Vous pratiquez la photographie sportive et vous vous êtes toujours demandé si vous aviez ou non le droit d’utiliser les photos à votre guise ?
L’article qui suit a pour but de vous informer correctement et concrètement sur le sujet et qui de mieux placé qu’une avocate pour le faire ? Oui… exceptionnellement (c’est la toute première fois) je vais laisser les rennes du blog à la plus célèbre avocate-photographe de France : Joëlle Verbrugge !!!
Je l’ai sollicitée cet hiver pour écrire un article au sujet du droit d’auteur et du droit à l’image liés à la photographie sportive. Aujourd’hui, je vous invite à lire le fruit de son travail, sur un sujet qui me tient à cœur parce qu’on me pose souvent beaucoup de questions dessus.
Dès le prochain paragraphe, je m’efface pour laisser place à son texte et à toutes les informations à vous transmettre. Bonne lecture !!! 😉
Je n’ai pas l’habitude de confier mon blog à quelqu’un d’autre, mais je suis sûr que ça va bien se passer. 😉
Faisons les présentations !
Bonjour à tous ! Photographiant de temps à autre avec Mickaël lorsqu’il s’aventure sur les terres basques, c’est avec grand plaisir que j’ai accepté sa proposition d’évoquer quelques uns des aspects juridiques de la photographie sportive, notre passion à tous les deux.
Cette matière fera un jour l’objet d’un ouvrage complet (et peut-être de conférences en commun avec Mickaël), tant il est possible d’aborder de questions différentes.
Dans cet article, j’évoquerai les 3 questions qui me sont le plus souvent posées, tout en vous précisant que pour certains points, subsistent d’importantes zones de flous. Les informations que je propose ci-dessous sont donc des grandes lignes, qui vous permettront déjà d’y voir un peu plus clair et d’avoir, au moins, l’attention attirée sur les éventuelles difficultés.
Non seulement je prête mon blog (sauf les légendes des images), mais je laisse le soin à Joëlle de vous présenter quelques-unes de ses photos de sport. Toutes celles qui, comme celle-ci, sont légendées ©Joëlle Verbrugge. C’est une première sur le blog, parce qu’en temps normal toutes les photos sont essentiellement issues de ma propre production. 😉
Faut-il un statut professionnel pour faire de la photographie sportive ?
Non fort heureusement, pas dans l’absolu. Il y a bien parfois des organisateurs de compétitions, surtout lorsqu’il s’agit de niveau international, qui exigent de démontrer un statut professionnel, mais ce n’est pas une généralité. Les occasions de photographier du sport, sans être pro, sont nombreuses.
Chacun a aussi le droit de montrer ses photographies, ceci entrant dans la liberté d’expression artistique.
La question se posera par contre dans d’autres termes lorsqu’il s’agit d’envisager la VENTE de ces photographies.
Pour synthétiser des règles parfois un peu complexes, retenez qu’un amateur peut sans problème envisager de faire une exposition de ses photographies et, si l’opération reste ponctuelle, il peut aussi accepter d’en vendre un tirage.
Mais dans ce cas, il doit s’agir d’un tirage numéroté et signé, dans la limite de 30 exemplaires par photo tous supports et formats confondus, et d’autre part, bien sûr, qu’il déclare le montant qu’il a perçu lors de cette vente, et ce au moment où il déposera sa déclaration de revenus concernant l’année concernée.
Si certaines notions vous paraissent obscures, cet article, spécial photographie sportive, devrait éclaircir certaines notions et certains points. ©Joëlle Verbrugge
Le fait qu’on évoque une série de 30 photos ne signifie pas qu’un amateur peut et doit tout mettre en œuvre pour arriver à vendre les 30 photos de sa série… Dès qu’il commence à adopter une démarche cherchant à vendre (site web avec vente en ligne par exemple), il sera nécessaire d’adopter un statut professionnel (auteur ou artisan). Cette référence aux 30 exemplaires est due à la notion fiscale « d’œuvre d’art ». On ne peut imaginer vendre – toujours à titre vraiment occasionnel – de tirage photo, lorsqu’on n’est pas pro, que s’il s’agit d’un tirage rentrant dans les limites de ce que la loi définit comme œuvre d’art.
Par contre, l’amateur ne pourra jamais vendre de tirage NON-numéroté, ou de cartes postales, posters, produits dérivés, etc… Cela serait du commerce, ce qui lui est interdit !
L’amateur peut, aussi, céder des droits sur les photos à des structures tierces (par exemple le sponsor d’un sportif ou une agence photo). Dans ce cas, il sera payé sous forme de droits d’auteur.
