Y en a dans la salle qui aime la photo de sport ? 🙂
Moi j’adore ça et je m’y suis spécialisé il y a longtemps maintenant. C’est un domaine photographique que j’apprécie particulièrement, parce qu’il faut être bon dans l’instant. J’adore mon activité de photographe de sport !
La photo de sport demande aussi un minimum de rigueur physique. Il m’arrive d’être plus fatigué par une compétition sportive, armé de mon boîtier photo, que par une session de badminton avec mon short et ma raquette.
La photo de sport, c’est vraiment du sport et je vais vous le prouver avec cet article !!!
Il n’y a pas que les sportifs qui souffrent, les photographes sont aussi des être sensibles… 🙂
La photo de sport demande beaucoup d’attention !
Tous les domaines photographiques requièrent de la concentration. Mais la photo de sport est un cran au-dessus en terme d’exigences. Un moment de sport ne se reproduit jamais deux fois de la même façon. C’est une des premières choses que j’apprends aux élèves que je reçois en stage photo de sport. 😉
Non seulement il faut surveiller les actions de jeu, mais il faut aussi surveiller les personnes qui gravitent autour d’une compétition, staff, remplaçants, arbitres et public.
Une belle photo de sport, ce n’est pas toujours une belle action de sport. C’est même rarement le cas. On peut bien sûr se poser la question : « C’est quoi une belle photo de sport ?« . Pour moi c’est une photo qui fascine ses spectateurs… tout simplement.
La plupart des photos de sport qui marquent le public, ce sont des photos d’émotions ou des photos insolites. La grande mode pendant les évènements sportifs aujourd’hui (surtout dans le foot), c’est de photographier des fans peinturlurés qui pleurent… Ou des bimbos dans les gradins qui cherchent à se faire repérer… Ce sont des photos qui font le tour du monde et on est loin de l’action de jeu pourtant.
Tout ça pour dire que le photographe de sport se doit d’être vigilant et de ne pas se contenter de fixer le « terrain de jeu » seulement. Ce qui demande beaucoup d’attention et c’est particulièrement usant.
Tel un oiseau (ici un Martin-Pêcheur), le photographe passe son temps à contrôler son environnement direct !
Il faut se bouger !
S’il y a un domaine où il est difficile de ne pas être physiquement actif, c’est bien la photo de sport. Celui qui va se poser à un endroit et prendre des photos pendant toute la durée d’une rencontre ou d’une compétition, il y a de forte chance que sa production soit insipide…
Inutile de courir de spot en spot non plus bien sûr. Mais pour trouver les bons angles, il faut bouger ! Si on suit un match de basket, ce ne sont pas les déplacements autour du terrain qui vont vous fatiguer. Ou alors mettez-vous rapidement au sport pour avoir une meilleure forme physique. Si maintenant vous avez la chance d’être accrédité, comme moi récemment, pour une compétition de ski ou de snowboard, là c’est déjà autre chose.
Pour trouver le bon angle, je peux vous dire que j’ai cumulé des miles de tire-fesses… mais aussi quelques bornes à ski. Ce qui ressemble à du plaisir vu de loin, peut aussi devenir très fatiguant quand on suit une compétition toute la journée.
Dès le premier jour à Saint-Lary, pour les Championnats de France de Snowboard Slopestyle, j’ai fini carbonisé… Entre le froid glacial du matin, les prises de vue couché dans la neige et les déplacements à ski avec le sac photo … j’en pouvais plus. Pourtant, en fin de journée, j’ai voulu descendre par les pistes pour revenir à ma voiture (plutôt que par le télécabines), parce que j’aime skier et me balader. Ma descente était lamentable tellement j’étais emprunté physiquement… J’ai même failli me péter une épaule sur une très lourde chute avec mon sac photo…
Bref, vous l’aurez compris, parfois le sport nécessite aussi une débauche d’énergie de la part du photographe pour pouvoir suivre la compétition. Surtout quand ça dure plusieurs heures. Il faut aussi être en bonne condition pour porter le matériel, certes dans un sac photo bien souvent, mais quand même. Quand on a plus de 10 Kg sur le dos, même 2 ou 3 Km de marche ça calme un peu…
Pour capter ce moment ultra furtif, il m’a fallu déchausser les skis et grimper avec les chaussures sur le bord de cette pente en m’enfonçant parfois jusqu’à la taille dans la poudreuse. Tout ça pour dire, que cette seule photo m’a demandé pas mal d’énergie physique !
