Temps de lecture estimé : 7 min
Le blog connaît une petite baisse d’activité en ce moment, à croire que le temps pluvieux fini par toucher aussi ma productivité. Le but de mon blog est d’informer les lecteurs, partager et si possible vous intéresser. Du coup , mieux vaut se faire un peu plus rare que de poster des articles à tout va sans valeur ajoutée, non ?
Mon défi sur cet article : vous décrire une séance photo de A à Z. Évidemment pas n’importe quelle séance photo, je ne vais pas vous expliquer comment travaillent Vincent Munier ou Christophe Elise, parce que je n’en sais fichtre rien…
Je vais donc vous décrire une de mes séances photo depuis l’idée jusqu’à sa réalisation. Je vais prendre pour sujet type une de mes dernières sorties photo sur le tournoi de tennis ATP de Bordeaux Primrose : une compétition internationale de tennis qui monte et sert de répétition pour Roland Garros.
Tout commence l’année dernière au mois de mai, où j’inaugure ma toute première accréditation sur le tournoi de Primrose. Je n’ai pu suivre que deux ou trois matchs en 2012 et je m’étais promis de revenir en 2013 pour mieux suivre cette compétition. Ce n’est pas simple à gérer sachant que mon emploi à plein temps est dans le secteur de l’industrie, un monde très éloigné de mon activité de photographe. Mon emploi du temps n’est pas en adéquation avec le programme de la compétition qui se déroule du lundi 13 mai au dimanche 19 mai. Néanmoins, en scrutant impatiemment le déroulement du tableau simple homme chaque soir, je peux essayer de prévoir les matchs à suivre, en espérant voir les joueurs qui m’intéressent avant une éventuelle élimination.
Mes cibles principales sont les français qui participent à Roland Garros : Josselin Ouanna, Jérémy Chardy, Paul-Henri Mathieu, Edouard Roger-Vasselin, Michaël Llodra et surtout le revenant Gaël Monfils. En amont, j’essaye de prévoir en fonction des horaires, du tableau et du talent de chacun les matchs qui seront intéressants à voir. Je sais que je ne pourrais pas être sur place tous les jours, alors il me faut faire les bons choix et espérer que la chance sera de mon côté.
Ma première sortie sur place me permet d’avoir sur deux matchs trois des français dans mon viseur, à savoir Ouanna, Llodra et Monfils. Avant d’affronter cette première série photo sur le tournoi, j’ai visualisé les photos produites l’année précédente. Je voulais voir ce qui était bien et ce qui l’était moins. J’aime bien, quand je le peux, avoir une bonne base pour me lancer dans une séance photo.
Les conditions atmosphériques en 2012 n’étaient pas bien différentes de celles que j’ai à affronter cette année : le temps est couvert, humide et il pleuviote de temps en temps. Je ne m’intéresse que très peu aux exifs (ce sont les réglages effectués pour prendre la photo qui s’enregistrent dans le fichier photo) en temps normal, mais là c’est différent. Je savais que j’allais trouver sur place des conditions de lumière similaires à l’année passée et en partant avec des idées de réglages en tête, c’est autant de temps gagné sur place.
Mon expérience me permet d’entrer assez vite dans « mon match ». L’année précédente j’avais eu du mal à faire des photos, je ne savais pas où me placer ni même quoi faire sur place, j’étais plutôt paumé… Ce coup-ci, après un petit quart d’heure passé à observer le match, le temps, les postes photos possibles, j’étais déjà dans l’action armé de mon Nikon D300s et de mon 300mm f4. Une fois « intégré » à l’événement et après quelques photos, je prends deux minutes pour envoyer un petit tweet sur mon compte @SportsAquitaine. C’est un passage obligatoire pour signaler ma présence sur un événement et ainsi prévenir mes followers qu’une série photo est sur le grill.
Finale du tournoi de tennis ATP #Bordeaux #Primrose #Monfils–#Llodra dans moins de 3h !!! Séance d’échauffement pour l’appareil photo !
