacté plusieurs fois la communauté des communes pour travailler avec eux et j’attends toujours des réponses. Ça fait plus de 10 ans, je dois m’inquiéter ou j’attends encore un peu ? 🙂
Aujourd’hui encore, il m’arrive d’être tenté et de me dire que si je fais ça, je peux gagner ça en retour. Mais je résiste au mieux, c’est pas toujours aisé, mais nécessaire. Et quand je parle ici-même ou sur les réseaux sociaux d’une publication dans un magazine, d’un livre sur la photo ou d’une exposition commandée, c’est réellement parce que j’ai vendu des photos, sinon j’aurais franchement honte de me mettre en avant.
Tout ça pour dire que photographier gratuitement n’apporte rien de réel et de sain. Si vous avez encore besoin d’en être encore convaincu après cet article, je veux bien faire un effort dans les commentaires. Mais je ne pourrais guère faire mieux que ça, votre cas est peut-être incurable. 🙂
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A très bientôt !
Encore moi ! Décidément tout tes articles m’inspirent aujourd’hui !
J’ai deux domaines d’exemple. Le premier la photo ! J’adore prendre des photos de spectacles, je suis danseuse et comédienne a mes heures perdues donc c’est un domaine qui me fascine et m’inspire. Du coup, j’ai commencé à faire mes photos pour moi. Quand j’en avais le droit. Puis de temps en temps j’en envoyais a titre amical a mes proches qui m’avaient inspirés (artistes pro ou non) et puis même a petite échelle il y a eu de l’abus… alors depuis j’ai arrêté d’envoyer les photos, même à mes proches…Même à des artistes que je connais personnellement, s’ils veulent refaire leur site web ou leur book, il y a des pro pour ça ! Un seul a eu la délicatesse de me demander la permission d’utiliser un de mes portraits pour son book comédien. Il y a eu aussi le jour où une amie m’a demandé de « doubler » le photographe pro qu’elle avait engagé… Et là j’ai eu la peur de ma vie et j’ai senti toute ma spontanéité me quitter… J’avais une obligation de résultat…
Sans parler d’une amie qui préfère mes photos à celles du photographe officiel de son mariage alors que j’étais simplement restée à ma place d’invitée (je me suis pas déplacée pendant la cérémonie etc…) du coup je m’abstiens vraiment de partager mes photos car je veux pas participer à ce « vas y on se connait j’embauche personne d’autre tu me fais les photos »…
Et deuxième exemple, dans la danse… J’ai fais pendant des années de la danse egyptienne… Parfois les restaurants et les clients nous appellent pour de l’évènementiel (anniversaires, soirées a thème, mariages, maisons de retraites etc…) et il n’est pas rare d’entendre « ah mais une telle elle le fait pour moins cher » « ah mais je vous fait de la visibilité après » et le top du top « dansez gratuit une fois, si ça se passe bien, on vous rappelle pour les autres soirées et là on vous paiera » … et … bah… certaines le font…
C’est toujours difficile de trouver la bonne limite, mais avec l’expérience on fini toujours par en fixer par la force des choses.
Mais c’est certain que le gratuit est souvent un beau piège et malheureusement en plus on n’est pas respecté pour ça…
Hello,
Je découvre votre blog sur les conseils d’un photographe pro avec qui j’ai échangé récemment à propos de ce sujet.
Je me considère comme photographe amateur, j’ai un métier à coté (dont les problématiques de travail gratuit, compétitions non rémunérées etc sont proches) et je n’ai aucune ambition de vivre de la photo. Au contraire, c’est un espace de liberté totale pour moi, je fais ce que je veux, où et quand je veux, je laisse les contraintes pour mon métier. À ce titre, je m’étais dit que les questions d’argent, souvent sources de conflits ou de problèmes en tout cas, ne viendraient pas pourrir ma passion. Je photographie, en publie certaines sur mon compte insta, et si on me les demande, je les donne.
Mais voilà, avec un peu plus d’expérience et d’audace, je fini par me retrouver sur des événements où je croise parfois des pros. Et là j’ai eue cette prise de conscience de me dire que eux sont là pour gagner leur vie. Je suis partagé sur la notion de concurrence déloyale car ne me considérant pas comme pro, mes clichés ont forcément moins de valeurs selon moi. Et je ne me considère même pas comme expert dans la mesure où je ne suis pas certain d’avoir toutes les compétences pour maitriser totalement un événement.
En revanche, (et je rencontre ça dans mon métier tous les jours) je comprend parfaitement la notion lue plus haut de l’équation « photo gratuite (même de qualité moyenne) > photo payante (même de qualité irréprochable) pour un client.
Je suis donc confronté à ce dilemme de créer du tord malgré moi. Le souci vient aussi, quand on est amateur, qu’on choisi ses sujets en fonction de ses affinités et c’est donc d’autant plus compliqué de faire rentrer une notion d’argent car la passion l’emporte. Je me dis que dans l’absolu j’aurai moins de problème a demander une rémunération pour photographier un sujet qui ne m’intéresse pas. Mais c’est justement ce que je ne veux pas dans le cadre d’un hobby.