Enfin, il est totalement interdit pour un amateur de vendre des tirages directement aux sportifs et à leurs familles. Je pense plus particulièrement à l’amateur très doué et bien équipé en matériel, qui suivrait par exemple l’équipe sportive de ses enfants et accumulerait ainsi des tas de photos que les autres parents souhaiteraient acheter. Oubliez ce type d’opération, car vous seriez coupable de travail dissimulé, avec des poursuites possibles de la part de l’Urssaf et de l’administration fiscale.
Les amateurs ne peuvent pas faire n’importe quoi non plus, quand la route est barrée de façon légale par la loi, il ne faut pas tenter de la contourner au risque d’avoir des problèmes… ©Joëlle Verbrugge
Quelle différence pour un Auteur-Photographe ?
L’Auteur-Photographe, qui exerce sous couvert d’un statut d’artiste, peut de son côté vendre autant de tirages numérotés et signés qu’il le souhaite, mais toujours dans la notion d’œuvre d’art. En d’autres termes, il peut proposer toutes ses photographies, créer un site Internet où il propose des ventes en ligne, mais chaque photo ne peut être vendue qu’un maximum de 30 fois, tous supports et formats confondus.
S’il opte pour des séries plus courtes, par exemple une série de 10, chaque photo ne sera donc vendue qu’en 10 exemplaires maximum, toujours numérotée et signée. L’opération ne doit pas rester « occasionnelle » comme c’était le cas pour un amateur. Elle peut être recherchée, organisée, et effectuée avec toutes les photos du photographe.
L’auteur-photographe peut également céder des droits à des structures tierces (agence photographique, éditeur d’un livre, éditeur de cartes postales et de posters, etc.)
Mais il ne peut pas, lui-même, faire fabriquer et vendre des cartes postales et posters. La nuance est donc subtile : il peut céder des droits à un tiers qui se chargera de les vendre et qui le rémunérera en droits d’auteur, mais il ne peut pas, lui-même, vendre ces produits.
Enfin, l’auteur-photographe ne peut pas non plus vendre des photos ou des fichiers numériques aux sportifs, dans une situation identique à celle que j’évoquais pour l’amateur. Un statut d’artiste ne le permet pas !
A contrario, le photographe qui exerce sous un statut d’artisan, pour lui, la situation est plus simple : il peut TOUT faire ! Des ventes de tirages, numérotés et signés, non-numérotés et même numérotés au-delà de 30. Mais aussi des posters, des cartes postales, etc…
Attention, sur ce dernier point, aux aspects relatifs au droit à l’image. Distinguez bien, au niveau de vos prérogatives, l’étape de prise de vue (en principe accessible à tous sauf certaines compétitions qui limitent l’accès aux pros) et l’étape de l’éventuelle diffusion ou vente.
Le Photographe-Auteur a plus de choix qui s’offrent à lui, mais pour autant, il n’a pas toute la latitude pour vendre ses photos, il y a des restrictions ! ©Joëlle Verbrugge
Photographie sportive et droit à l’image
Le « droit à l’image », rappelons-le, est le droit de chaque individu d’éventuellement s’opposer à la diffusion de son image dans certaines conditions. À ne pas confondre, donc, avec le droit d’auteur que j’évoquerai plus bas.
Après avoir déterminé ce que vous pouviez, éventuellement, envisager comme vente ou mode de diffusion en fonction de votre propre statut, il faudra dans un second temps vous pencher sur la question du droit à l’image des sportifs.
Pour un sportif, qu’il soit pro ou non, célèbre ou non, les règles sont identiques à celles de tous les autres sujets humains photographiés.
On ne peut invoquer de droit à l’image en photographie sportive que si on est reconnaissable sur une photo. Le sportif de dos, de loin, à contrejour, etc. ne pourra en principe rien revendiquer.
Si le sportif n’est pas reconnaissable, le droit à l’image ne s’applique pas ! ©Joëlle Verbrugge
Si le sportif est reconnaissable, son droit variera en fonction de l’utilisation que vous allez faire de la photographie :
-
- Pour une utilisation « commerciale », le principe est simple : c’est IMPOSSIBLE sans l’accord de la personne représentée. J’entends par là, pour reprendre le même exemple, des cartes postales, posters, etc que vous éditeriez vous-mêmes (pour autant que votre statut le permette).
- Pour une utilisation artistique (par exemple l’exposition ou la vente de tirages numérotés et signés répondant à la notion d’œuvre d’art ou encore la simple publication sur votre site/blog/galerie en ligne), le principe est celui de la liberté sauf si le sportif lui-même démontre que la diffusion lui cause « des conséquences d’une particulière gravité » OU que la photo est contraire à la dignité humaine (cette dernière hypothèse étant sans doute très théorique en matière de photo sportive, sauf à imaginer les photos d’un terrible accident).