— Sports Aquitaine (@SportsAquitaine) 19 mai 2013
C’est en photographiant qu’on devient photographe. J’entre dans le vif du sujet plus facilement, j’ai le bon matériel pour faire face et j’ai dans mon sac la crème solaire qui m’avait fait défaut l’année dernière lors de l’apparition du soleil (j’ai gardé la trace du tour de cou de l’accréditation pendant pas mal de temps). J’ai aussi prévu d’utiliser la protection pluie de mon sac photo pour éviter à la terre battue de tâcher mon sac et même d’y rentrer sans être invité. J’ai aussi pris le temps nécessaire, avant de partir pour recharger mes quatre batteries et décharger mes quatre cartes mémoires. En revanche, j’ai oublié la casquette qui accompagne pourtant toujours mon sac photo et je n’ai pas de protection pluie pour le boîtier et l’objectif.
La première journée sur le tournoi prend fin et heureusement, parce que je suis claqué ! Au retour, le passage obligatoire c’est la copie des photos sur le disque dur. Je ne laisse quasiment jamais les photos « trainer » sur les cartes mémoires. J’ai un dossier PHOTOS où je décharge mes cartes en les triant par style photographique (Sport puis Tennis) et par évènement (Primrose Bordeaux 2013). Dans ce dossier je mets les JPEG de la carte SD et les RAW de la Compact Flash mélangés.
S’en suit une bonne séance de tri. Je ne suis pas un fou de la gâchette, mais en restant plus de 3h sur place ça fait quelques clichés à voir. Une fois mon choix effectué et écrit sur un papier de brouillon, j’ai de nouveau un dossier (Galeries –> Sport —> Primrose Bordeaux 2013) qui me permet de recueillir ces photos (souvent une trentaine) qui composeront la galerie qui sera mise en ligne sur mon site. Dans ce dossier, je créé deux dossiers, un pour les RAW et un autre pour recueillir les JPEG.
Il est temps de post-traiter les photos non ? Pour cela j’utilise un seul et unique logiciel : Nikon Capture NX2. C’est avec lui que je traite mes RAW un par un, en espérant bien sûr avoir le moins de travail possible, voire pas du tout sur une majorité de photo. Ce n’est pas mon étape préférée car laborieuse, mais « donner vie » en finalisant ses clichés c’est quand même sympa. Quand j’ouvre une photo, mon premier réflexe c’est de resserrer les courbes. Ensuite je regarde du côté de l’exposition. Le RAW permet de la modifier plus facilement que sur un fichier JPEG, alors pourquoi s’en priver ? Néanmoins, c’est souvent de la petite retouche d’exposition. La visualisation des photos et des courbes de l’histogramme sur place limite les gros défauts d’exposition. De plus le photographe et le matériel sont au point donc il n’y a pas de raison. Non ? 😉
Quelques dizaines de minutes plus tard, les photos sont bien exposées, recadrées, redressées et les petits éléments gênants gommés. Avec Nikon Capture NX2, je transforme mes RAW finalisés en JPEG. Mais c’est pas fini, j’ai en ma possession des JPEG qui sont encore bien trop « lourds » (plus de 5Mo) pour être exploitables sur le net. Dans le dossier GALERIES SITE, je crée un dossier Primrose Bordeaux 2013 pour y mettre des JPEG en 800 x 600. Comme je suis plus ou moins une bille en ce qui concerne l’utilisation de Photoshop, j’utilise un moyen détourné pour réduire rapidement la taille de mes JPEG. Je ne sais pas créer un script automatisé pour réduire la taille de mes photos d’un clic, donc j’utilise Ligthroom pour créer une galerie photo et ainsi réduire mes JPEG facilement et automatiquement.
Ouf, j’ai enfin des JPEG exploitables pour le net, enfin à un détail près… Ces JPEG ne comportent pas de copyright… Vous savez c’est cette chose bien moche destinée à enlaidir les photos, mais qui est malheureusement un passage obligatoire pour limiter le vol de photo. Allez ! On va créer un tout dernier dossier sur le disque dur, qu’on va toujours appeler Primrose Bordeaux 2013 et l’insérer dans le dossier Copyright. Comme je ne sais pas non plus apposer un copyright avec Photoshop, j’utilise un petit logiciel qui marche super bien : BorderMaker. Il insère automatiquement sur l’ensemble des photos le fichier « copyright.png » qui représente mon copyright avec l’adresse de mon site web : ©www.mickaelbonnami.com/
Je peux maintenant mettre la galerie en ligne sur mon site avec les photos « protégées ». Les photos avec le copyright seront aussi mises en lignes sur mon profil Facebook, du moins une sélection des meilleures afin de les partager avec tous les gens qui me suivent.