Faire face aux éléments !
Souvent, la photo de sport se pratique en extérieur. J’adore ça et je m’y sens mieux qu’en salle. Mais l’extérieur c’est aussi plus compliqué à gérer, il y a beaucoup plus d’aléas. Surtout quand la météo est capricieuse… J’adore le mauvais temps, donc quand il y a une compétition sportive en plein air avec de la pluie, du vent ou du froid, je suis très content. Souvent je suis le seul, je l’avoue… #timbré
En revanche, quand on subit le mauvais temps pendant des heures, même quand on aime ça… on souffre vraiment. Pour en revenir à l’exemple du snowboard, j’ai vraiment failli geler le matin, parce qu’il y avait une petite tempête de neige. J’ai perdu une partie de mes ressources physiques, juste pour me réchauffer. Je ne m’attendais pas à ça, il devait faire beau et chaud… Du coup, je n’avais pas tout à fait les vêtements adéquats à la situation.
Mais je ne compte plus les matchs de foot ou de rugby où j’ai vraiment souffert de la pluie et du froid. Quand on doit se concentrer et s’immobiliser quelques minutes pour faire des photos, ça change vraiment la donne. Marcher de spot en spot ne suffit plus à se réchauffer dans ces cas-là. Si on est trempé… j’en parle même pas. Utilisez de bons vêtements techniques, ça vous sauvera la mise ! Prendre des photos en claquant des dents ou trempé jusqu’aux os, c’est compliqué… et particulièrement fatiguant.
La pluie offre de nombreuses possibilités photographiques et de belles ambiances ! J’adore ça !
On peut aussi souffrir de la chaleur bien sûr. Chaque année, je participe au Décastar et pendant deux jours je photographie les disciplines sportives du décathlon (pour les hommes) et de l’heptathlon (pour les femmes). Quand il fait beau et chaud, j’ai vraiment du mal à rester concentré et opérationnel. Il faut dire que je déteste particulièrement la chaleur aussi…
Faire des photos avec une chaleur de 25 ou 30°C c’est compliqué pour moi. Pour les autres photographes aussi je pense. Absorbé par la compétition, on peut se déshydrater bêtement si on n’est pas un minimum vigilant. Attention aussi aux coups de soleil…. En restant immobile pour faire des photos, on peut très vite cramer. Tout ceci, peut vite devenir éreintant toute une journée. Sans parler du soleil qui gène la prise de vue et la visualisation des photos et ça c’est vraiment pas simple à gérer.
En salle, la température est moins violente pour l’organisme. Après, si vous suivez un match de Hockey sur Glace par exemple, normalement le froid sera présent et pourra aussi vous gêner. Il est possible aussi de souffrir de la chaleur dans une salle bondée, mal aérée et en plein effervescence.
Vous l’aurez compris, les conditions climatiques peuvent faire de votre session photo un enfer. 🙂
Cette photo paraît simple ! Mais la prise de vue sur la neige blanche au printemps, c’est vraiment compliqué ! J’avais même du mal à discerner les collimateurs à cause du soleil… Autant vous dire que sur un sport aussi rapide, c’est une vraie gêne. Autres ennemis, la réverbération qui est violente en montagne et la déshydratation rapide dans ces conditions…
On n’est pas tout seul !
J’en ai déjà parlé plus haut en ce qui concerne la prise de vue, il faut être capable de surveiller tous les acteurs d’une compétition. Comme si ça ne suffisait pas, on doit aussi y prêter attention pour ses propres déplacements sur une zone de compétition.
Quand je suis accrédité sur une compétition de haut-niveau, les médias télévisuels sont présents. Il faut le savoir, c’est eux qui ont tous les pouvoirs et toutes les priorités. Les photographes doivent s’y conformer… Ce qui fait que certaines zones sont totalement interdites d’accès, il ne faut pas se trouver dans le champ de telle ou telle caméra et ainsi de suite. Quand je vous dis que la photo de sport c’est du sport !!! 🙂
Je l’avoue, quand il n’y a pas de caméras de télé, c’est quand même plus cool et plus libre. Mais pour autant, on ne peut pas se déplacer toujours comme on le souhaite. Les arbitres peuvent aussi vous refuser certaines zones pour protéger les sportifs ou les sportives. Il vaut mieux éviter de se poser trop près de certains supporters un peu trop amicaux ou agressifs, au risque de ne pas pouvoir se concentrer sur la photo. Parfois, il y a plusieurs courses en même temps et il faut veiller à ne pas gêner un compétiteur par inadvertance en se focalisant sur d’autres… Les occasions d’être contraint dans ses déplacements ne manquent pas !