- Enfin, une diffusion à des fins d’information reste possible pour autant, précisent les magistrats depuis plusieurs décennies, que la photographie soit publiée dans certaines conditions : qu’elle soit en lien direct avec l’information illustrée, qu’elle ne soit pas détournée de son contexte, qu’elle ne soit pas contraire à la dignité humaine, etc.
Les questions à se poser sont donc multiples et il est important de s’interroger avant toute diffusion. Mais ceci ne doit pas vous freiner au moment de la prise de vue : votre sujet ne reviendra pas, et surtout, ce qui est interdit aujourd’hui pourrait fort bien être autorisé dans quelques années. Le monde juridique est en perpétuelle évolution.
Là, la sportive est reconnaissable, alors il faut faire plus attention à son utilisation ! ©Joëlle Verbrugge
Photographie sportive et droit d’auteur
Il reste une délicate question : celle de votre propre droit de propriété intellectuelle sur les photographies dont vous êtes l’auteur. Ce fameux « droit d’auteur ».
En vertu de ce droit d’auteur, vous pouvez notamment :
- Empêcher qu’on reproduise vos photos sans votre autorisation
- Et, même lorsque vous avez donné l’autorisation, interdire qu’on les modifie et exiger qu’on ajoute votre nom sur ou à proximité de la photo. Cela n’est pas un « cadeau » que vous ferait votre interlocuteur pour vous permettre « de devenir célèbre grâce à lui », c’est une obligation légale dont la violation peut entraîner pour lui une condamnation pour contrefaçon !
Le Code de la propriété intellectuelle précise que les droits d’auteur naissent du fait même de la création d’une photo. La jurisprudence, depuis quelques décennies, impose malgré tout que l’auteur de la photo qui revendique une contrefaçon doit démontrer « l’originalité » de sa photo, c’est-à-dire le fait qu’il a imprimé à celle-ci la marque de sa personnalité. Ce qui reste très subjectif, convenons-en.
Des difficultés se produisent régulièrement en matière de photos sportives notamment lorsqu’elles sont faites en rafale. Votre adversaire a alors beau jeu de venir expliquer au tribunal que si vous avez pu faire la photo, c’est grâce à la rapidité de votre boîtier…
Mais cet argument n’est pas, en soi, une vérité juridique. Il existe des jurisprudences qui admettent l’originalité de photos sportives, même en rafale. Je vous invite à lire si vous le souhaitez, à ce sujet, un article accessible à cette adresse et gratuit : .
Il s’agit du commentaire d’une intéressante affaire qui concernait précisément une photo sportive prise en rafale. Il suffit de s’inscrire sur le site, ce qui est également gratuit bien sûr.
Toutes les photos que vous créez sont sujettes au droit d’auteur, on parle ici de photo de sport, mais c’est valable pour tous les domaines photographiques. 😉
Enfin, toujours au niveau du droit d’auteur, une question reste ouverte en droit. En effet, le Code du Sport contient une disposition qui octroie aux organisateurs des manifestations des droits sur l’image de ces manifestations.
Le but est de compenser le coût de ce type d’organisation et d’en favoriser la fréquence dans un but de santé publique. Mais ce que ne dit pas la loi (et c’est dommage !), c’est comment combiner cela avec les droits d’auteur des photographes. Certains organisateurs ont donc l’habitude d’aller chercher toutes les photos prises lors de leurs compétitions et de s’en servir sans l’autorisation (et bien souvent sans le nom) du photographe.
Lorsque celui-ci revendique une atteinte à ses droits, l’organisateur dégaine alors la disposition du Code du sport, et le litige s’enlise à défaut pour la loi de prévoir comment combiner ces deux règles en apparence concurrentes.
A mon sens, rien ne justifie de toute façon que les droits moraux de l’auteur (qui sont incessibles et perpétuels) soient piétinés. Donc de toute façon il faudra toujours indiquer votre nom et ne pas modifier vos photos. Reste à combiner alors le principe même d’une utilisation par l’organisation, et vos droits patrimoniaux, ce qui est moins simple… et ce pour quoi j’attends avec impatience qu’un juge ait un jour à se pencher sur le sujet.
Quand les organisateurs abusent, il faut aussi savoir montrer un peu les dents !!!
Conclusion
Comme vous l’aurez compris, malgré les quelques zones de flou qui subsistent, on raisonne en matière de photo sportive comme dans les autres disciplines photographiques, dès lors qu’il est question des règles de droit.
Mais j’ai pour ma part hâte que des juridictions puissent enfin se pencher sur ces zones de flou, ce qui permettrait de ramener un peu de sécurité juridique.
