Dans cette leçon, nous allons revenir sur le rôle de l’obturateur. On se rappelle que ce dernier est là pour laisser entrer ou non la lumière dans l’appareil photo. C’est un volet mécanique qui s’ouvre ou se ferme.
Jusque là vous me suivez ? Bon ok on continue alors. 😉
Si je vous dis maintenant que l’obturateur n’est pas qu’un simple volet, vous me suivez toujours ? En fait, il y a une petite subtilité : on peut régler le temps où l’obturateur va rester ouvert et faire entrer la lumière. Cette information semble minime et pourtant elle va vous ouvrir un panel infini de possibilités.
On appelle vitesse d’obturation le temps d’ouverture de l’obturateur. Par le biais du boîtier photo, on peut faire varier cette vitesse d’obturation. D’ailleurs dans le langage courant on parle tout simplement de vitesse.
Pourquoi faire varier le temps d’ouverture de l’obturateur et donc la vitesse ? Et bien pour réguler l’entrée de la lumière dans la chambre noire de l’appareil photo. Je peux ainsi choisir de laisser l’obturateur ouvert pendant 1/4000ème de seconde pour ne laisser entrer qu’une infime partie de lumière. Ou alors je peux choisir une vitesse de 1s pour faire entrer une quantité importante de lumière. Lors de l’utilisation d’une vitesse lente on parle ainsi de temps de pose long ou de pose lente.
Selon votre appareil photo, il existe une plage importante de vitesses. Certains boîtiers iront du 1/4000ème à 20s, d’autres du 1/8000ème à 30s. Entre ces 2 valeurs maximales on peut obtenir toute sorte de vitesses différentes, 5s, 2s, 1/10ème, 1/250ème, 1/1000ème, et bien d’autres encore…
Si vous photographiez un sujet dans un endroit sombre, alors il vous faudra choisir une vitesse lente pour capter au mieux toute la lumière de la scène. Si en utilisant une vitesse de 1/250ème votre sujet est toujours sombre, utilisez par exemple une vitesse de 1/100ème et ce dernier sera plus clair et visible sur votre photo. Et inversement, si vous prenez une photo en plein soleil, vous ne pourrez pas utiliser une vitesse lente qui ferait entrer trop de lumière. Vous pouvez même obtenir une photo toute blanche si le réglage de la vitesse est mauvais. Il vous faudra utiliser une vitesse rapide comme 1/400ème ou 1/800ème par exemple.
Comme vous l’avez sûrement compris, on règle la vitesse d’obturation en fonction de son sujet, de la lumière ambiante ou du rendu photo que l’on souhaite obtenir. Mais pas seulement.
Le réglage de la vitesse a un autre avantage : celui de figer ou non le mouvement sur une photo. Si vous utilisez une vitesse haute (autrement dit rapide), vous allez pouvoir figer votre sujet photo. A l’inverse, en utilisant une vitesse basse (autrement dit lente), vous allez pouvoir « visualiser » le mouvement de votre sujet.
Attention, il est évident que vous ne pouvez pas utiliser des vitesses basses facilement. D’une part, parce que la lumière va entrer plus longtemps dans l’appareil et donner une grande dose de luminosité au capteur, ce qui peut amener votre photo à être surexposée (et donc très lumineuse). Et surtout, si la vitesse est faible, vous ne pouvez pas faire de photo à main levée, sinon les mouvements de vos bras et de votre corps, même légers, vont apparaître sur la photo. C’est ce qu’on appelle un flou de bouger. Il vous faudra donc utiliser un trépied pour vous stabiliser et annihiler tout mouvement de l’appareil.
Toutefois, sachez qu’il existe une petite astuce pour savoir à partir de quelle vitesse on peut faire des photos à main levée. Il suffit de prendre l’inverse de la focale de votre objectif. Oula quel gros mot n’est-ce pas ?
La focale, c’est la distance entre le capteur et le centre optique de votre objectif. Cette distance focale est toujours écrite sur les objectifs et c’est même de cette façon qu’on les nomme et différencie. Ainsi, si vous utilisez un objectif 50mm, l’inverse de la focale sera 1/50. Ce qui veut dire qu’il faudra de préférence éviter d’utiliser l’objectif à main levée en dessous d’une vitesse de 1/50ème de seconde. De même si vous avez un 300mm, il ne faudra pas l’utiliser à main levée en dessous de 1/300ème de seconde.
Cette astuce n’est pas non plus à prendre pour argent comptant, certaines personnes seront capables de faire des photos au 1/160ème avec un 300mm et d’autres, les adeptes du café par exemple, ne pourront pas obtenir de photos nettes avec un 300mm même à 1/400ème de seconde…
Quand on ne peut plus utiliser son objectif à main levée, il faut impérativement utiliser un trépied, un monopode ou poser son appareil sur une surface immobile.
En résumé, la gestion de la lumière par le biais de l’obturateur permet à la fois de réguler la quantité de lumière qui entre sur le capteur, mais aussi de plus ou moins figer son sujet. On peut donc envisager de faire des photos en partant d’une idée de vitesse.
Voici 2 exemples concrets :
Sur cette photo, je souhaitais avoir une action bien figée pour « marquer » la gerbe d’eau suite au virage de la surfeuse. J’ai donc tout simplement utilisé une vitesse rapide (1/1600ème de seconde). Si j’avais souhaité avoir une photo plus claire, il aurait suffit que je baisse d’un cran la vitesse, en choisissant par exemple un réglage à 1/1250 par exemple. A l’inverse pour obtenir une photo plus sombre, il suffit d’augmenter la vitesse (ex : 1/2000).
