Apprendre la photo – Ouverture et diaphragme [Leçon N°4]

Revoir la leçon N°3

Vu dans la leçon N°2 : le diaphragme est un petit mécanisme composé de plusieurs lamelles qui a la capacité de plus ou moins s’ouvrir pour laisser passer la lumière dans l’appareil photo.

Il ne sera cependant jamais fermé au point de ne plus laisser passer de lumière, ce n’est pas son rôle, mais celui de l’obturateur. Le diaphragme permet au photographe de maîtriser le flux de lumière entrant. Un diaphragme ouvert à fond laisse passer beaucoup de lumière sur le capteur, et à l’inverse un diaphragme fermé à fond ne laisse passer qu’une infime partie de lumière.

Voici un diaphragme situé à l’arrière de l’objectif Nikon 50mm f2,8

Les différentes ouvertures du diaphragme prennent des appellations tel que : f2,8, f4, f8, f16, etc… Une grande ouverture correspond à un diaphragme qui laisse passer beaucoup de lumière et le chiffre de l’ouverture sera de l’ordre de f2,8 par exemple.

A l’inverse une petite ouverture correspondra à un grand chiffre de f tel que f22 et le diaphragme laissera passer peu de lumière.

Donc vous l’aurez compris, le diaphragme sert à jouer sur l’afflux de lumière qui file en direction du capteur. A l’instar d’un robinet d’eau dont on va régler l’ouverture pour remplir notre verre d’eau plus ou moins vite.

Comme je n’ai pas trouvé de moyen mnémotechnique pour mémoriser les correspondances entre l’ouverture et le chiffre de f (désolé Nathalie), je vous invite à enregistrer sur votre smartphone l’image suivante :

Voici quelques exemples d’ouverture pour vous permettre de mémoriser à quel ouverture on a le maximum de lumière et inversement. Sur cette image, on voit clairement qu’on fera entrer plus de lumière à f2,8 qu’à f22.

Revenons-en à la maîtrise de la lumière. Si vous avez une scène à photographier qui est plutôt lumineuse, on peut dire qu’elle correspond à un verre d’eau déjà rempli au ¾. Donc très logiquement, vous allez ouvrir doucement le robinet d’eau pour remplir correctement votre verre sans le faire déborder. Et bien pareil en photo, vous ouvrez votre diaphragme légèrement (f16 par exemple) pour qu’il laisse passer peu de lumière afin d’obtenir un dosage parfait de lumière sur votre photo étant donné que la scène de base est déjà bien lumineuse.

Le but étant bien sûr d’obtenir la bonne exposition, soit la bonne quantité de lumière. Si en partant d’une scène lumineuse vous ouvrez le diaphragme en grand (f4 par exemple) vous allez surexposer la scène et inversement si vous fermez trop le diaphragme (f22 par exemple) vous allez sous-exposer la scène.

Si maintenant la scène à photographier est sombre (on peut la comparer à un verre quasi vide), ouvrez les vannes à fond pour laisser entrer la lumière dans l’appareil photo ! Ça vous donnera par exemple un réglage du diaphragme de f4, ce qui correspond à une grande ouverture.

Voici un exemple concret des différences d’exposition :

Sous-exposition

L’ensemble de la scène est plutôt sombre et le regard de l’animal ne se détache pas assez du reste de la photo

Bonne exposition

Sur cette photo, j’estime avoir la bonne exposition, bien qu’il y ait en partie haute des zones qui soient surexposées

Surexposition

Ici la scène est trop lumineuse, bien que l’écureuil ne soit pas si mal exposé, en revanche la forte surexposition d’une bonne partie de la photo la rend désagréable à lire

Attention, ce qui va suivre va devenir très intéressant et sûrement changer votre vision de la photo.

Le diaphragme et son ouverture vont agir sur la profondeur de champ. Aïe là ça part en sucette cette affaire… Mais rassurez-vous la notion est très simple, la preuve ci-dessous :

Une petite ouverture (f16, f22, etc…) va vous permettre d’obtenir une très grande profondeur de champ et donc une très grande zone de netteté. Tellement grande qu’il n’y aura rien de flou sur votre photo. Vous l’aurez deviné, les petites ouvertures sont particulièrement utilisées en photo de paysage.

A l’inverse, une grande ouverture (f2, f2,8, f4, etc…) va donner à votre photo une faible profondeur de champ. Votre sujet sera net et tout ce qu’il y a devant lui et derrière lui sera flouté. Plus on s’éloigne du sujet qui est dans la zone de netteté et plus ce sera flou. Parfois, votre sujet lui-même dépassera de la zone de netteté, il faudra alors agrandir la profondeur de champ pour l’avoir net en entier. Et pour ce faire, il faudra fermer le diaphragme et donc augmenter le chiffre de f.

Sur cette photo du miroir d’eau face à la Place de la Bourse à Bordeaux, on peut voir que le premier plan est net tout comme les bâtiments au fond, la profondeur de champ est très grande ce qui indique que j’ai utilisé une petite ouverture de f16

Sur cette photo d’un écureuil gris prise à Green Park dans le centre de Londres, on voit que l’arrière plan est très flou ce qui met en valeur le sujet, j’ai pour cela utilisé une grande ouverture (f2,8) pour minimiser la profondeur de champ et garder la netteté juste sur mon sujet

Jouer sur l’ouverture pour obtenir différentes profondeurs de champ est un outil essentiel au photographe. Il est parfois utile de flouter le fond derrière votre sujet pour le mettre en valeur. Jouer sur la profondeur de champ peut même vous permettre d’obtenir des ambiances artistiques insoupçonnables. Ce réglage n’est jamais très simple à appréhender au départ, mais plus vous le maîtriserez plus votre champ artistique et technique va s’élargir.

Mais avant d’atteindre les sommets, il va vous falloir manipuler votre appareil et faire des tas de tests. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. 😉

Bon par contre je n’en ai pas encore fini avec vous, allez on passe à la prochaine leçon !!!

Lire la leçon N°5