J’aimerai également avoir un avis sur le bénévolat. Pour moi c’est différent de la gratuité, car on entre consciemment dans un système, selon moi, où il y a un pied d’égalité ,dans la mesure où les associations sont elles-même bénévoles. Accompagner une association, un club sportif amateur par exemple, donc en 2 mots leur donner du contenu gratuitement pour les mettre en valeur. Comment on se situe par rapport à la problématique dont on parle ?
Tout ceci donne beaucoup à réfléchir. C’est intéressant et un peu décontenançant à la fois.
C’est qui le photographe pro ? Je suis trop curieux. 🙂
En tout cas merci à lui. 😉
Tout est dit dans mon article et il est évident que le dilemme est réel pour les amateurs. Beaucoup de clients profitent d’ailleurs de tout ceci…
Je ne suis ni fan des associations, ni du bénévolat. Sauf quand ce sont des causes plus critiques comme les associations qui luttent contre la pauvreté etc… Même si même dans ces derniers cas, je préférerais que ce soit un autre système qui gère tous ces problèmes.
Je pense qu’aimer ne veut pas dire donner pour autant. Celui qui aime la cuisine n’est pas obligé de nourrir tout son quartier, alors pourquoi donner ses photos ?
Il faut peser le pour et le contre et voir à qui ça va servir vraiment. Si demain vous cassez votre appareil en photographiant gratuitement, est-ce que le club sera prêt à vous en payer un nouveau ? Si oui, alors il y a une réelle relation, si ce n’est pas le cas, ça veut juste dire que vous « travaillez » pour eux gratuitement et à vos risques et périls, quel qu’ils soient. C’est une démarche unilatérale en somme, même si on pourrait croire que non. 😉
Mon article est là pour faire réfléchir, mais rien ne vaut l’expérience pour comprendre les choses et se positionner. 😉
A très bientôt sur le blog !
Oui, je comprend que sans penser à mal, on participe au nivellement par la bas. C’est d’autant plus frustrant dans le cas d’association que n’ayant pas de moyens, elles utilisent souvent du contenu très amateur de mauvaise qualité. Et ça fait mal de voir ça.
En tout cas la réflexion est clairement ouverte de mon coté.
Pour le pro je ne sais pas si je peux donner son nom, au cas ou ses initiales sont DV et c’est quelqu’un qui fait beaucoup de photos sportives. ça devait vous aider 😉
Bonjour,
j’ai trouvé votre article très intéressant et bien argumenté. Il jette un pavé de plus dans cette marre de notre monde moderne qui pue de plus en plus. Arriverons nous à inverser la tendance, comme pour le climat j’espère que oui.
Ce monde moderne a créer une nouveau mode de vie : l’ubériastion, nouvelle forme d’escalvage où pour exister certains sont prêt à travailler pour des miettes et ainsi dégrader le travail des autres. C’est triste.
Ce n’est pas parcequ’on a la forge que l’on est forgeron. Fake news de pseudo journalistes, site web mal sécurisés de pseudo webmasters , images bidouillées par de l’amateurisme, vendeurs de boîtes et de gadget, nourriture aseptisée, notre monde se reconstruit sur de l’illusion et de l’éphémères. Si les gens arrivent à comprendre la différence entre un Mc Do et un étoilé, il y a encore peut être une place pour le qualitatif.
il serait intéressant de revenir à un accès aux professions avec une connaissance ethique, juridique et technique du milieu dans lequel on veut travailler.
Je ne suis pas photographe même si c’est ma passion depuis 40 ans, mais je connais et comprend le désarroi dans lequel certains de mes amis de ce métier se trouvent. Mais vous n’ètes pas seul. D’autre professions vivent ou vivront le même sort. Regardez dans mon petit plat pays, une ministre a eu la bonne idée de ne créditer aux artistes que les heures de spectacles ( pour le statut ) en oubliant volontairement ou non tout le travail colossale en amont ( préparation, répétion etc…). La méconnaissance et la simplification d’un métier avec l’esprit de : « tout le monde peut le faire ».
Vaste débat.
Par contre ma compatriote nafissatou thiam, c’est plutôt un bon plan, c’est vraiment une belle personne. 😉
Je ne l’ai pas assez approché pour m’en rendre compte, mais en tout cas c’est une sacrée athlète et elle a remporté une belle victoire, on a même parlé de record d’Europe à un moment. 😉
Oui c’est un problème entre photographe mais aussi une dérive sociétale d’une certaine manière. Où pour quelques likes et une gloire éphémère on est prêt à venir manger la gamelle du voisin. Après, les gens vont revenir petit à petit vers une envie de qualité et je pense que tous ceux qui font bien les choses et auront réussi à résister seront récompensés. En tout cas je le souhaite et l’espère. 😉
Merci pour ce commentaire. 😉
« Allo! Bonjour, nous sommes graphistes et web designer (reconnu dans la région) et nous travaillons pour le château XX (3eme grand cru classé) nous avons vu vos photos du château sur tel site et nous souhaiterions en utiliser une ».
« Ok, quel est votre budget ? ».
« Euh… on pensait l’utiliser gratuitement en mettant votre nom, cela vous fera de la pub ! »
« Ben non ! Le nom c’est obligatoire et mon banquier s’en tape de mon nom en tout petit dans les mentions légales du site, et vous travaillez gratuitement pour refaire ce site ? » Blanc….