Merci d’avoir consacré quelques minutes à me lire. 😉
Joëlle Verbrugge
Avocate & Auteur-photographe
www.droit-et-photographie.com
Publications : https://blog.droit-et-photographie.com/publications/
Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCIcTUbEHabR5XSHBodkqnTg
Site photo : www.joelle-verbrugge-photographe.com
Ps : C’est Mickaël qui reprend la main après ce bel article juridique spécial photographie sportive. Un grand merci à Joëlle pour ce gros travail réalisé. 😉
Posez toutes vos questions dans les commentaires, je me ferais un plaisir de vous y répondre et si besoin j’irai demander un peu d’aide à Joëlle. 😉
Remplissez le formulaire ci-dessous si vous aimeriez assister à une conférence sur le sujet (avec moi et Joëlle aux commandes). 😉
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A très bientôt !
Il y a une chose que je n’ai pas vue. On peut photographier les sportifs pendant des compétitions publiques, avec leur accord. Mais pendant les entraînements, le lieu n’est-il pas considéré comme privé ? Ça doit être la même chose dans le spectacle, entre les performances publiques et les répétitions.
C’est pour ça qu’il faut se faire accréditer et donc avoir l’autorisation de photographier. 😉
Bonjour et merci pour cet article très intéressant.
Pour ma part, je suis photographe amateur, particulier donc sans statut juridique. J’aimerai, en activité complémentaire, fournir mes photos et illustrations graphiques à une marketplace de print on demand de type Spreadshirt contre rémunération sous forme de commissions sur les ventes générées par la plateforme. Je précise donc que je ne vends rien moi même mais ne fourni que des visuels.
Dans cette activité, mon sujet est le sport mécanique. En matière de droit, peut on utiliser à des fins commerciales des photos qui illustrent de façon reconnaissable une voiture/moto ou autre?Faut-il une autorisation/license de la part du constructeur du véhicule illustré ?concernant le nom de la marque je pense que c’est évidement proscrit.
En vous remerciant
Benoît
C’est un sujet complexe, mais d’une manière générale si c’est reconnaissable il faut une autorisation.
PS : je viens de retrouver 2 articles dans ton blog qui parlent de l’accréditation !! Mon message précédent est donc caduque, j’ai ta réponse dans les articles !! Tu peux donc supprimer mon commentaire. Merci
Je n’ai pas été assez rapide sur ce coup alors. Mais tant mieux si la réponse à été trouvé sur mon blog. Merci d’avoir fait cet effort de recherche. 😉
Bonjour Mickael, je suis régulièrement tes articles depuis pas mal d’années et c’est toujours un régal. En relisant cet article avec Joelle Verbrugge, effectivement très clair et bien construit, je repense à un un problème récent : avoir été refoulé avec mon matériel photo en voulant assister à un match de rugby du Stade Toulousain. La demande d’accréditation est un passage obligé, ok, mais le risque de se voir refuser un tel sésame me paraît presque inéluctable. Je suis photographe, artisan (auto-entrepreneur), mais je n’ai pas de carte de presse. Je souhaiterais simplement faire de la photo sportive, pas pour la vendre, plus pour le plaisir (éventuellement l’utiliser sur mon site), et afin de développer cette activité à terme. Comment à ton avis présenter sa demande pour avoir une petite chance d’avoir une réponse positive ? Peut-être cela dépend-il tout simplement de l’organisateur (ici le Stade Toulousain), qu’il n’y a pas de règles et qu’il faut tenter sa chance ? Dans le cas contraire, je veux bien un conseil… Merci encore pour la qualité de tes articles, et à bientôt peut-être sur un stage ! Stéphane Lessieux (dans le 31).
Bonjour , je suis photographe officiel dans une station de ski , statut auto-entrepreneur et auteur photographe. J’ai un partenariat avec la station & l’ESF. Depuis 20 ans je travail avec la permission orale des parents , avec qui je parle avant les cours collectifs de l’ESF.
De plus en plus les moniteurs font des petits videos des enfants pour les reseaux sociaux. L’ecole developpe un nouveau site internet, et nous pensons qu’il est temps de mettre en place une autorisation formelle, a approuver au moment de reserver les cours . Pouvez-vous suggerer une/des phrase/s qui nous couvre/nt SVP? Merci de votre articles bien interessants
Il existe des tas de modèles écrit en ligne pour permettre de faire signer une autorisation. 😉
Pour les enfants, il faut celle des parents puisqu’ils sont mineurs. Ca peut être un document à faire signer à l’inscription en physique ou même en ligne. Ce n’est pas très complexe. Joelle Verbrugge mets des documents à disposition sur son site web si je ne dis pas de bêtises. 😉
Bonjour, est il possible de prendre des photos d’un événement sportif, type course à pied, trail, course auto et de publier des photos sur instagram, en tant qu’artisan-photographe (micro entrepreneur déclaré en tant que tel) et sans l’intention d’en tirer profit (juste amener de la visibilité à son travail mais pas de vente) sans l’aval des organisateurs ? (en gros ce que ferait n’importe quel spectateur pas spécialement photographe)
Je ne suis pas un spécialiste des questions juridiques non plus, c’est un domaine complexe et bourré de jurisprudences. 😉
Pour moi, si on est accrédité on a le droit d’utiliser les photos pour sa promotion, tant que c’est de la représentation. Maintenant si c’est pour vendre une affiche à un client par exemple, il faudra l’accord du sportif ou des sportifs s’ils sont reconnaissables.
