A l’instant même où j’écris ces lignes, je déguste un petit Skyr à la pêche.
Comment ? Vous ne savez pas ce que c’est ? Il va falloir patienter encore un peu alors. Cet article n’est que le premier d’une série à venir sur mon séjour en Islande. 😉
Mon projet avec cette série d’articles est de vous informer sur l’Islande. Je vais aussi tenter de vous faire rêver et vous donner envie de voyager en Islande, que ce soit pour vos prochaines vacances ou à la simple lecture de mes articles.
Ce premier article, je l’ai voulu sur les aurores boréales. Tout simplement, parce qu’il y a moins de deux semaines, je ne croyais pas pouvoir en voir un jour dans ma vie. Alors je vais flinguer le suspense de suite, mais… j’ai vu… des… aurores boréales !!!
Et pas qu’une fois en plus ! J’ai toujours un peu de mal à y croire, mais c’est pourtant bel et bien réel. Les photos de cet article sont un premier indice. Mais je vais vous apporter d’autres preuves, puisque je vais vous expliquer concrètement comment je suis parti à la chasse aux aurores boréales.
Après avoir vu ça, on est obligé de voir le monde différemment…
Commençons par le commencement… qu’est-ce qu’une aurore boréale ? C’est bien je vois que vous commencez à entrer dans le sujet et à poser des questions. Merci à vous, c’est toujours plus motivant de discuter avec des gens intéressés et curieux. 😉
Pour faire simple (ben oui parce qu’on ne va pas les fabriquer non plus), une aurore boréale c’est un combat de boxe acharné entre le soleil et la terre. La terre a une excellente défense et ne fait que parer les coups du puissant soleil. C’est un peu chiant comme combat en fait…
C’est surtout une simple réaction chimique, mais je me suis dit que l’image du combat de boxe ça pouvait vous intriguer et vous faire lire cet article jusqu’au bout. Visiblement c’est loupé… Du coup, pour m’assurer votre attention, je vais placer une récompense à la fin de cet article, comme ça vous n’avez plus d’autre choix que de me lire jusqu’à plus soif. Mouhahaha !!!
Les aurores naissent de l’interaction entre les particules projetées lors des éruptions solaires et les molécules gazeuses présentes dans notre atmosphère. Ces molécules d’oxygène, d’azote et autres, reçoivent l’énergie des ces particules provenant du soleil. La restitution de cette énergie au sein de notre atmosphère créé un rayonnement avec des émissions de lumière. Le type de molécules, la hauteur de l’interaction dans l’atmosphère et l’énergie d’activation des molécules vont modifier la couleur et le rendu des aurores boréales.
Les aurores boréales naissent des éruptions solaires à des millions de kilomètres…
Je ne vais pas m’attarder plus longtemps sur ce sujet que je ne maîtrise que trop peu, sachant que sur le web il y a largement de quoi se documenter très précisément. 😉 A ce titre, je vous conseille un lien intéressant en toute fin d’article.
Pour en finir avec la théorie, sachez que l’on parle d’aurores boréales dans l’hémisphère nord, alors qu’au sud ce seront des aurores astrales. Il existe un terme général pour désigner ce phénomène incroyable, on parle alors d’aurores polaires. Je n’en suis pas très fan… Le terme « aurores boréales » semble plus attirant, plus rare et mystérieux. En anglais on parle de Northern Lights ou Auroras Boréalis. D’après mes observations en terre islandaise, le premier terme l’emporte très largement . 😉
Je vais maintenant vous dire comment, quand et où chasser des aurores boréales. 😉
Mais avant de dévoiler mes secrets, je vais passer dans les rangs pour faire la quête si vous le voulez bien. Comment ça « c’est dégueulasse » ? Ok, mais j’espère que vous allez, a minima, me « payer » en centaines de commentaires sur cet article et mes photos d’aurores boréales… bande de pinces !!!
Voici une des 23 photos de ma galerie que je ne peux que vous encourager à visiter !!!