Dernière tentative de sa part: » Sinon on va la refaire (du style: bien fait pour toi nananère !)
Et moi de conclure: « Allez-y alors, si c’est si simple »
2 eme exemple: « Allo ! Nous créons un calendrier des marées (surf) et nous avons besoin de photos, en auriez vous pour l’illustrer ? »
« Oui bien sûr ! quel tarif ? »
« Ohlà ! On a pas de budget pour cela ! »
« Ok donc en échange je veux un encart de pub dans le calendrier » (Je connaissais les tarifs).
Ce fut finalement accordé (condition sine qua non). Depuis, ils ne m’appellent plus et de toutes les façons j’aurai refusé.
J’ai eu l’audace, l’inconscience, la naïveté, le courage( ?) d’ouvrir une boutique de photographe l’an dernier dans mon village. Histoire de me rajouter plus de charge. Il est encore moins question pour moi de travailler gratuitement. Ceci-dit, je pense que les « fauxtographes » auront ma peau, les gens préfèrent miser sur l’économie d’argent que sur la qualité du travail. Il m’est même arrivé d’avoir des « clients » qui viennent me demander de retravailler les photos pourries faites lors de leur mariage… A ma tête ils ont du comprendre, je ne les ai jamais revus. Merci Mickael pour ton engagement et tes articles toujours pertinents.
Merci pour ce partage, ça fait rire, mais au fond ce n’est pas si marrant que ça malheureusement…
Beaucoup de photographes n’ont pas conscience du mal qu’ils peuvent faire autour d’eux en faisant parfois un peu n’importe quoi. J’ai encore eu une discussion de sourd avec 2 petits jeunes (c’est aussi et souvent des gens plus âgés qui font du gratuit) à qui je disais d’aller lire mon article parce qu’il pratique le gratuit et se plaignent en public de se faire voler des photos ou de se faire engueuler par les athlètes qui ne trouvent pas une photo d’eux sur leur site…
J’ai tenté de leur faire comprendre qu’en ne respectant pas leur propre travail, ils ne peuvent pas être respectés par les autres… Mais il y avait une totale incompréhension de l’autre côté, malheureusement pour eux. Quand ils vont vouloir se lancer à leur compte pour combler leurs dépenses, ils comprendront d’eux-même… Malheureusement, mon article ne pourra faire basculer que ceux qui ont la volonté au fond de bien faire les choses, les autres continueront de faire de la merde ou de se tromper. 😉
Merci à toi pour les compliments et d’avoir pris le temps de poster un bout de ton expérience ici. 😉
C’est un très vaste débat tellement l’idée de gratuité est ancrée dans les pensées. Il y aura toujours quelqu’un pour trouver une excuse, une explication du pourquoi il l’a fait. J’ai un statut de pro, c’est mon activité secondaire. Et comme le remplissage de mon frigo ne dépend pas de la photo, je peux d’autant plus dire non à ce genre de demandes. Et je mesure combien il est dur, quand c’est son gagne-pain, de refuser ce genre de demandes. Après, tout dépend des valeurs que l’on souhaite faire transparaître.
C’est pas toujours simple et ça l’est d’autant plus quand comme toi on est en position de force, mais c’est aussi un choix personnel en premier lieu. Est-ce qu’on veut à tout prix valoriser son travail ou prendre juste les opportunités.
Bonjour,
Personnellement à ceux qui demandent une séance photo gratuite je leur conseille de faire des selfies ou bien prendre les photos devant un miroir et ce sera gratuit…
C’est radical, mais j’imagine que le message est compris par les gens. 🙂
Bonjour Mickaël,
Je vais utiliser une citation bien connu. « Tout travail mérite salaire »
Bonne continuation.
C’est évident et pourtant souvent bafoué d’un côté ou de l’autre.
Merci. 😉
Travailler gratuitement est presque toujours un mauvais plan, sauf si cela vient du photographe et qu’il souhaite faire un projet personnel, en donnant des tirages de lecture, d’explication du projet et sans céder les droits. Quand cela vient du « client » c’est une arnaque au travail gratuit et déloyal. Rappel la signature de l’oeuvre est une obligation et non un cadeau fait pour la pub du photographe. Avec 21 ans d’expériences et ayant souvent misé sur ces mises en relation, qui ne débouchent que très très rarement sur du business et chiffre d’affaires. Pour un débutant c’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber.
C’est évident, mais quand on a de l’expérience, quand on en a pas ou peu, c’est déjà moins clair. 😉
C’est pour ça que j’écris ce type d’article, pour faire gagner du temps et de l’expérience à ceux qui en ont besoin.
Merci. 😉
En même temps, quand on a un bon niveau et qu’on n’est pas photographe pro, on n’a pas vraiment le droit de faire une facture… donc on le fait gratuitement ou en étant payé différemment (un nouvel objectif offert, un ordinateur portable, etc…). Je connais plusieurs cas comme ça.
Je trouve que le métier de photographe se dégrade. Il y a de plus en plus de personnes qui décident de passer pro uniquement parce qu’ils savent tenir un appareil photo et parce qu’ils n’arrivent pas à trouver un autre boulot. La plupart n’ont même pas le niveau en photographie. Fasse à une telle concurrence, il n’est pas étonnant que certains cherchent n’importe quelle solution pour attirer de nouveaux clients.