Le photographe de sport n’a pas le droit de ne pas se poser de questions sur ses propres mouvements. Certains ne s’en posent aucune et vont jusqu’à passer devant les collègues pour leur gâcher leurs photos. Mais ceux-là ne font pas carrière et souvent la qualité de leur production et à la hauteur de leur indifférence au monde extérieur…
Je le montre très rarement dans mes images, mais il est évident que je ne suis pas seul avec les compétiteurs sur le terrain. Ne pas faire apparaitre un arbitre, un spectateur ou quelqu’un du staff sur les photo, parfois c’est un vrai challenge aussi !
Les collègues photographes !
Comme s’il ne suffisait pas d’avoir des sportifs, des arbitres, des spectateurs, la télé et je ne sais quoi encore, vous avez des collègues photographes à vos côtés… 🙂
Alors déjà, ce sont des collègues ou des concurrents ? La photo c’est un monde un peu trop masculin et forcément ça vire rapidement au concours de… boîtiers. Même les potes sont parfois un peu des concurrents, parce qu’on a toujours envie de faire les meilleures photos. Je l’avoue, c’est mon cas. Mais il n’y a rien de malsain là-dedans. 😉
Comme j’essaye de suivre surtout des compétitions renommées, je suis constamment entouré de collègues photographes. D’ailleurs je croise plus ou moins les mêmes têtes, année après année, en fonction des compétitions. C’est assez marrant de voir les évolutions de chacun.
Cette présence de photographes est positive, parce que je dois me surpasser pour tenter de faire de belles photos. Mais ça peut être négatif, parce que ça fait du monde en plus sur le terrain, ce qui limite les possibilités de prises de vue. Surtout, quand il y a dans le lot, un ou plusieurs boulets qui se collent pile devant vous, sans même lancer un regard vers l’arrière…
Les photographes présents étaient obnubilés par les bosses. Ça m’a motivé à chercher un nouvel angle et un passage du parcours de Slopestyle pas ou peu photographié pour tenter d’y faire une belle photo. Vous aimez ?
La présence d’autres photographes peut aussi être néfaste parce qu’elle peut, tout simplement, détourner votre attention. Dans ce petit milieu, on se connait et on se parle. Parfois on peut vite être absorber par une conversation, qui en entraine une autre… J’en vois parfois qui passent plus de temps à causer qu’à photographier…
Quitte à passer pour un sauvage, je préfère souvent limiter les interactions avec les autres photographes. J’ai besoin de concentration pour tenter de faire de belles photos. Je ne peux pas y arriver, si entre deux appuis sur le déclencheur je raconte ma vie à quelqu’un… Si, en plus, les discussions portent sur du matériel photo ou la technique, là je pars en courant…
La photo, c’est comme les Mc Cain, c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins ! 🙂
Sur une compétition, quand le nombre total de photographes est bien géré, personne ne se gêne et on travaille dans de bonnes conditions. Quand il y a trop de photographes, là c’est vite le cirque et la tension peut parfois vite monter d’un cran !
Conclusion
La photo de sport est particulièrement exigeante. De l’extérieur, on pense souvent que c’est très cool et facile, mais ce n’est pas le cas. Et tant mieux d’ailleurs ! Si c’était simple et à la portée de n’importe qui, je ne serais pas aussi amoureux de ce domaine photographique.
Le photographe de sport doit toujours faire preuve d’attention. Que ce soit pour ne pas louper un moment à photographier ou pour ne pas gêner de par sa présence. Paradoxalement, le photographe a besoin aussi de se concentrer sur son sujet pour être efficace et productif.