Si vous souhaitez voir et plus sûrement photographier des aurores boréales, il va falloir bouger un peu. Elles sont en grande majorité visibles au delà d’une latitude terrestre de 60°, soit une ligne qui part du sud de l’Alaska, coupe le Canada à peu près en deux, englobe plus de la moitié de la Russie ainsi que la quasi totalité des territoires scandinaves. Deux pays ont la chance inouï d’être intégralement au-dessus de cette fameuse latitude: le Groenland et bien sûr… l’Islande !
La France est à une latitude de 42° à 50°, mais il n’est pourtant pas impossible d’y voir des aurores boréales… Mais vous allez comprendre bientôt pourquoi c’est un évènement particulièrement rare chez nous.
Les vents solaires sont attirés par les pôles magnétiques. Plus vous vous en éloignez et moins vous aurez d’aurores au-dessus de la tête. De façon très logique et géographique, un bordelais à moins de chance d’en voir qu’un lillois. Mais il faut au moins être écossais pour espérer voir une aurore boréale de façon « régulière ».
Dire qu’il y a quelques mois, je m’amusais à dire sur Facebook que j’ai photographié une aurore boréale au-dessus de Bordeaux… Qui aurait cru que j’en photographierai des « vrais » par la suite ?
La position géographique est cruciale, mais ce n’est pas le seul élément à surmonter pour photographier une aurore boréale. Ce serait trop simple vous vous en doutez bien… Les aurores boréales ne sont visibles que la nuit. Mais pourquoi disparaissent-elles dès que le jour se lève ? Elles ne disparaissent pas, elles sont juste trop peu lumineuses pour être observées en plein jour.
Vous vous dites sûrement que ce n’est pas la pire des contraintes, pourtant elle vous empêchera de photographier les aurores une bonne moitié de votre journée. Sachant que la nuit est généralement utilisée pour dormir et se reposer… Vous le sentez-là que vous allez devoir en baver pour voir des aurores boréales ?
Le plus marrant dans l’histoire, c’est qu’en plus de sortir de nuit pour les chasser, elles ont le don de se montrer au-dessus de pays où… on se les gèle !!! En Islande, j’ai connu la joie de photographier les aurores par des températures négatives, sous des rafales de vent à plus de 100 Km/h ou même des averses de neige et j’en passe.
Couvrez-vous !!! Vous ne pourrez pas dire que je ne vous aurais pas prévenu. Prenez bien garde à mes conseils, vous me remercierai un jour ou l’autre. Pour en finir avec le fait de prendre les aurores en photo la nuit, notez que dans les pays nordiques de l’hémisphère nord, la nuit est plus longue en hiver et très courte voire inexistante en été. Vous en déduisez comme moi qu’il faut favoriser la période hivernale pour sortir vos appareils photo. 😉
La dernière fois que j’ai pris des photos sous une neige forte, c’était pour la Coupe d’Europe de Snowboard Cross à Peyragudes dans les Pyrénées – Les aurores c’est du sport !!!
Un des plus gros soucis du traqueur d’aurores boréales, c’est la pollution lumineuse. Un véritable fléau… pourtant peu connu. Avez-vous déjà constaté qu’il y a bien plus d’étoiles dans le ciel quand on va à la campagne ? Ce n’est pas parce qu’il y en aurait plus là-bas, c’est juste que la pollution lumineuse y est moindre…
Pour voir des aurores boréales, le pire endroit serait sous un lampadaire, dans une rue lumineuse, entouré d’habitations éclairées, le tout au sein d’une grande ville. Maintenant que vous avez cerné le meilleur des pires lieux, de vous-même vous devinez quel est le meilleur non ? Houla, je sens qu’il n’y a pas que des flèches dans la salle. Je vais détailler un peu du coup, on ne sait jamais…
Éloignez-vous de la lumière, fuyez-là comme un vulgaire vampire de série B. Ne creusez pas non plus un puits de 20m de profond dans les terres les plus éloignées de toutes formes de vie. Déjà parce qu’il est difficile de transporter une pelle en avion et surtout parce que ça va vraiment vous fatiguer pour rien, je suis très sérieux. Évitez simplement les régions à forte pollution lumineuse et assurez-vous de photographier les aurores avec le restant de pollution dans le dos.
