Photographe de sport, c’est un métier ou juste une passion ?
Si vous me suivez, vous savez que j’ai eu quelques soucis dernièrement dans le monde du sport…
Que ce soit avec la Fédération Française d’Athlétisme qui ne me paye pas ou la compétition du Starperche Bordeaux qui me refuse une accréditation parce que je ne donne pas mes photos, j’ai été servi…
Être photographe de sport c’est compliqué de nos jours et ça ne devrait pas s’arranger à l’avenir malheureusement…
Le but de cet article, c’est de vous livrer ma vision de la situation et informer les photographes amateurs ou pros sur les dérives à proscrire.
Si vous aimez la photo de sport, lisez cet article !!! 😉
Comme cet athlète, moi aussi j’y ai cru pour mon accréditation au Starperche cette année, mais ça ne passera pas…
Photographe de sport, un métier ou simplement une passion ?
Être photographe de sport, c’est un métier bien sûr. De nombreux photographes en vivent encore et heureusement. Que ce soit au niveau de la presse, des grosses agences photo, des marques ou auprès de sportifs de renom qui peuvent s’attacher les services d’un.e photographe.
Mais les places sont chères, très chères même… Et là encore peu de chance que ça s’améliore, parce que la presse n’est pas à son top niveau et les budgets communication fondent régulièrement… Finalement tout est déjà résumé ou presque. C’est un milieu très concurrentiel où on a beaucoup de prétendant.e.s pour très peu d’élu.e.s.
C’est pour cette raison que le photographe de sport est souvent vu comme un passionné de sport avant-tout… mais c’est le cas finalement.
Le profil type du photographe de sport, c’est plutôt un mec, la quarantaine en moyenne d’âge et un spécialiste d’une ou 2 disciplines sportives. Heureusement, de plus en plus de femmes (et plutôt jeunes) arrivent dans le game et j’en suis très content à titre personnel. Dans les retours que j’ai sur mon livre aux Editions Eyrolles (Les secrets de la photo de sport), j’ai souvent des femmes et c’est cool ! 🙂
Il y a beaucoup plus de photographes passionnés et amateurs que de pros dans le milieu du sport. C’est un fait et ce n’est pas très grave sur le papier. Sauf qu’en pratique c’est une des principales raisons qui font que ce monde de la photo de sport déraille complétement parfois…
Mon livre est encore dispo en librairie !!!
Une histoire d’envie et de gloire !
Être passionné, c’est aimer ce qu’on fait, c’est avoir des envies et rêver. C’est aussi simple que ça ! Et je souhaite à tous les photographes d’être passionnés par ce qu’ils font. Je suis moi-même passionné et j’ai des tas de rêves en tant que photographe de sport. Je pense tout d’abord aux Jeux olympiques, parce que je donnerai cher pour en être un jour dans ma vie. 🙂
Ce sentiment est partagé par bien des photographes, que l’on parle des JO, d’une belle compétition ou n’importe quel évènement sportif attirant. Et c’est d’ailleurs le début des emmerdes…
Quand je dis que je donnerai cher pour être aux JO, me concernant, c’est une expression. Je ne suis pas prêt à tout pour y aller, à commencer par proposer gratuitement mes services. Parce que c’est ça le souci des passionnés, c’est qu’ils sont prêts à prendre du plaisir gratuitement, sans contrepartie, consciemment ou même inconsciemment parfois. C’est naturel et logique d’être tenté, ce qui l’est moins c’est justement de craquer et de passer du côté obscur de la force…
A mes débuts, je rêvais de photographier les girondins de Bordeaux au Stade Chaban-Delmas et clairement si le club m’avait proposé d’en être en échange de mes photos, j’aurais dis 1000 fois oui je pense. Je ne connaissais pas le milieu de la photo de sport, ni même celui de la photo comme aujourd’hui et comme n’importe quel photographe lambda, je ne visualisais que le rêve, sans être conscient de tout ce que ça implique.