Après niveau droit, sur certaines compétitions, ils font signer des papiers très litigieux, donc attention. 😉
Bonjour, merci pour cet article !
J’ai une question concernant la photographie sport et la commercialisation des photos,
J’ai un statut d’auto-entrepreneur dans un autre domaine et je souhaiterais mettre la photographie (notamment sport) en activité secondaire, notamment pour les saisons de ski et de surf. Je souhaiterais pouvoir prendre des photos des vacanciers au ski ou de surfeurs amateur et pouvoir leur vendre les photos au format numérique en guise de souvenir de vacance.
Je trouve peu d’information dessus, est-ce qu’il y a un cadre particulier pour ça, une accréditation nécessaire ou simplement déclarer son activité en tant qu’auto-entrepreneur peut être suffisant ? (voir ensuite si il y a besoin d’autorisation auprès du domaine skiable ou sur la plage)
Merci d’avance pour les réponses !
Généralement les autorisations pour être photographes pros sur les pistes sont données par les stations de ski. Et ce sont elles qui emploient des photographes. Pour les plages c’est probablement les mairies qui peuvent autoriser, mais je pense qu’ensuite le statut pro importe peu. Tant qu’n a le droit de faire ça avec son statut c’est bon. 😉
Bonjour,
Merci pour ce super article de Joelle
En tant qu’organisateur d’évènement (course à pied) peut-on prendre en photo tous les participants afin de diffuser leur image sur un site pour que chacun récupère sa ou ses photos (mais potentiellement celle des autres) sans faire signer d’autorisation ?
Au niveau de notre club on pense mettre une clause dans le règlement de la course concernant le droit à l’image et l’usage qui pourra être fait des photos. Ca nous parait suffisant meme si personne ne lit les règlements…
Faudrait-il mettre une clause sur l’utilisation que les coureurs pourront faire des photos dans le règlement et lors de la diffusion ?
Désolé, ce commentaire est passé dans les indésirables pour je ne sais quelle raison.
Il est possible d’informer tous les participants à l’inscription qu’ils seront en effet photographiés et que ces photos pourront se retrouver sur tel site web. Après si n’importe qui peut récupérer la photo de n’importe qui, là plus personne ne peut maîtriser l’utilisation qui sera faite derrière. Il existe des sites web et des photographes spécialisés dans le fait de pouvoir récupérer seulement ses propres photos avec un code, un numéro de dossard, etc…
Mais si les photos sont mises à disposition et gratuitement ce sera compliqué d’en interdire certaines utilisation. Si c’est payant de même de toute manière.
Deux champions finissent 1er et 2ème lors du marathon de Cannes.
L’évènement a été un grand succès médiatique.
Quelques jours plus tard, la photo de ces deux coureurs a été utilisée par la Mairie de CANNES dans une campagne de promotion de la ville destinée, à l’évidence, à développer le tourisme économique. Il s’agit d’une photo où l’on aperçoit très clairement les deux sportifs avec pour slogan « Cannes, un festival de sports ». Les coureurs prétendent n’en avoir jamais été informés.
La mairie de Cannes a t-elle le droit de publier ces photo en sachant que c’était une photo prise lors d’un événement sportif ?
Le but des commentaires de cet article n’est pas de résoudre des litiges quel qu’ils soient. Le but étant de répondre à des interrogations ou d’échanger.
D’autant plus que là il n’y a pas toutes les infos qui permettent de comprendre le problème, donc je pense qu’il serait plus judicieux de faire directement appel aux services (payants et c’est normal) de Joëlle Verbrugge si vous êtes l’auteur de la photo en question. 😉
Bonjour,
Je me suis déplacé sur un concours équestre il y a peu de temps, j’ai pris 2 cavaliers en photo, et l’on m’a demandé d’arrêter de prendre des photos, je ne sais pas quel titre avait cette personne par rapport à la compétition. J’ai proposer à cette personne de poster mes photos sur instagram deux semaines plus tard ou plus tard encore si elle souhaitait, pour que la photographe officielle puisse vendre ses images sans concurrence, et par respect pour elle, cependant elle a refuser. Et m’a demander de partir.