Sur ce second exemple, à l’inverse, j’ai utilisé une vitesse lente (1/30). Je voulais créer un effet plus graphique en captant les mouvements du surfeur et de la vague pour ainsi donner une impression de vitesse et de puissance. Pour avoir tout de même un minimum de netteté, il ne faut pas que la vitesse soit trop basse. Cependant, il ne faut pas non plus qu’elle soit trop haute au risque de commencer à figer le sujet et son environnement. J’ai utilisé un monopode pour me stabiliser au maximum sur la plage et réaliser ce cliché. A main levée, cette photo aurait été bien plus floue et aurait perdue de son intérêt.
Ces 2 réglages opposés démontrent que l’obturateur permet de faire jouer son imagination pour la réalisation de clichés. C’est un des atouts majeurs à maîtriser pour réussir ses photos. Mais ce n’est pas le seul paramètre à avoir de l’importance en photographie.
Je vous invite à en savoir plus encore en cliquant sur le joli bouton ci-dessous. 😉
Cliquez ici si vous avez besoin d’une petite relecture pour cette leçon N°3
[…] Si vous découvrez le monde des livres photo et que vous souhaitez faire un premier test, Pixalib se… Si vous êtes expert en livre photo, si vous êtes très pointilleux sur la qualité d'impression ou si vous êtes pressé de recevoir votre livre, alors le mieux est de passer votre chemin ou de tester la version de luxe. Quoi qu'il en soit comptez au minimum 15 jours de délai pour la réception de votre livre. […]
Le thème du mois prochain, de la photo du mois étant : le flou et la vie, j’ai été m’amuser à essayer de faire des photos floues. Cela m’a donné d’étranges résultats auxquels je ne m’attendais pas. Je n’ai pas de trépied, et j’avais mis ma vitesse à 1/50, et augmenter mon Iso en mode manuel, l’appareil me faisait clignoter cet icône là. J’étais à 100 iso. Ma photo était blanche, si je me souviens bien. J’ai augmenté mes iso jusqu’à 800. Sur le miroir l’effet de flou lorsque la vapeur s’en mêle donne un bel effet lorsque les enfants courent sur la surface ou bien se mettent à passer en mini-trottinette. J’ai viré tout ce qui était sur exposé et ai gardé pas mal de photos. Je ne sais si elles sont bonnes ou pas ? Pour le thème du mois : flou et la vie, des enfants qui bougent sur le miroir était mon idée de photographie. Le soleil était parti, ce qui m’a arrangé. Juste pour partager ces instants 🙂
Le partage est fait. 😉
Merci à toi. 😉
Bonjour,
Je viens de relire avant de découvrir la suite et bingo, cela commencer à « viendre » comme on dirait en Belgique c’est à dire à venir 😀
A de suite m’en vais lire la suite, nous sommes en plein dans le sujet qui actuellement me préoccupe avec mon appareil, car aujourd’hui justement je devrais faire comme pour ta photo de Londres mais en plein jour, ce genre de mouvement imprimé sur la pellicule. 🙂
Une relecture ne fait de toute manière jamais de mal. 😉
Pour la pose lente de jour, si t’as pas le matos adéquat, tu risques d’avoir de sacrées surprises. 😉
[…] Lire la leçon N°3 […]
Bonsoir,
J’ai plus ou moins compris. Et je comprends mieux ce que j’aurais pu faire sur les photos que j’ai faites de nuit et qui sont ratées mais entrent dans le thème du jour chez WP photo101 Mystère, cela tombe bien 🙂
En effet, à main levée, j’étais en automatique avec mon Nikon D3000 et sur la position nuit. Ce qui me donnait un temps de pose longue de plus d’une seconde. A main levée, ce n’est pas possible et j’ai donc bougé sur tout ce temps en prenant les photos sur le miroir. Je viens de les mettre sur mon blog. Le résultat m’a fait rire, mais elles sont ratées. J’en ai faite une depuis la rive gauche avec les lumières du restau d’en face en posant mon appareil sur le rebord en bois du quai et la photo est évidemment impeccable. Pour pouvoir faire des photos comme celles ci-dessus, dois-je mettre mon appareil en mode manuel ? Je pense que oui, mais je ne sais si je pense correctement. Merci de la réponse et bonne fin de soirée.
Ha ça une pose longue non souhaitée et à main levée, en général ça fait de beaux dégâts. Mais parfois c’est plus fourbe parce qu’on peut avoir l’impression que la photo est nette alors que pas du tout…
Tant mieux si cet article va désormais te permettre de progresser et ne plus reproduire ce genre de désagrément. 😉
C’est à dire qu’il m’apporte quelques petits trucs, dont l’utilisation de toute manière d’un support supplémentaire pour éviter de bouger. Et surtout sur la vitesse. Depuis cet article, j’ai déjà oublié, je réponds depuis la réponse expresse. De toute manière je sais où je dois revenir pour lire les instructions. 🙂 Bonne soirée.
Normalement après quelques lectures au pire ça fini pas rentrer définitivement. 😉
Le tout c’est de pratiquer un peu derrière pour expérimenter tout ça surtout.