Si c’est exceptionnel, si on a le droit. 😉
Mais faut le faire dans les règles de l’art. Se faire payer un objectif en échange de photo c’est totalement interdit et pas éthique en revanche. 😉
Je pense que c’est une erreur de penser qu’il faut être bon en photo obligatoirement pour être pro et d’associer une valeur de qualité à un métier. si on vire toutes les personnes qui ne sont pas bonnes dans leur métier respectif, le taux de chômage va gonfler dangereusement en France…
Un bon pro, quelque soit le métier, c’est lui qui correspond à une demande et satisfait son client et c’est déjà pas mal. 😉
[…] A lire sur mickaelbonnami.com […]
Je suis d’accord sur le point que la personne qui donne ses photos gratuitement; « volent » le marché aux pros.
Après par expérience, en tant que photographe et concurrent sur des épreuves sportives, c’est que par exemple par chez moi, une grande majorité des amateurs qui donnent des photos gratuitement, font du meilleur boulot que certains pros…
C’est la 1ère année que je me fait autant plaisir en achetant des photos sur des épreuves auxquels j’ai participé, mais c’est vraiment parce que ces photographes, ont fait des clichés qui sortent du lot.
Personnellement, si j’achète une ou des photo(s), vu que je mets de l’argent, je trouve que c’est normal que j’ai qqchose de différent qu’un mec lambda qui va me les donner gratuitement… Quand je vois des gens qui veulent me vendre des photos lambdas à prix d’or, ça ne me donne pas envie de les payer. Le photographe « pro », doit m’offrir une qualité supérieur, pas un vulgaire cliché qu’il a pris à la chaine. (Difficile à expliquer par écrit)
En gros, et ce n’est pas pour te faire de la lèche, mais un pro doit faire le même genre de photos que toi, pas un cliché vide et sans âme.
Sinon pour ma part, j’ai vendu pendant quelques années mes photos en étant déclaré auprès des impôts. J’ai arrêté, car je ne prenais plus de plaisir. Je voulais tellement satisfaire tout le monde, que je me mettais une pression énorme à chaque fois, et du coup je faisais de la m**** …
J’ai d’ailleurs revécu cette situation ce week-end, où j’ai du faire un reportage pour mon travail… Tellement peur de ne pas arriver aux attentes de mon responsable et de ne pas satisfaire les personnes que je prenais en photo, que je n’ai pris aucuns plaisir pendant toute la journée….
Du coup maintenant, sauf cas exceptionnel je prends mes photos au feeling, sans me dire qu’il faut que je fasse plaisir à tout le monde. Si le coin ne me plait pas, et que je ne peux pas me déplacer pour X raisons, je range l’appareil photo dans le sac.. Si je n’ai pas tous les concurrents en image, ce n’est pas grave, l’essentiel c’est que les imagesque j’ai dans le boitier, me plaisent.
Après je mets une petite sélection sur mon site et facebook, et les gens peuvent seulement les récupérer en qualité réduite et avec mon logo dessus… Comme ça plus de pression, et je retrouve le plaisir de photographier
Meilleur boulot ou pas, ça ne change rien au problème, pas une seule seconde. Dans la vie pro, tout le monde n’est pas bon. Dans ton métier, tu n’es certainement pas le meilleur, juste parce que tu es pro. Ce serait trop facile et on n’aurait que du bon pain chez le boulanger, de bonnes réparations automobiles au garage et des sourires en boutique. 🙂
Quand tu es pros, tu as une exigence de résultat, ce que n’ont pas les amateurs. Tu dois aussi faire face à une concurrence parfois féroce et déloyale. Donc arriver à un évènement en crevant la dalle et affronter ces difficultés là en plus, c’est plus dur à vivre que de juste être là par plaisir et sans exigences. 😉
Si un photographe te vend une photo qui ne te plait pas, il faut juste dire non, c’est pas grave ça. Rien ne t’oblige à acheter une baguette à la boulangerie non plus. En photo, les goûts et les couleurs… Peut-être que d’autres adorent les photos que tu détestes, il ne faut pas juger juste par ton propre prisme. S’il faut tu détestes mes photos aussi. Mais je sais que quelques autres personnes les aiment bien, il faut de tout. 😉
Si les pros font parfois des clichés vident et sans âme c’est aussi parce que passer du temps et de l’énergie à faire du beau pour peu de vente au final, ça lui coûte plus cher à tous les niveaux. Mais ce n’est pas une excuse, je suis d’accord, mais une explication. Pourquoi ton boulanger te vend une baguette de merde surgelé bien souvent ? Parce que passer toute sa nuit à pétrir de la pâte pour des clients qui veulent juste la baguette la moins cher possible c’est pas toujours économiquement tenable, tout simplement et c’est comme ça qu’on se nivelle vers le bas. Ce n’est pas bien, mais tous ceux qui tombent dans ce travers ne sont pas pour autant à blâmer. 😉
Mais toi-même tu confirmes ce que je dis en expliquant que la pression te faisant faire du mauvais boulot, donc dis-toi que c’est sûrement ce que vis les photographes dont tu parles. Tu devrais être en totale empathie. 🙂
Bref chacun ses choix, mais si dans le monde des sports auto cette pratique est courante et admise, c’est parce que beaucoup de gens la pratique, tout simplement. C’est le serpent qui se mord la queue…
Merci à toi pour cet avis. 😉
Je penses que tu n’as pas bien compris là où je voulais en venir 😉 (Pas toujours facile par écrit de bien s’expliquer)
Je connais la pression d’un reportage, la peur de mal faire…etc
Je sais ce que c’est, il n y a pas de soucis de ce côté là.