Je me demandais si c’était bien légal de prendre des photos sur une compétition de cso, sans but commercial derrière, mais seulement d’en poster quelques unes sur les reseaux ?
Tout est expliqué dans l’article et mieux encore dans le livre de Joëlle Verbrugge. 😉
Mais en gros si on veut photographier une compétition, il faut se faire accréditer. Si on vient en tant que simple personne qui photographie, en théorie on a droit de faire des photos. Mais à partir du moment où des gens refusent d’apparaitre, mieux vaut ne plus en faire d’eux. C’est impossible sur place de savoir si le but est commercial ou non. On peut très bien mentir ou ne pas dire toute la vérité.
Après il aurait fallu absolument savoir qui était la personne en question. Parce que parfois certaines personnes s’accordent des droits qu’elles n’ont pas…
Superbe article, c’est vraiment ce que je cherchais.
Petite question à propos des droits d’utilisations des photos sportives. Comme bcp de mondes ici, je prends souvent des photos sur des épreuves de skis / skis de fond / biathlons, en tant que photographe passionné. Il m’arrive de les diffuser sur les réseaux sociaux, et, certaines fois, les athlètes eux-même, ou leurs fans clubs me les demandent pour mettre sur leurs réseaux sociaux, la plus part du temps j’accepte gentiment à condition de limiter leurs utilisations aux réseaux sociaux et de bien créditer l’auteur des photos… Certains jouent le jeu, d’autres volent complètement les photos et oublient les droits d’auteurs… Bref, pas très grave, on s’amuse à mettre les crédits en commentaire quand il faut…
Malheureusement, certaines fois, ces photos se retrouvent dans des journaux papiers quotidiens (sous un autre crédit) ou se retrouvent sur des bâches mais plutôt type publicitaire, institutionnel ou encore d’illustrations de la commune / région, avec un slogan… (car bon, « Allez XXXX ! », ça pose pas de soucis, mais là, on sens qu’il y a un slogan, bref, pas « neutre »…) Certains athlètes ou fan clubs transmettent donc ces photos à d’autres personnes plus commerciales ou institutionnelles.
Que faire dans ces cas là ? Mettre en demeure ?
Merci pour vos réponses, et encore merci pour cet article !
Dans ce cas-là il faut attaquer les diffuseurs oui. Mais attention, parce qu’en donnant des photos gratuitement sans faire une cession de droit d’auteur bien précise, on prends le risque de ne pas pouvoir en cas de procès qu’on s’est fait voler les photos. C’est pour ça que je précise souvent qu’il ne faut pas donner ses photos, ça n’a que de mauvaises conséquences pour soi et pour les autres. 😉
Et il faut bien sûr transmettre que des photos en basse définition, ça évitera des impressions en grand format au moins. 😉
Effectivement, c’est une bêtise de donner… Mais je ne donne jamais l’original (en RAW), uniquement une version plus petite en JPEG… Donc, pour moi, il est très facile de contrecarré ce type d’arguments (un fichier RAW vs un fichier réduit, impossible de dire que tu as fait 18M de pixel avec 4M…)
Avec une 4M de pixel, ce que je croyais être faible, une affiche type publicitaire a été crée…
Mais maintenant, je vais faire en sorte de ne plus donner mes photos, où alors avec un gros copyright dégueulasse, ou en version 0,2M pixel, ou les deux… Tu veux faire plaisir, et bah on abuse de ma gentillesse…
Après je pense qu’il faut bien savoir à qui on donne et pourquoi. Et bien briefer les gens avant d’envoyer les photos pour leur expliquer de ne pas faire n’importe quoi avec les photos. Beaucoup sont justes totalement ignorants de ces choses…
Bonjour,
Je débute en tant qu’artisan, je vends des photos équestres d’association locale sur des petits concours locaux… Que dois-je faire pour m’assurer que tout cela est bien fait ? (facture ? contrat avec les associations ?) Pour l’instant tout est fait amicalement …Merci !
Bonjour
Il faut simplement faire un contrat oui. De toute manière quand on se pose la question c’est qu’au fond on sait que c’est nécessaire. 😉
Il faut faire un contrat ou un partenariat par écrit avec l’association, mais après je suppose que les photos sont vendues directement aux participants, donc eux ils leur faut un reçu ou une facture par exemple.
A bientôt sur le blog !
Contente de voir la prose de Joëlle Verbrugge par ici ! 🙂
Il fait toujours du bien de clarifier les choses et de faire des rappels.