Aujourd’hui, la dimension de gloire se rajoute même au rêve, notamment à cause des réseaux sociaux, mais j’en parle plus bas. 😉
Pour ma part, il se trouve, que j’ai pu photographier plusieurs fois les girondins dans ce stade mythique, sans jamais donner mes photos ou marcher sur la tête de quelqu’un et j’en suis d’autant plus fier aujourd’hui. 🙂
Mais j’ai toujours eu plutôt conscience de ce que je faisais, eu du respect pour les pros et l’envie aussi de bien faire les choses. Par contre, beaucoup de photographes ne se posent pas du tout ce type de questions… Certains se moquent complétement de tout ce qui touche au respect et à l’éthique même…
Finalement, ça revient à se demander si on n’est ou non prêt à tout pour atteindre ses rêves. Ce n’est pas vraiment mon cas. Après, je suis peut-être l’idiot qui veut rester majoritairement classe et éthique dans un milieu de requins… Je veux bien avoir votre avis sur ce point dans les commentaires. 😉
A défaut d’aller aux Jeux Olympiques, j’ai eu la chance de photographier beaucoup de sportifs qui sont allé aux JO, comme ici avec Joris Daudet notre meilleur pilote de BMX.
Pourquoi ne faut-il pas donner son travail ?
Combien de fois j’ai entendu des amateurs, suite à une demande d’un club, dire qu’ils ont envie d’être sympas en donnant leurs photos pour aider ? C’est une chose très courante… malheureusement. A ce titre, j’ai déjà écris des articles sur le sujet, notamment celui-ci : Donner ses photos ce n’est pas bien grave !
Il faut avoir une vision d’ensemble pour bien comprendre les travers du milieu de la photo de sport. Ce qui n’est pas donné à tout le monde en débarquant dans le milieu bien sûr…
Si on prends le cas du papa qui photographie sa fille au football par exemple et qui file ses photos au club pour sa communication, pour le calendrier ou je ne sais quoi, il ne fait pas directement concurrence aux pros finalement. On peut légitimement penser que son geste n’est pas dommageable pour le métier de photographe de sport. Aucun photographe pro ne s’intéressera à un petit match de district avec des gamines de 12 ans…
Sauf que ce papa, même si son intention est louable, laisse indirectement entendre que n’importe qui peut être photographe de sport, qu’une photo n’a pas de valeur et que tout ceci est logique et normal, presque un dû.
Tout le monde ne s’en rend pas compte, mais c’est un vrai fléau… parce qu’il n’est pas localisé mais bel et bien général. Dans l’inconscient général, la photo ne demande pas tant que ça de compétences et surtout c’est normal que ce soit du bénévolat. Parce que des papa photographes, des potes, des connaissances prêtes à faire ce genre de chose, il y en a énormément.
Combien de fois, j’ai été contacté par des clubs qui voulaient des photos un peu plus pros que celles du papa en question, mais qui ne souhaitent pas les payer ou à très bas prix. Avec comme excuses, lui nous les fait gratos, elles sont moins belles que les vôtres, mais on ne pensait pas que ce serait si cher pour avoir vos photos. Et là on ne parle pas de prix exorbitants, j’ai déjà entendu ça pour des photos à 20€ pièce pour un petit site web de club, pas un budget de 200 000€ quoi. 🙂
Donc généralement on me répond que l’on continuera à utiliser les photos du photographe attitré du club, qui est peut-être pas très bon, mais il est gratuit.
Ce n’est pas toujours dit aussi crument, mais c’est ce qui en ressort a minima. Donc ce papa très content de rendre service, est aussi pris pour une vache à lait, sans même le savoir. Finalement, je préfère ma place que la sienne. Je préfère être celui qui est trop cher et dont on ne peut pas se payer le travail, que d’être celui dont on se sert même s’il n’est pas au niveau…
D’ailleurs, que se passera-t-il pour lui, le jour où une maman plus douée que lui pour la photo et prête à rendre service débarquera au club pour elle suivre son fils qui joue au foot ? Je sais que vous savez !
En donnant son travail, que ce soit en photo ou n’importe quel domaine, on ne peut que donner l’impression que ça n’a pas de prix et que c’est un service gratuit qui est rendu. On donne aussi l’impression qu’on ne valorise pas soi-même son travail et qu’on ne respecte pas plus que ça ce qu’on fait. Et ça c’est un vrai problème qui touche le monde de la photo et les milieux artistiques !