Ce que je veux dire, c’est que certains pros se plaignent de se faire « piquer » des vente par quelqu’un qui donne ses photos gratuitement, mais à côté, ils ne se remettent pas en question.
Personnellement, quand j’achète un produit, je trouve que c’est normal d’avoir un « plus », et en photo c’est la même chose.
Pour moi un pro doit faire une photo avec une qualité, une compo…etc qui montrent que c’est son boulot. Dans tous les domaines où il y a un achat, il faut se démarquer de la concurrence pour pouvoir vendre.
D’ailleurs en parlant de se démarquer, j’ai contacté 4 pros sur une épreuves en mai pour avoir des miniatures, j’ai reçu 4 fois le même cliché… Ils étaient tous côte à côte…
Je prends juste quelques exemples :
Dans ce cas là, ça ne m’a pas été vendu, c’est une personne qui m’a donné gentiment cette photo, mais le truc, c’est que quand j’ai contacté des pros pour avoir des miniatures avant de commander, j’ai reçu ce genre de photos :
J’en ai même reçu des flous.
Alors qu’à côté, j’ai eu des photos gratuitement comme par exemple celle ci :
Forcément, et je penses que tu peux le comprendre, je ne lui ai pas acheté…
Voici le compte d’un ami pro, c’est genre de photos que je trouve normal de retrouver chez une personne dont c’est son boulot :
https://www.facebook.com/BastienRouxPhotographie/?eid=ARA9_4ngftXTeDXV74wwLLSUskd0ITns-zD4lAGtKPuSbJmiP4c08d8unA1rAHDqhpcBny0UZ-87PBVc&timeline_context_item_type=intro_card_work&timeline_context_item_source=1580689265&fref=tag
Et d’ailleurs, tes photos font partie de ce que je recherche 😉
Forcément on peu toujours dire que les goûts et couleurs… Mais dans ce cas là ça n’a rien avoir, c’est juste une question de qualité, y a des clichés que je ne vais pas aimer, mais que je vais trouver parfait niveau compo, couleurs…etc
Après oui la pression me faisait faire du mauvais boulot, mais j’essayais tout de même d’avoir une certaine qualité sur mes photos, et de ne pas être au même endroit que 40 autres photographes…
Les clichés ne me plaisaient pas forcement, parce que je ne suis jamais content de mon boulot, mais je ne proposais pas à la vente des photos flous, mal cadré,…etc
Et je n’ai jamais dit que j’étais le meilleur au monde dans tous les domaines que je pratique, au contraire j’ai toujours beaucoup à apprendre.
Comme je l’ai dit à Laetitia, je pense que c’est une erreur de penser qu’il faut être bon en photo obligatoirement pour être pro. Être pro c’est facturer ses prestations et photo et c’est tout. Tu parles d’amateurs qui te filent de belles photos gratos, mais tu omet de parler de tous ceux qui filent des photos gratos et pas terribles ou pas à ton goût et tu ne parles pas des pros qui vendent de superbes photos. Tu opposes 2 cas pour lequel personne ne te dira qu’il fallait absolument acheter une photo de pro qui ne te plaisait pas. 😉
Et encore une fois, si y a des pros qui ne se donnent plus la peine de tendre vers la qualité, c’est parce qu’ils sont concurrencés déloyalement. Les très bons ne viendront même pas sur ce type d’évènement sans intérêt pour eux et les autres vont essayer de trouver le bon ratio de temps passé et photos vendus en rapport avec la concurrence. Tu n’as pas acheté, mais peut-être que d’autres l’ont fait en étant content du résultat. 😉
Malheureusement, mais c’est valable pour tous les métiers, il vaut mieux être un photographe moyen mais bon vendeur qu’un excellent photographe qui ne vend rien. 😉
Là on peut dire que tu mets les pieds dans le plat. Et c’est une réflexion à laquelle je ne pensais jamais faire face.
Je fais des photos de courses/événements automobiles depuis bientôt 10 ans, par passion et le partage sur les forums.
Cette année, j’ai décidé de franchir un cap en créant mon site internet (alimenté au début par des photos d’archives) et demander des accréditations aux organisateurs pour 2019 : le début des « problèmes » ou du moins des cas de consciences.
Cas 1/ Photo gratuite en échange de l’accréditation. Fait ! Est-ce que c’est moins grave quand il s’agit d’un événement caritatif? Je te confirme qu’en l’ayant fait une fois (bon OK deux fois), ça va leur faire drôle si je demande de l’argent l’an prochain ! Pour quelles conséquences? Le refus de l’accréditation?