J’ai une question. Il y a quelques années, je devais faire une petite bannière qui avait pour destination le site internet d’une fédération sportive, dessus il devait y avoir de représentés des joueurs de l’équipe nationale. J’avais demandé des conseils au service demandeur et on m’avait indiqué que, par rapport aux droits à l’image des joueurs, il fallait mettre plusieurs joueurs sur la bannière et pas un seul. S’il y en avait un seul, on n’avait pas le droit, alors qu’à plusieurs, c’était une notion de collectif et cela ne posait aucun souci en terme de droits à l’image. Est-ce que c’est une vraie notion en matière juridique ? Ou est-ce que cette fédération sportive avait un souci avec un joueur en particulier ?
Content que ça te plaise. 😉
Joëlle serait plus à même de répondre, mais je pense qu’ils ont dit ça parce qu’ils avaient peur d’avoir un souci de droit. C’est comme dans une manifestation, si un photographe de presse fait un gros plan sur une personne en particulier, normalement il doit demander l’autorisation de publication ou je crois qu’il doit en gros être assez visible pour que la personne d’elle-même vienne lui dire qu’elle n’est pas ok. Alors que si cette personne est noyée dans la foule, ça passe et le photographe ne risque aucune attaque sur le droit à l’image.
Pour ton cas précis, si cette photo a été prise officiellement par un photographe accrédité ou mandaté par la fédération, pour moi y a aucun souci, vu que c’est pas une démarche commerciale.
Après, ils avaient peut-être aussi un souci avec un joueur en particulier ou ils s’étaient fait attaquer par quelqu’un pour une autre histoire un peu avant.
Oui je pense aussi car c’étaient des photos prises par un photographe accrédité.
Superbe article, merci
Merci d’avoir pris le temps de le lire. 😉
Article super intéressant, merci pour le partager. Bonne continuation Mickaël.
Merci d’avoir pris le temps de le lire surtout. 😉
Merci pour cette article très intéressant qui pose de manière claire les enjeux liés au droit d’auteur et au droit à l’image.
Ce commentaire aussi est clair, précis et limpide. 😉
Merci. 😉
Coucou Mickaël,
Je suis heureuse de lire Joëlle Verbrugge sur ton blog, j’ai acheté dernièrement son livre « vendre ses photos » !! Donc merci pour cet article plein de rappels et qui m’amène d’autres questionnements…
Si je prends l’exemple d’une course à pieds type trail , je comprends que les coureurs signent une autorisation d’utilisation de leur image à l’organisateur… mais ça vaut pour quel(s) photographe(s) ? Car en tant que photographe, je ne peux obtenir les autorisations des compétiteurs que par le biais de l’organisateur ; est-ce que donc ce dernier cite le nom des photographes concernés dans le document à signer ou est-ce que ça vaut d’office pour toutes les images qui seront prises sur la course ? Parce que je peux très bien me pointer (comme je l’ai fait souvent) sur une compétition et prendre des photos… mais dans ce cas ai-je le droit de les vendre sur mon site sachant que les coureurs ont donné leur autorisation à l’organisateur ? Je ne pense pas mais ce n’est pas très clair. Est-ce que le fait d’être accrédité sert aussi à ça ?
Merci d’avance pour ta réponse ! 😉
Un bon achat tu verras, c’est pour ça que je te l’avais conseillé pendant le stage. 😉
Si tu fais officiellement partie des photographes accrédités et que les coureurs ont signés une décharge, pour moi aucun souci pour vendre les photos. Après, c’est la question du statut qui va poser problème. Je ne sais plus si tu es autoentrepreneur ou photographe-auteur.
Mais si t’es pas accrédité, les photos ne peuvent servir qu’à illustrer ton site web, tu ne peux pas les vendre si les personnes sont reconnaissables.
L’accréditation atteste officiellement de ta présence et te donne des droits que tu n’as pas en tant que spectatrice. 😉
Ça je le dis en formation photo spéciale sport, l’accréditation c’est la base, il faut les demander dans la plupart des cas. 😉
Merci pour ta réponse, ça s’éclaircit ! Je suis photographe artisan, et non auteur c’est surtout ça qui compte ! Donc je vais partir à la chasse aux accréditations… au moins pour me faire la main et alimenter mon futur site web ! 😉
Article intéressant car ce domaine (sport) n’est que rarement traité dans quand on parle de photo.
J’ai des interrogations concernant le droit à l’image car il est dit qu’il faut que la personne doit se reconnaître pour faire appel a ce droit.
Est-ce que cela veut dire qu’un sportif peut nous réclamer des photos de lui gratuitement car il est sur les images et reconnaissable?
Ou est-ce que cela limite uniquement la vente auprès d’autres personnes/organismes des images de ce même sportif?
Aussi, dans des événements sportifs, même si ce n’est pas toujours le cas, j’ai cru (peut-être à tort) que les participants acceptent l’utilisation de leurs image durant l’événement. Par exemple, sur une épreuve de calibre mondiale, faut-il prendre contact avec l’athlète si nous voulons vendre une image de cet athlète à un journal, ou un organisme ou autre?