Mais les photographes de sport se le prennent régulièrement en pleine tête…
Je pense que le resto où j’ai fait cette expo photo devrait inviter gratuitement les gens à manger. Finalement un monde à l’image de celui des photographes c’est pas si mal.
Photographe de sport bénévole
Depuis le temps, j’ai une vision assez globale des choses il me semble et de l’expérience dans le monde du sport. Je vois bien à quel point tous les amateurs (et même les pros) qui donnent des photos représentent un vrai souci général. Certains clubs, certaines compétitions et même certaines Fédérations savent s’en emparer à leurs seuls profit. Je vais vous donner deux exemples que j’ai vécu récemment pour vous montrer, qu’à tous les étages l’activité de photographe de sport n’est pas respectée comme il se doit.
Vous le savez sûrement, la FFA m’a commandé une prestation qu’elle ne m’a pas payé depuis mars 2021… La malhonnêteté et la bêtise ne sont pas le faits des ces photographes de sport bénévoles bien sûr, ça c’est juste du ressort de la Fédération Française d’Athlétisme et de certaines personnes à sa tête… En revanche, dans les arguments d’un des pontes de la FFA concernant mon dossier, il m’a balancé plusieurs fois à la gueule, on va pas payer 500 balles pour une photo non plus !!! Très sympa ce gars…
Son ton était particulièrement sincère et donc blessant du coup. En gros le gars trouve que payer une photo c’est déjà limite une faveur, alors la payer à bon prix ou plus chère… Et même payer tout court dans son cas… 😆
En réalité, j’ai livré plus de 80 photos à la FFA et entre le déplacement, la prestation sur place, le tri, le post-traitement des photos et l’envoi, c’est une grosse journée de travail. Après qu’ils n’aient utilisé que 2 ou 3 photos seulement, c’est leur problème. Il n’avait juste pas besoin de me demander autant de photos dans ce cas, mais c’était leur souhait et encore j’ai freiné leurs ardeurs…
Mais cette phrase que j’ai eu le malheur d’entendre, « on ne va pas payer autant pour une photo », ça en dit long… Parce que oui, je peux l’affirmer, la FFA utilise bien évidemment des photographes bénévoles pour obtenir des photos des évènements et compétitions. Elle est trop contente de pouvoir accréditer des types qui vont ensuite leur donner des photos. J’en ai croisé lors de mes différentes accréditations et notamment sur des Championnats de France.
Autre exemple récent, j’ai reçu un refus d’accréditation de la part du Starperche Bordeaux. En 2021, j’y suis allé avec plaisir et j’ai pu photographier cette belle compétition, avec notamment la présence de Renaud Lavillenie. J’en garde un bon souvenir, ainsi que cette série photo : Starperche Bodeaux 2021
Sauf que cette année, alors que je pensais pouvoir être accrédité, on me refuse l’accès à la salle. Au motif que je ne donne pas mes photos… Il faut savoir que l’année dernière, ils ont apprécié mes photos au point de m’en piquer pour les mettre sur leur site web, sans m’avertir bien sûr. Je l’ai su grâce à Pixtrakk puisque le logiciel a détecté automatiquement les photos sur leur site web.
Comme j’avais eu un bon contact, au lieu de laisser les avocats de Pixtrakk se charger de l’affaire pour moi en temps masqué, j’ai contacté les organisateurs pour leur dire de faire gaffe en prenant les photos des photographes sans rien demander. Je leur ait dit gentiment que je pouvais leur faire un devis si jamais ils voulaient garder les photos et que je serais même fier de les aider à communiquer.