Cas 2/ Accréditation et publication des photos sur un site d’infos automobiles : je « profite » de la notoriété du média pour avoir l’accréditation plus facilement qu’en citant mon site qui a 3 visites / jour et 6 mois d’existence, je rédige mon propre article, choisis mes photos, celles ci sont signées et pas de lien direct avec l’organisateur. Sachant que le média en question est plus une bande de copains qui fait ça pour le plaisir et le partage qu’une entreprise cherchant à générer des profits. Je me sens plutôt à l’aise avec cette position pour l’instant car je garde une très grande liberté éditoriale (photos + écrit) et cela me permet des conditions d’accès privilégiées lors des événements.
Cas 3/ Défraiement afin d’avoir un rôle de participant/photographe sur des rallyes touristiques (nous avions d’ailleurs déjà échangé là dessus par mail il y a quelques semaines). Imaginons que tu sois nourri logé blanchi pour passer une semaine à conduire sur des routes de rêves et faire des photos d’autos de folie dans un cadre idyllique … A ces conditions, on pourrait considérer que la prestation est un échange de bon procédé non? D’autant qu’une nouvelle fois tu restes maître du contenu.
Le sujet est vraiment complexe entre le désir d’intégrité et la réalité tant il est vrai qu’aujourd’hui on a l’impression qu’une photo ne vaut rien ! Alors difficile même de se convaincre que nos propre photos, de simple amateur/passionné valent des €€€ !
L’intégrité c’est dur et c’est pour ça que peut de personne peuvent s’en prévaloir. Tu te rend compte par toi même qu’il y a un souci au fond, donc tu as déjà tes réponses. 😉
Quand les clubs, les pilotes ou je ne sais qui trouvera des personnes pour venir faire les photos sans défraiement, on ne te donnera plus autant d’occasions rêvées de photographier ses courses. Je comprends que c’est tentant, mais ça arrivera, je l’ai déjà vu plein de fois. Y aura toujours quelqu’un qui sera moins exigeant que toi pour prendre ta place. 😉
Et si tu veux un jour vivre de ta passion ou du moins être payé pour ton travail, l’étape du gratuit te pénalisera fortement et pour avoir migré vite fait au sein des sports automobile ces derniers mois, c’est tellement une pratique courante dans ce milieu que ça fait froid dans le dos… Celui qui veut en vivre, il a intérêt à être motivé vu le nombre de personnes (et énormément de jeunes) près à donner à tout va pour une simple accréditation.
Moi quand on me dit accréditation = don de photos je dis non et j’assume les conséquences. Si c’est une compétition que je veux vraiment faire, je dis non toujours puis parfois oui, mais je ne donne rien du tout et personne n’est jamais venu oser récupérer mes cartes mémoires. Heureusement, on me fait de plus en plus rarement le coup, mais je choisis plus mes compétitions aussi. 😉
Bref, vendre ses photos c’est une chose, mais il faut aussi penser à ceux qui font des efforts pour tenter de vendre et se font barrer la route par des amateurs (la plupart du temps) qui décrédibilisent leur travail. C’est dur à gérer. 😉
Merci pour ton message et pour ta franchise. Beaucoup n’oserait même pas évoquer tout ça à ta place, donc chapeau. 😉
En effet, je plains le photographe PRO en sport auto … Je ne sais pas si c’était clair dans mon message mais je suis désormais dans le cas 2 ou 3 (le 1 est pour une manifestation bien spécifique et ça rejoins le commentaire de Yari), donc pas de don pur et simple systématique. A ce titre, je ne pense pas faire de concurrence déloyale à un pro puisque si personne de l’équipe ne couvre l’événement, on utilise soit les images de l’organisateur, soit il n’y a pas d’article. Ainsi je suis plutôt en paix avec ma conscience. Par contre il a très vite été clair qu’une reconversion n’était pas du tout envisageable, économiquement parlant !
Peut être que les accréditations sont données de manière trop « laxiste » car l’organisateur y trouve ainsi une banque de photos gratuite. En effet, malgré les conditions très strictes des règlements, un « amateur » peut relativement facilement être accrédité. Même si égoïstement ça m’arrange, cela doit faire grincer beaucoup de dents du côté des PRO et je comprends parfaitement cela.
En fait la concurrence déloyale c’est moche et ça a un effet direct sur la profession, mais finalement ce n’est pas le pire. Le pire c’est le fait que la gratuité s’immisce dans de plus en plus d’esprit, ce qui a pour effet de baisser constamment la valeur d’une photo et du travail d’un photographe. Donc on peut faire des photos pour un pote et tout de même faire du mal indirectement à la profession. 😉
Les accréditations sont clairement laxistes dans les sports automobiles pour ce que j’ai pu en voir… Mais le jour où un gamin se fera tuer sur le bord d’un circuit, là plus personne ne sera accrédité nul part et les seuls professionnels reviendront arpenter ces pistes. Quand on accrédite une cinquantaine de photographes sur une course, c’est clairement pour créer une banque d’image gratos. Mais c’est un gros risque de pris niveau sécurité et éthique…
Si les pros ne couvre plus ces évènements c’est parce que ça ne leur rapporte rien et qu’ils doivent se battre avec des armées d’amateurs, qui parfois alimentent aussi la presse locale…
Bref, les pilotes et les organisateurs sont contents, mais en réalité eux aussi en pâtissent parce que les sports auto restent finalement confidentiels aux yeux du grand public… Là encore le serpent qui se mort la queue.