Typiquement en Islande, le mieux est d’éviter Reykjavík, puisque c’est la zone la plus habitée et donc la plus polluée par les lumières. Par contre, pas besoin d’aller à 5000 Km de Reykjavík non plus… et puis photographier dans l’océan c’est pas simple…
Si vous espérez photographier les aurores boréales dans de telles conditions lumineuses, passez me voir un mercredi soir, je fais souvent des diners avec… des amis dans votre genre…
Mon premier logement islandais se situait à Garður (dans un prochain article je vous donnerais mes bons plans) près de l’aéroport international de Keyflavik : le passage obligatoire pour ceux qui arrivent en avion sur l’île. Cette petit ville se situe à 45 minutes de la capitale (Reykavik) et j’ai pu sans problème y photographier les fameuses Northern Lights. Il m’a fallu cependant sortir du petit centre ville pour pouvoir observer le phénomène et m’extirper de la pollution lumineuse ambiante, bien que modérée.
Si on résume, pour observer les Northern Lights, il faut : être au-delà d’une latitude de 60°, qu’il fasse nuit et être loin de toute pollution lumineuse. C’est tout ? Bien sûr que non, sinon ce serait encore un peu trop facile. 😉
De nombreux paramètres peuvent vous empêcher d’observer les aurores boréales, à l’instar de la pleine lune. Sa forte luminosité peut être un souci, bien que je n’ai pas eu l’occasion de m’en apercevoir pendant mon séjour. Donc ce n’est qu’une simple déduction de mes observations. Il n’est pas impossible qu’elle puisse aussi être un atout dans certaines circonstances.
La faible puissance du phénomène peut rendre les aurores boréales quasi indiscernables. Mais rassurez-vous, quand l’activité aurorale est forte vous ne pouvez pas les louper dans le ciel. A condition de bien prendre en compte mes recommandations ci-dessus.
Sans mon expérience des précédents soirs, je n’aurais jamais été capable de trouver et photographier cette aurore boréale quasi indiscernable à l’oeil, seule la photo permet de la sublimer
Y-a-t-il un dernier écueil à l’observation des aurores ? Il y en a un et c’est certainement le pire de tous et le plus frustrant… la couverture nuageuse. Ouch !!! Pour avoir connu la frustration de ne pas pouvoir observer des aurores boréales puissantes pour cause de couverture nuageuse, je peux vous garantir que c’est le paramètre le plus stressant et imprévisible que vous aurez à gérer. Surtout dans un pays comme l’Islande où les nuages sont souvent présents.
Déjà qu’en étant au-dessus des nuages vont chances sont faibles (il y en a encore au-dessus), si vous êtes dans le creux de la vallée, ne partez pas à la chasse aux aurores boréales, restez bien au chaud !
Je crois avoir répondu à toutes les questions maintenant. Allez hop je ferme la boutique, tout le monde dehors. A très bientôt !!!
Comment ça j’ai promis une surprise à la fin ? Ouais peut-être… je m’en rappelle vaguement…
Ok, comme je suis dans un bon jour, je vais vous donner mes secrets pour chasser les aurores boréales !!! 😉
Durant mon séjour en Islande, j’ai utilisé plusieurs sites web pour prévoir l’heure et l’intensité des aurores boréales. Mieux encore, j’ai trouvé des applications géniales pour mon téléphone. Je le précise de suite, j’ai un iphone, donc je ne sais pas si les applications ci-dessous existent sur Androïd. Je vous laisse le soin de vérifier ou d’en trouver des similaires. 😉
Voici les 4 applications que j’ai utilisé en Islande, sauf le 112 et heureusement pour moi…
Comme vous pouvez le voir, j’ai classé les applications par ordre et importance d’utilisation. Je vous conseille fortement la première « AuroraNow », pour sa simplicité et son efficacité éprouvée durant mon séjour. La seconde application « Aurora » est très intéressante aussi, elle permet de visualiser, en temps réel, l’intensité des aurores boréales. J’ai beaucoup moins utilisé la 3ème application, cependant elle sert à pondérer les deux premières et à se faire une meilleure idée de ce qu’il se passe au-dessus de nos têtes.