Ils ont préféré virer les photos et ne rien payer, mais ont visiblement gardé une rancœur contre moi, alors que c’est eux qui se sont foutu de moi finalement… Mais ce qui concerne directement cet article, c’est la façon dont ils parlent des photographes accrédités. Voici la première réponse que j’ai reçu après ma demande d’accréditation :
Bonjour,Nous avons déjà validé les photographes qui nous laissent utiliser leur images.MerciL’organisation
C’est vraiment relou quand on doit se battre pour réaliser des photos, faire notre travail ou juste kiffer…
Les réseaux sociaux…
Le phénomène, des photographes prêts à donner leurs photos pour obtenir une accréditation, suivre un match ou je ne sais quoi, n’est pas nouveau. Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, ça s’est amplifié ! Comme beaucoup de choses vous me direz…
Parce que les photographes veulent pouvoir faire des photos sur de beaux évènements, mais ils veulent aussi pouvoir s’en vanter et être mis en avant. Certains sont encore plus prêts et aptes qu’avant à faire du n’importe quoi…
J’ai vu des photographes se vanter d’avoir une publication dans un magazine, une accréditation exceptionnelle, un tirage d’art chez un sportif ou je ne sais quoi encore, alors que tout à été fait gratuitement…
C’est quelque chose qui m’échappe totalement, jamais je ne pourrais être fier d’une publication, si jamais j’ai donné ma photo ou supplié mon client de me publier… En quoi c’est un exploit ? Si demain, je monte une boulangerie qui donne son pain, en quoi ce serait une fierté de voir la queue devant cet établissement ? Dites-moi dans les commentaires si je déraille et si je suis un imbécile de penser comme ça !
Maintenant, il y a des personnes qui ne se rendent même pas comptent de tout ça, des travers de ce genre de pratiques et qui sont juste tout simplement naïves. Je ne peux pas totalement leur en vouloir non plus, on fait tous et toutes des erreurs. Mais j’essaye d’informer à mon niveau pour juguler ce genre de pratiques et faire comprendre les choses.
En revanche, j’ai beaucoup plus de mal avec les guignols qui savent très bien qu’ils ne privilégient que leur propre tronche et qui se moquent des conséquences de leurs actes totalement irréfléchis. Ce qui compte c’est juste leur gueule, se mettre en avant et peu importe s’il y a des préjudices pour la profession de photographe de sport, pour la vision des clients vis à vis du monde de la photo, et ainsi de suite…
A mon petit niveau, je contribue à informer les personnes qui ne savent pas tout ça et tant mieux s’il y a des prises de conscience suite à la lecture de cet article.
Aujourd’hui, ça me pose un vrai problème de voir que des photographes se comportent de la sorte et ne pas être inquiétés… Ils sont dans le confort, alors que d’autres se font évincer d’une compétition ou ne peuvent plus vendre de photos à un prix décent.
Pour ma part, je considère que les plus légitimes sur une grosse compétition, ce sont les photographes qui ont la carte de presse, puis ceux qui bossent en agence et les indépendants comme moi et ensuite les amateurs. Un photographe indépendant qui prend la place d’un photographe de presse ou l’empêche de bosser correctement sur place c’est lamentable, tout comme un amateur qui fait de même vis à vis d’un indépendant.
Je pense que tout ce petit monde peut pourtant travailler ensemble sur une compétition. Je n’ai aucun souci avec les amateurs, ce n’est pas le sens de cet article. Je le précise, au cas où vous ne l’aviez pas encore compris. 😉
J’ai été amateur et très content de pouvoir évoluer à côté de photographes pro et de renom même parfois. Mais j’ai toujours eu à cœur de ne pas leur porter de tord, ce qui est d’ailleurs toujours le cas à l’heure actuelle. D’ailleurs je me comporte de même avec les amateurs et même des gens dans le public parfois. J’attends qu’ils fassent leur photo pour passer devant, je trouve ce genre d’interaction toujours sympa. Bref, je n’aime pas faire chier les autres en fait. 🙂
Certains photographes sont prêts à prendre tous les raccourcis pour passer devant tout le monde et être dans la lumière…
Conclusion
Pas simple d’être photographe de sport de nos jours… Il faut vraiment être motivé franchement. Me concernant, la passion est là et je fais de la photo de sport pour essayer de faire de belles photos avant de gagner de l’argent avec et je compte garder ce fonctionnement à l’avenir.