Je suis photographe amateur adhérent d’un club photo. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une proposition ne nous soit transmise. En tant qu’amateur, les occasions de photographier sont une aubaine, mais la question posée dans cet article est également une question posée régulièrement en réunion de CA. Devons nous accepter ? tout accepter ? accepter quoi ? Les sollicitations sont diverses, épreuve sportive, un festival, la refonte de la plaquette de promotion de la région, un mariage, les photos pour un site internet marchand, la maison de retraite qui organise un truc ….
Si le club facturait la prestation, il est peu probable que notre talent serait aussi demandé 😉
Nous avons limité aux demandes associatives qui font déjà appel à des bénévoles pour l’organisation de leur événement et devenons un bénévoles parmi les bénévoles. Mais est-ce la bonne réponse ? D’autres expériences similaires ?
Pour moi un club photo n’est pas fait pour faire des prestations et clairement en aucun cas il ne doit en faire. C’est du travail dissimulé si tel est le cas, mais je suis conscient que ça se passe comme ça malheureusement…
Et en acceptant, les club font une grosse concurrence déloyale aux photographes du coin, surtout que ce sont généralement des institutions qui de près ou de loin se servent des clubs photo.
Pour moi, que ce soit de l’associatif ou de vrais clients, ce n’est absolument pas la vocation d’un club photo. Tout comme un club de cuisine n’a pas vocation à travailler gratuitement pour un resto ou la cantine scolaire. 😉
Si des demandes arrivent toutes les semaines c’est parce qu’il est connu que les clubs font du travail au noir couramment. C’est vraiment un signe évident de la dérive du marché. Le photographe pro (mais je ne parle même pas de mon propre cas qui est très différent) doit se battre contre ses collègues qui cassent les prix, contre ceux qui font du gratuit, contre les amateurs et aussi contre les clubs photo. Dur la vie de photographe… 🙂
Mais je te remercie pour ta franchise et ton questionnement, j’espère que ma réponse t’apportera un peu plus de lumière sans que tu le prennes trop frontalement non plus. Mais je ne saurais pas comment l’expliquer autrement. 😉
Article très intéressant sur une profession qui n’est pas de tout repos contrairement à la croyance populaire.
Vieil amateur, j’ai eut l’occasion d’en discuter avec plusieurs professionnels et des étudiants en écoles de photo.
Bilan: tout le monde fait comme toi , ou Marc (intervenant plus haut) , pour avoir un book , on n’hésite pas à commencer par offrir ses services gratuitement ou contre des petits cadeaux , et faire gratuitement la couv d’un magasine réputé ou mieux mettre gratuitement des photos de stars qui vont faire le buzz sur le net, c’est une pub fantastique pour un photographe qui débute.
Alors, je retourne la question: pourquoi refuser de se faire de la pub , de l’auto promotion, gratuitement ?
Tu me diras c’est trompeur, ou piégé, et tu a raison de le dire.
j’en a fait l’expérience avec mon club photo ou nous avons ‘donné » des photos de la ville au service com de la mairie, avec comme condition que le nom du club figure comme auteur de la photo, évidement non seulement nos photos ont été modifiées , recadrées sans notre accord, mais jamais aucune mention de l’existence du club n’est jamais apparue (évidement on va pas leur faire un procès pour entrer en guerre contre la municipalité).
je conclurais en disant que le photographe (amateur ou professionnel) a des droits, il faut, on doit , savoir les faire respecter.Pour ce faire, un contrat écrit et signé (même pour une prestation gratuite) me semble une bonne solution.
Les clubs photo qui travaillent au noir pour les institutions est un sujet en soit qui pourrait faire l’objet d’un article à lui seul… Ensuite, petite rectification, j’ai effectivement déjà fait des erreurs en proposant du gratuit, mais je ne me suis pas établi en tant que pro de la sorte non plus. J’ai fait une expo gratuite à mes débuts (et j’étais encore amateur) et c’est tout… mais c’est déjà pas mal. 🙂
Ensuite le gratuit à toujours été des petites choses insignifiantes et choisies par mes soins et c’est assez rare. J’ai lâché une chose gratuite cette année, mais je ne me rappelle même pas de la dernière fois, ça remonte a pas mal de temps je pense.
Gratuit et auto-promotion ne rime pas ensemble selon moi. J’aimerais savoir s’il existe ne serait-ce qu’un seul photographe qui a déjà gagné en renommée ou en clientèle en ayant cédé ses photos gratuitement. On va peut-être le savoir dans les commentaires, qui sait ? 🙂
Mais comme tu le dis, cette profession n’est pas de tout repos. 🙂
Merci à toi. 😉
Bon article et qui me fait réfléchir.
De mon côté, je compte me lancer et pour ce faire, j’ai besoin de quelques photos qui nourriront mon site que je construirai cet été…
D’un côté, j’ai la chance d’avoir un ami qui m’a proposé de l’accompagner dans un mariage pour que je puisse avoir de la matière pour mon futur portfolio (et qui au besoin m’en proposera d’autres).