Voilà pour la description d’une séance photo type. Le travail commence parfois bien en amont de la prise des clichés et se poursuit de longues heures après. Sortir de bonnes photos n’est pas l’histoire d’un clic sur le déclencheur de l’appareil photo. Prendre une photo c’est un tout qui peut parfois prendre beaucoup d’énergie et de temps, sans compter l’aspect financier. Les cours de tennis de Primrose sont à 40 kilomètres de chez moi et je m’y suis rendu 3 fois durant la semaine du tournoi, soit 240 kilomètres au total. Je vous laisse faire le calcul de la dépense en essence… D’un point de vue extérieur, on peut parfois penser que le photographe a eu du bol de saisir un moment photo et qu’il vend son tirage bien cher pour une photo qu’on pourrait tout aussi bien faire. Sauf que derrière cette photo, il y a un vrai boulot et une vraie réflexion, même si ce n’est pas toujours évident de s’en rendre compte… je le conçois.
Victoire de #Monfils en 2 sets !!! twitter.com/SportsAquitain…
— Sports Aquitaine (@SportsAquitaine) 19 mai 2013
Le tournoi de Primrose a été l’occasion pour moi de tester un nouveau joujou photo. J’ai investi dans un Ipad mini pour me permettre de visualiser les photos sur place, notamment quand je photographie une compétition sportive. L’Ipad me permet aussi de transmettre des photos en direct quelques minutes à peine après la prise de vue. A condition bien sûr d’avoir une bonne connexion wi-fi dans le coin. Mais je ne vais pas m’attarder sur l’utilisation de l’Ipad, ce sera le sujet de mon prochain article à paraître sur le blog.
Une bien belle expérience, merci pour ce partage.
Mais de rien. 😉
Merci mika pour la réponse. Je me doute bien que ca ne sera pas simple mais comme tu dis c est en photographiant qu on devient photographe n’est ce pas? 😉 Bonne journée. En attente de ton nouvel article. Je suis pas spécialement un mordu de la technologie mais si un jour je deviens professionnel il se peut que ça soit indispensable qu’un gadget m’accompagne afin que je puisse voir mes photos de suite et les envoyer sur le tas a des journaux ou autres plateforme qui voudra acheter mes photos. Je trouve dommage en tout que le freelance n existe pas vraiment en France.Les journaux ont leurs propres photographes(tant mieux pour ce qui ont le poste) mais c est dommage de pas donner l occasion a des gens passionnes et leur donner la possibilité de se faire un petit nom dans le domaine.
Si si ça existe puisque je le suis. 😉
On appelle ça aussi photographe indépendant, freelance c’est plus anglo-saxon.
Tu devrais lire cet article je pense : https://mickaelbonnami.com/comment-devenir-photographe/
Merci pour ce partage d’experience Mickael! Le moins qu’on puisse dire c’est que ça crée pas mal de dossiers! 😀
Hâte de voir ton article sur l’Ipad, gadget ou réelle utilité?
Haha pour l’ipad, je garde le suspens. lol
Merci pour le commentaire. 😉
Ca fait en effet un paquet de dossier, mais je m’en sors pas si mal jusque là. Y aura sûrement un article en juillet sur la sauvegarde des dossiers photo d’ailleurs.
Méfie toi le matériel peut faciliter la tâche mais ça ne sera pas pour autant simple. 😉
En tout cas merci pour ton commentaire et bon courage pour tes photos. 😉
Une très belle expérience. Un beau partage. J ai pu faire des photos de sport et c est vrai que c est très complique de faire la bonne photo au bon moment. Le piège c est de vouloir vérifier ces photos sur son appareil après les avoir faites comme par hasard on entend des gros applaudissements du public et on se dit mercredi je viens de louper un beau point ou une belle phase de jeu. De mon cote j ai trouver un emploi saisonnier donc pour le moment je fait moins de photos mais je vais pouvoir investir dans du matériel plus adéquat pour la photo de sport d’ intérieur qui me facilitera bien si je continue a photographier le volley la saison prochaine.
Bonne journée Mika.