Bravo en tout cas pour cet article!
J’en prendrais encore + des informations de ce genre 🙂
Effectivement le sport est souvent mis de côté, enfin pas sauf mon blog puisque je parle régulièrement de sport. 😉
Le sportif peut t’interdire d’utiliser la photo ou te le demander gentiment, mais il ne peut pas s’octroyer tes droits d’auteur pour autant et réclamer la paternité de tes photos.
Pour ce qui est de la vente, comme expliqué dans l’article, ça va dépendre de ton statut. 😉
Quand tu es accrédité, par défaut et sauf si on vient te dire non, tu as le droit de prendre tout le monde en photo. Mais encore une fois, comme expliqué dans l’article, tout dépend de l’utilisation finale. Mettre sur un site de vente c’est pas comme une galerie sur ton site par exemple.
Si tu dois utiliser commercialement la photo et qu’on voit le visage du sportif, il te faudra son accord.
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Après, si le sport te plait vraiment, sache que je propose des formations photo sur le thème, je te laisse les découvrir (les onglets cours, stage et voyage) : http://www.vp23.fr
Et Joëlle sur son propre site web donne régulièrement de l’info juridique concernant la photo et elle a écrit plein de livres intéressants. D’ailleurs je vais bientôt en parler ici-même. 😉
[…] Je vous invite à lire le fruit de son travail sur mickaelbonnami.com […]
Bonjour
Article vraiment très intéressant..
Une simple question comment cela se passe sur des compétitions où il y a un photographe officiel avec un contrat d’exclusivité de ventes et de diffusion et que des photographes amateurs font leurs clichés et les diffusent gracieusement ou pas sur les réseaux sociaux?
Bonne journée à vous
Merci d’avoir pris le temps de lire l’article. 😉
Dans le cas évoqué, je ne vois que des gens qui font n’importe quoi… Les photographes qui demandent des exclusivités, je trouve ça stupide et égoïste personnellement. Et les amateurs qui donnent gracieusement leurs photos de même.
Souvent, le deuxième comportement induit celui de ceux qui vont demander des exclusivités.
Maintenant, si les photos sont à destination des réseaux sociaux juste et que ce n’est pas pour être donné aux sportifs, aux organisateurs ou je ne sais qui (comme évoqué dans l’article), pour moi aucun problème. A voir ce qu’en pense Joëlle.
Mais si l’organisateur a autorisé une exclue, il va certainement veiller à ce que ce soit respecté et empêcher les amateurs de faire des photos ou d’accéder à certaines zones, etc… Peut-être même interdire les appareils photo. Pour les matchs de Ligue 1 par exemple, les appareils photo sont interdits dans les stades. Après tout dépend du type d’appareil et de la zone où on va (en présidentielle on est tranquille en général), mais c’est fait pour gérer correctement le droit à l’image dont l’article parle.
C’est un peu dur de répondre sans avoir plus de détail sur la compétition et le contexte. Du coup, j’espère avoir apporté tout de même une réponse satisfaisante. 😉
C’est sur les compétition équestre ou les exclusivités sont courantes comme les photographes payent pour leur emplacement et ainsi pouvoir vendre aux cavaliers. Les sites sont accessible aux appareils et les spectateurs étant sur le bord des carrières ou à coté des obstacles, ils peuvent avoir un cadrage intéressant eux aussi certes en moins grand nombre que le photographe qui est au milieu et qui lui se déplace.
Ok je comprends et je connais un peu ces pratiques. Mais je fuis ce type d’évènement perso, je trouve ça agaçant à tous les niveaux. Je pense qu’on peut vendre aux cavaliers et signer des contrats sans pour autant empêcher les autres de photographier. Quand on est sûr du travail qu’on produit, ça me paraît être la base.
J’ai bien aimé votre façon rationnelle de présenter ce document sur le droit d’auteur en photographie sportive.
Pendant deux ans , mon petit fils a été en centre de formation de l’Olympique Lyonnais, meilleur buteur en
championnat U 14 et terrassé physiquement par une mononucléose en U15 Elite. J’ai alimenté le club en photos
ainsi que les parents gracieusement bien sur et j’ai toujours refusé de les diffuser sur le net même si le club faisait signer aux parents une clause libératoire pour les photos…….simple respect pour moi du garçon et des parents.
Quel régal aussi les commentaires des garçons, l’un deux me disait que j’étais leur deuxième papa !!!!!!!!
Simple anecdote et je vous souhaite plein de bonnes choses à vous Joëlle et Mickaël.
Merci pour ce commentaire et pour l’anecdote. 😉