Quand il y a du rouge sur la carte c’est presque noël.. Non c’est carrément mieux en fait !!! – Application AuroraNow
Quand vous voyez un tel pourcentage, c’est plutôt très très bon signe !!! – Application AuroraNow
Connaître la probabilité de voir une aurore boréale c’est bien, mais pouvoir prédire en temps réel son intensité, c’est mieux. 😉
L’application « Aurora » est particulièrement utile puisque vous avez une prédiction à 45 minutes de l’intensité que vous pouvez faire correspondre avec votre temps de trajet pour atteindre un lieu précis par exemple. Ou tout simplement pour sortir dans le froid au bon moment. Si l’intensité est faible à l’instant t et particulièrement forte dans 30 minutes, il n’est peut-être pas nécessaire d’aller se cailler pour rien dehors. 😉
Quand il y a du rouge comme ci-dessus, sortez vite en prendre plein les yeux !!!
Je vous laisse le soin de découvrir la troisième application « Aurora Forecast » par vous-même. Elle est intéressante, mais on peut tout à fait s’en passer aussi. 😉
Je vous livre maintenant le site web pour suivre les aurores boréales, c’est un INCONTOURNABLE !!! http://en.vedur.is/
Vous y trouverez la météo en Islande, les précipitations, le vent et des tas d’autres choses géniales. En tout cas moi j’adore et j’aimerais voir la même chose en France. Mais le top du top, c’est la prévision de couverture nuageuse pour observer les aurores boréales (http://en.vedur.is/weather/forecasts/aurora/). Vous n’imaginez pas le temps que j’ai pu passer sur ce site dans ma traque des aurores…
Anticiper la couverture nuageuse est votre meilleure arme pour observer des aurores boréales, sur la carte ci-dessus, il vous faudra être à l’est du pays pour avoir votre chance
Si vous souhaitez en savoir plus sur les aurores polaires, voici comme promis plus haut un lien intéressant:
Cette fois-ci l’article est fini, mais rien ne vous empêche de vous jeter sur les commentaires pour me poser vos questions. 😉
Si vous appréciez mes écrits, n’hésitez pas à venir me le dire dans les commentaires c’est toujours agréable. N’hésitez pas non plus à partager le lien de l’article sur les réseaux sociaux pour le faire connaître au plus grand nombre. 😉
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C’est un très grand article avec beaucoup d’informations très utiles. Et oui ces cons d’aurores se font désirer vois tu, mais une fois que tu leur montre que tu n’as pas peur du froid elles se dévoilent a toi et les autres laissent patois.
Merci beaucoup pour ses conseils comme pour tout il faut un minimum se préparer même si de tout les sujets celui la faut vraiment être motivé et se prendre pour Leonardo di Caprio dans the revenant. J’espère que le grizli n’est pas venu t’attaquer au moins? T’avais pris une mitraillette? Lol Bref les applis la motivation bien se couvrir s’armer de patience et braver le froid et surtout s’éloigner des villes.
Tu as bien lu mon article, bravo à toi. 😉
Bravo pour tes photos d’aurores boréales !
Je n’ai eu l’occasion d’en voir une qu’une seule fois mais c’est une des choses le plus magique que j’ai jamais pu observer.
Je ne réalise pas encore tout à fait, mais c’est un des trucs les plus fous que j’ai pu voir moi aussi.
Merci à toi. 😉