Avec l’expérience, on réussit à avoir confiance dans sa production, mais ce n’est jamais facile. Aujourd’hui quand je pars sur une compétition, je me mets tout seul la pression du résultat. Pourtant, je sais que je vais forcément revenir avec des clichés sympas. Il y a quelques années, j’avais vraiment peur de revenir les mains vides…
Tout ça pour vous dire que la photo de sport, c’est vraiment une discipline sportive à mes yeux. Plus on vise le haut-niveau et plus il y a d’exigences, de paramètres à contrôler et d’efforts physiques à produire. Pour être au top, il faut bien dormir, bien manger et faire de l’effort physique régulièrement. Une vraie discipline ! Je vous le dis depuis tout à l’heure !!! 🙂
Si vous ne me croyez pas, je vous invite à vous inscrire à mon prochain stage photo de sport, vous pourrez ainsi vous fondre dans la peau d’un photographe de sport toute une journée. Vous verrez de vos propres yeux que ce métier n’est pas de tout repos. 😉
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A très bientôt !
[…] l’ai déjà dis, la photo de sport… c’est aussi du sport. […]
Article de blog très intéressant et complet. Merci d’avoir pris le temps de le partager.
Merci beaucoup !!! 😉
[…] de très nombreux sujets ! Je l'utilise souvent en animalier et lors de mes pérégrinations de photographe de sport, en faisant ce qu'on appelle des […]
Tout est dit !
Merci beaucoup ! 😉
Bonjour et merci encore pour cet article intéressant. La photographie de sport m’intéresse et je regrette de ne pas être dispo le 13!… Y aura t’il d’autres dates dans l avenir?
C’est pas encore sûr à 100% mais il devrait y avoir un stage spécial sport le 30 juin. Dès que c’est officiel, ce sera de toute manière en ligne sur VP23. Le mieux c’est de s’inscrire sur cette page : http://www.vp23.fr/actu-vp23/
En tout cas ce serait un plaisir. 😉
J’ai l’impression de me revoir en lisant ton article…
Perso j’ai tellement l’habitude de faire des photos de sport, que finalement ça me stresse moins que de faire des photos dans des réunions de famille, mariage…etc
Quelques albums en exemple :
https://www.flickr.com/photos/156236596@N05/albums
Au moins dans le sport, vu qu’en plus de prendre des photos je suis pratiquant , je sais où poser les « pieds »
Forcément avec l’habitude certaines choses nous paraissent plus simples et heureusement. 🙂
Avant je ne réussissais pas à tenir toute une journée physiquement et mentalement alors qu’aujourd’hui je suis capable d’aller chercher une bonne photo même au dernier moment.
Pratiquer n’est pas forcément un gros avantage, c’est bien mais ça enlève aussi le recul qu’on peut avoir sur un sport. Et puis on ne pratique jamais tous les sports qu’on veut suivre non plus. 😉
Merci pour le commentaire, à très bientôt sur le blog !!!
Bonjour et merci pour cet article plutôt sympa … dommage cependant que tu parles de Badminton en début d’article et que tu ne nous en montres aucune photo … je pratique le sport et essaye parfois de le photographier … avec je l’avoue plus ou moins de réussite.
J’eu aimé voir quelques réalisations et éventuellement quelques conseils …
Une autre fois peut-être ? 🙂
J’ai suivi des dizaines et des dizaines de sport, je ne peux pas tous les montrer dans un seul article, il faut bien faire des choix. 🙂
Mais j’aurais pu en mettre une en effet, mais ça fait un petit moment que je n’ai pas suivi ce sport maintenant, après l’avoir pas mal photographié pendant quelques années tout de même. J’ai même bossé pour la fédération de Badminton. 😉
Cependant, il y a quelques photos de badminton dans mon portfolio tout de même. 🙂
Je donne des cours photo et je mets en place des stages photo, c’est le meilleur moyen de progresser : http://www.vp23.fr/
Pour le moment, il n’y a pas de stage spécial badminton, mais ça devrait venir. 😉
Bjr Mickael.
Tout a fait raison avec toi.
J’espère qu’un jour tu nous parlera de la photo de voile.
Pas celle faite en helico mais surtout celle en zod avec des vagues de 2-3 metre et des embruns.
L’un des rares sports ou tu es au milieux du terrain de jeux a toi de te positionner ou tu veux !
Et si tu veux echanger sur le sujet je suis tout pret a le faire.
Et merci pour tes analyses tres pertinentes.
A+
Guillaume
Je n’ai encore jamais eu l’occasion de faire de la photo de voile, mais pourquoi pas à l’avenir. 🙂
Après chaque sport à ses solutions, en faisant des photos de surf on a aussi à faire aux embruns, en photo de paysage de même d’ailleurs.
Si l’occasion se présente un jour, on pourra en discuter en tout cas. 😉
Merci à toi de me lire. 😉