Mais d’un autre côté, et c’est la deuxième année maintenant, je suis le photographe officiel de la kermesse de l’école de mes filles (petite structure) et ça je le fait gratuitement avec la différence que cette année j’ai laissé mon contact et site internet actuel lors du partage.
Peut-être que ça ne m’apportera rien, peut-être que ça m’apportera de la visibilité…je n’en sais rien mais pour cet petite fête je ne me voit pas leur demander de me payer une prestation…ai-je tord ?
Peut-être…peut-être pas…honnêtement je ne pense pas mais peut-être que je me plante complètement (plein de peut-être).
Je ne sais pas encore ce que je ferai l’année prochaine quand j’aurai réellement démarré mon activité (que je compte lancer cet été).
Concernant mes photos nature, là par contre je suis clair avec moi-même et le gratuit ne passe pas.
Bref, cet article fait réfléchir, clairement, merci ! 😉
Oh et…c’est idiot, je ne peut pas te balancer le premier Nikon qui me passe par la main…ça m’aurait fait plaisir parce…Nikon quoi ! Ahaha ^_^
J’espère pour toi que ça t’apportera de la visibilité, mais au fond je pense que non. Quand tu verras l’énergie que tu vas devoir déployer en communication pour que ça ne porte pas totalement ses fruits, tu comprendras que ce n’est pas des photos données gratos à une kermesse qui rempliront ton agenda. 😉
Et si tu n’oses pas leur demander le paiement de ta prestation, tu feras comment face à tes clients ? Ce sera dur là aussi de faire payer si tu n’en a pas l’habitude. 😉
Tout ceci est une question d’être au clair avec ce que tu veux surtout. 😉
Au pire balance un Canon sinon. 🙂
Merci pour ta franchise en tout cas, beaucoup ne seraient même pas capable de le dire. 😉
Ouais ouais…que ferai-je face à des clients…
Ce qui est certain c’est que je suis, où du moins je pense l’être, conscient que ce ne sera pas un chemin facile, qu’il y aura des échecs mais heureusement des réussites aussi…que j’apprendrai toujours.
Je reste persuadé que dès le départ il faut que je sois clair avec moi-même, avec ce que je veux, ce que je vise pour réussir et atteindre, à long terme, l’objectif que je suis en train de définir et ainsi, pouvoir vendre mes prestations..
En attendant, j’espère que cette petite kermesse aura un peu d’écho autours de moi…et si ce n’est pas le cas, effectivement ce sera dommage…et j’aurai appris quelque chose. 😉
Oui il faut prendre le bon chemin dès le départ, sinon après c’est d’autant plus dur de retrouver la bonne route. Mais je suis conscient que c’est plus facile à dire qu’à faire. 😉
Bon courage !!!
Salut Micka,
Ca m’est arrivé une fois pour le mariage de mon meilleur ami, et crois-moi que j’ai essayé de les en dissuader parce que c’est encore pire que de juste accepter de faire ça gratuitement et malgré le fait que ce soit au début de ma pratique je le savais déjà (simple question de bon sens). Déjà parce que j’étais non seulement invité mais aussi témoin, autant dire que prendre la photo du témoin quand c’est toi le témoin c’est pas évident lol, et qu’en plus automatiquement je connaissais une bonne partie des gens donc c’était aussi désagréable de donner des directives à des amis qui s’en foutent que d’essayer de profiter d’un l’évènement dont tu dois en faire les photos. Ils m’ont un peu piégé parce qu’ils m’ont dit qu’ils allaient réfléchir et m’ont finalement dit « non finalement c’est toi » 2-3 jours avant le mariage lol.
Une autre fois à un anniversaire de mariage on m’a fait encore pire, au beau milieu de la journée « on t’a mis un petit stand dans le fond de la salle pour que tu prennes des photos des gens dans un décor »…au-delà du fait que le décor était pourri avec des ballots de paille (alors qu’on était à la campagne et qu’il faisait beau, mettons un décor en fond de salle avec une lumière bien dégueulasse ^^), là j’ai dit « euh…ben non! Vous voulez organiser une séance photo faut la faire sérieusement, quitte à payer » ^^.
Sympa l’idée du stand pour lequel on t’embauche en cours de route… Moi je pense que les gens devraient faire pareil avec une personne pour venir cuisiner à leur mariage, t’es invité et à un moment tu apprends que tu dois aller derrière les fourneaux parce que tu sais gérer 2 casseroles. 🙂 🙂 🙂
lol tiens y’a une flûte et un triangle, on n’a pas pensé à louer une sono ou faire venir un orchestre, tu sais en jouer toi non? ^^ C’est clair que déjà quand ils m’ont demandé ça entre l’entrée et le plat j’ai dit « sérieux? » et quand j’ai vu le décor « ouais non, pas sérieux, c’est une blague en fait! » lol.
C’est quand même très gênant. 🙂
Mais j’imagine que des anecdotes du genre y en a des tonnes. Y a plus de respect pour les photographes. 🙂
Ouhla, si en plus fallait compter tous les grands smartphographes « c’est un iphone XXXs, il a 5 étoiles en photo sur lesnumeriques », d’accord mais vous pouvez juste vous pousser un peu que je puisse travailler… 🙂