C’est économiquement une connerie sûrement, mais je pense qu’il est plus important pour moi de cultiver l’envie et la passion pour continuer de progresser dans la durée. 🙂
Si vous êtes amateur et que vous vous lancez dans la photo de sport, pensez à mon livre déjà (Les secrets de la photo de sport) et essayez surtout de prêter attention à ce nouveau monde dans lequel vous débarquez. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, pas demander d’accréditation, pas avoir d’ambition ou vouloir faire des belles choses. Ça veut juste dire qu’il n’est pas intéressant pour vous sur le moyen et long terme de bousculer ou détruire l’outil qui vous plait.
Combien de fois j’ai vu des photographes amateurs se prendre au sérieux en photo et prendre un peu la grosse tête parce que tout le monde leur dit que tout ce qu’ils font est magnifique, puis se prendre de gros stop une fois qu’ils passent pros ? Plein de fois, parce qu’habituer les gens au gratuit pour ensuite leur vendre des trucs, c’est quasiment peine perdue pour moi… Et plus longtemps on pratique le gratuit et le n’importe quoi et plus ce sera difficile d’en sortir malheureusement…
Tant que c’est gratuit on va vous faire des louanges, mais le jour où vous dites que c’est payant, ces mêmes personnes seront beaucoup plus difficiles sur leurs attentes et la qualité du travail rendu. Et j’ai vraiment vu plein de cas du genre et on m’en a rapporté tout autant que ce soit dans les commentaires du blog ou par mp sur mes réseaux sociaux. Ce ne sont pas des cas isolés, ne le croyez pas. 😉
Que vous n’osiez pas vendre une photo au départ, que vous pensiez que votre travail n’est pas vendable ou autre, c’est normal. C’est le syndrome de l’imposteur et toutes les personnes conscientes de leurs limites y font face. Mais les pros aussi peuvent l’avoir, ce n’est pas seulement une question d’expérience ou de statut. Maintenant quand on est amateur, on ne doit pas vendre de photos non plus bien sûr en théorie. Mais exceptionnellement c’est jouable, il faut juste légalement déclarer les revenus sur votre feuille d’impôts et faire une facture, même à la main.
Et si vous avez des demandes régulièrement, vous n’aurez qu’à faire comme moi, je vous souhaite que le cas se présente : Mickaël Bonnami Photographe
Je vous souhaite de réussir en tant que photographe de sport et de réussir surtout à intégrer ce petit monde sans chercher à le bouleverser dans le mauvais sens du terme, bouleversez-le par votre vision et votre travail photographique en revanche !!!
Cet article, rejoins un peu le débat que j’ai eu il y a quelques semaines avec Oui-Oui dans cet article Payant, gratuit et concurrence déloyale !.
Tous les avis sont acceptés, dans les commentaires, vous avez le droit de défendre le fait de faire du gratuit ou de regretter de le faire. A toute de suite dans les commentaires. 😉
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Dans bon nombre d’événements auquel je participe en tant que « photographe », notamment sports mécaniques, l’organisation est souvent basée sur des bénévoles : commissaires de piste, sécurité, accueil…
Mickael, est-ce que selon toi, le « photographe » bénévole qui donne ses photos à une association à but non lucratif, de son plein gré car ça lui fait plaisir de faire connaître l’association en question, se place dans le cadre de la concurrence déloyale ? A ce titre, il se place au même iveau que n’importe quel bénévole qui participe à l’organisation.
Est-ce que publier des photos sur son blog où d’un simple « clic droit/enregistrer sous » les participants à un événement peuvent récupérer un souvenir (même si pas en HD … qu’importe si c’est pour stocker sur le téléphone), ça devient de la concurrence déloyale?
Si tu prends en photo les gamins qui jouent avec ton fils lors du match de foot, et qu’un parent vient te demander une ou deux photo de son enfant … nous devrions lui présenter une facture? Même sans être pro ?
Comme nous l’avons déjà évoqué ensemble, je comprends très bien ton point de vue. Je voulais simplement que la notion de bénévolat apparaisse quelque part 😉
Après une organisation c’est autre chose, c’est souvent des associations et que le personnel de l’asso bosse bénévolement c’est son prob finalement. Donc sauf si le photographe fait partie de l’asso, ça reste un membre extérieur déjà. Association à but non lucratif ne veut pas dire que l’asso ne paye pas des gens, ne fait pas de bénéfices et même je dirais ne fait pas de business. T’as des asso qui sont blindées. lol
Faire des photos gratos pour se faire connaître d’une asso, pour moi ça ne marche pas si tu veux vendre tes photos ensuite, du moins d’une manière générale ça me semble impensable. Mais le meilleur moyen de le savoir c’est de tester. 😉
Publier des photos sur un blog ce n’est pas faire de la concurrence déloyale, sauf si tu fais tout pour transmettre tes photos gratuitement à tous les participants d’une épreuve par exemple. C’est comme donner ses photos gratos sur place. Et même si ça ne fait aucune concurrence, ça pose toujours le prob d’indiquer au monde entier que notre travail ne vaut rien. 😉
Après tout est une question de contexte en fait, on ne peut pas répondre si facilement oui ou non.J’ai filé pas plus tard que tout à l’heure une photo de samedi dernier à 2 volleyeuses parce qu’elles apparaissaient dessus. est-ce une connerie ou déloyale ?
Sur le principe oui, mais dans les faits non.
D »une parce que je suis le seul à avoir cette photo, vu que j’étais seul et qu’elles m’ont fait signe pour que je les prenne moi en photo précisément. Est-ce que c’est une photo que je vais vendre un jour ? Non parce que c’est une photo en mode souvenir et je l’ai faite juste parce que c’était marrant de les voir me faire signe et sourire toutes les 2 pour la photo. Et j’ai transmis la photo en 800 x 600.
Bref, ce qui compte c’est le massage qu’on fait passer surtout.
Filer une ou 2 photos à un autre parent c’est pas de la vraie concurrence déloyale. Filer toutes ses photos au club et aux parents à chaque match oui. Et encore une fois c’est un très mauvais message envoyé.
Donc pas besoin de facture, mais juste d’un peu de logique et de raison bien souvent. 😉
Bref, quand le bénévole se transforme en prestataire, ça me gène très fortement personnellement et dans tous les domaines. Je n’aime pas non plus le travail au noir. J’aime l’équité et la justice quoi. 🙂
Merci pour cette réponse étayée 😉 Ma limite c’est de faire ce que je veux, comme je veux (nombre de photos, situations photographiées, choix des événements, durée de présence etc …) . Sinon ça se transforme en prestation et là c’est plus le même délire et on rentre plus dans le cadre de ce que tu évoques dans ton article, travail dissimulé etc …
Dans mon cas, ces « dons » sont une manière de faire connaître une association qui le mérite à mon sens, en fournissant un peu de support de communication. Me faire connaître n’est pas le but premier, et encore moins d’essayer de les vendre ensuite.
Merci pour ces précisions et ces nuances 🙂 Et on veut voir la photo souvenir des 2 volleyeuses maintenant 😛
Si tu fais ce que tu veux, t’es moins dans une démarche de prestation déjà. 😉
Vouloir faire connaître une association, une personnalité, un sportif ou autre c’est une intention louable. Mais y a-t-il un vrai retour en échange ? L’asso te fera t-elle connaître ? Feront-ils une quête pour t’aider à investir dans du nouveau matos ou pour remplacer du matériel que tu aurais accidentellement pété sur le terrain ? Si la rép est non, pour moi c’est une relation unilatérale. 😉
Je pense que les relation gagnant gagnant sont celles qui vont le plus loin et sont les meilleures, mais si tu te dévoue pour une cause sans rien en attendre, ça me va aussi.
La photo des volleyeuses est sur mes stories insta, mais du coup aussi dans celles de Facebook, même si j’y fou jamais les pieds dans celles-là. 😉
Le constat dépasse la photographie pour s’étendre à tous les métiers en indépendant. Le piège du pas cher pour avoir des clients est présent partout. Je l’ai connu quand je créais des sites internets, mas femme aussi qui doit défendre ses tarif de secrétariat face aux petites nouvelles qui cassent le marché pour presque rien mais qui disparaissent rapidement faute de rentabilité. En attendant, le mal est fait et le client n’a retenu que les tarifs !
bonjour,
Triste mais vrai. En étend indépendant je faisais des photos d’autocross et j’étais « Le » photographe officiel. C’est à dire que j’étais autorisé à me trouver sur la piste avec les commissaires et que j’étais assuré pour, en sport mécanique on ne rigole pas.Je vendais aux pilotes, ce n’était pas le « Pérou » mais cela me finançait les déplacements en gros.
Un neveu du président a voulu venir faire des photos et a eu l’autorisation de venir sur la piste. Il avait un job,il tenait un bar avec sa femme, mais il voulait se faire plaisir et se faire « mousser ».Il a commencé à mettre ses photos, dont beaucoup où les voitures étaient coupées (personnellement j’aurais eu honte de montrer cela et lorsqu’il m’arrive d’en faire, c’est la poubelle) faites avec son compact sur internet et en faire cadeau sur demande. Je travaillais avec un D2X, un 80-200mmF2.8 et un 300mmF4. Est ce que les gens ont vu la différence de qualité, et je ne parle pas uniquement de la qualité « technique » de la photo ?
Nenni, rien ne surclasse une photo gratuite, je n’ai absolument plus rien vendu. Fin de l’histoire et des photos d’autocross.
Autre histoire à l’inverse, pendant des années j’ai pour le plaisir suivi l’équipe féminine de volley en étant sur le terrain. Elles ont progrésser de N1 à DEF, puis PRO et c’est là que , oh , surprise, le président et la trésorière me sont tombés sur le rable :
le discour a été fort simple, tu fais beaucoup d’argent avec tes photos, cela ne rapporte rien au club, alors maintenant tu n’es plus autorisé sur le terrain et tu paiera un billet pour entrer te mettre dans les tribunes. Fin de l’histoire et des photos de volley. Faut’il ajouter que je n’ai jamais rien vendu comme photos de volley, ni aux joueuses, ni aux supporters, et que ni le président , la trésorière ou aucun membre du bureau ne m’a jamais rien acheté.
Pour terminer ce … président a mené l’équipe PRO au dépot de bilan en fin de saison, ce dont il avait été mis en garde par la fédé, mais il était tellement fier que « son » équipe joue en PRO au lieu de rester en DEF.
J’ai malheureusement le sentiment que les indépendants sont condamnés à terme, par ce que les amateursqui ont un job veulent se faire plaisiret que pour eux la photoest juste un hobby.
Petit détail pour finir, sans N) de siret, pas de facture possible à ma connaissance, juste un certificat pour établir que Pierre a vendu à Paul du matériel photo, sans que ce soit une pièce comptable comme une facture, mais je dis cela sans être ni spécialiste ni comptable.
Prêt à tous pour les JO ? Prêt à aller plusieurs jours d’affilé à Paris ?! :p
Tu connais mon avis, je suis d’accord avec toi. Je pense qu’il vaut mieux garder son intégrité, ne pas marcher sur les autres, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai presque jamais eu d’augmentation, mais au moins, je peux me regarder en face. 🙂
Oui je suis même prêt à affronter Paris et ses autochtones.
C’est ça, je trouve que les valeurs d’intégrités sont à la marge aujourd’hui et c’est bien dommage, on devrait s’inspirer des pays nordiques bien plus doués que nous dans ce domaine et bizarrement chez eux pas mal de choses se passent mieux.
Après malheureusement dans une société avec des personnes vicieuses, il faut aussi savoir jouer des coudes pour pas se faire marcher dessus, ce qui est d’autant plus compliqué pour les personnes qui ne souhaitent pas devoir se battre…
Mais il le faut parfois malheureusement…
Bonjour,
Très bel article et malheureusement je partage votre avis…c’est de plus en plus dur de vivre de la photographie 🙁
Courage, courage et tenons bon !!
Il le faut bien, mais parfois ça donne envie de tout arrêter, c’est certain…
Même si le sujet a déjà été abordé sur ce blog, et bien que certains points de désaccord subsistent entre nous (notamment sur la possibilité pour un amateur de vendre légalement ses photos, fut-ce à titre accessoire), je suis assez convaincu par l’article : il me fait d’ailleurs revoir en partie mes « convictions » initiales.
C’est un sujet que j’aborderai à nouveau à l’avenir encore j’imagine. 🙂
Je ne dis pas qu’un amateur peut faire de la prestation, mais exceptionnellement vendre une photo, une baguette de pain ou je ne sais quoi.
Il y a une case autres revenus sur la feuille d’impôt qui est faite pour ça. C’est pour des montants faibles et bien sûr exceptionnels. Si on doit faire 3 prestas à 500€ dans l’année, là c’est pas bon, encore que je suis sûr que les impôts laissent pisser le truc…
C’est plutôt du côté de l’URSSAF que le problème se pose. Il reste très compliqué pour un photographe amateur de se faire rémunérer tout en restant dans la légalité (j’évoque une prestation photographique, pas la cession tolérée de certains clichés déjà réalisés). De la même manière, il est extrêmement risqué pour une fédération sportive (par exemple) de rémunérer un amateur sans statut.
En fait c’est pas une démarche de rémunération qu’il faut avoir, là oui il faut un statut si on en est là. C’est plus t’es amateur, un club veut t’acheter une photo pour le site web que tu vas vendre 50 balles et tu le déclares et puis voilà. Mais dans tous les cas, celui qui veut en faire une activité, doit faire les démarches qui vont avec, sinon c’est du travail au noir. 😉
Et si tu fais une prestation, c’est une prestation, donc oui ça marche pas vraiment dans ce cas, mais c’est logique.
Les Fédés qui font appel à des amateurs, c’est justement pour rien payer sauf la bouffe et les frais d’hôtel à la rigueur… Et beaucoup se contentent de ça…
On a déjà parlé longuement en privé tous les 2 et tu connais mon avis à ce sujet. Je suis vraiment d’accord avec toi, et je suis limite à devoir reprendre un job alimentaire à contre coeur à cause de ce problème et du COVID, alors que j’ai sacrifié beaucoup de choses pour réussir depuis que j’ai débuté à 100% fin 2019.
Entre une société qui organisent des évenements internationaux dont un GP de F1 qui me dit qu’ils « engagent des photographes bénévoles », des équipes sportives qui me disent « Pourquoi payer un photographe, alors que je peux avoir des miliers de photos gratuitement », les sportifs qui me disent qu’une photo à 10/20€ c’est trop chère…etc
C’est simple, dans le sport et notamment dans les disciplines où je travail, si je ne brade pas mes prix, j’ai 0 contrat. Les équipes et organisateurs sont tellement habitués à avoir des photos gratuitement ou à des prix dérisoires, qu’ils ne connaissent plus la valeur de la prestation… Encore plus fou, c’est qu’ils négocient même à la baisse les prix bradés.
J’en ai discuté dernièrement avec un concurrent qui est même devenu un ami cette année, et il avait le même constat que moi… Il me disait qu’ils connaissaient un photographe qui voulait à tout pris garder les bons tarifs, et qu’il avait du coup fait 0€ de CA en 2021.
On en est arrivé au point de devoir vendre à des prix dérisoires, juste histoire de décrocher un contrat, c’est grave. Et le pire c’est que je me sens mal à l’aise de devoir accepter ses tarifs, alors que des concurrents sont encore beaucoup moins chère et ne s’en cachent même pas. J’ai vu des pros vendrent des fichiers numériques HD à des concurrents à 3.5/5€ et proposer des services à 50€ la journée à des équipes sportives. A côté, je passe pour un voleur alors que je suis déjà à -50% par rapport à mes tarifs normaux.
Désolé mais pour moi un photographe, c’est grand minimum 300€ la journée, et normalement on devrait même être sur du 300€ la demi-journée. Je ne sais pas toi, mais si je donne ce tarif à une équipe ou un organisateur, on me rigole au nez…
D’ailleurs je suis en train de me former en portrait, histoire d’élargir mon offre, de pouvoir refacturer à des prix normaux et recommencer à vivre de ma passion.
Juste ce paragraphe où je ne suis pas d’accord avec toi :
» Pour ma part, je considère que les plus légitimes sur une grosse compétition, ce sont les photographes qui ont la carte de presse, puis ceux qui bossent en agence et les indépendants comme moi et ensuite les amateurs. »
Je ne vois pas pourquoi toi et moi en indépendant, on est moins légitime que les photographes de presse ou en agence. On fait le même boulot, on a juste pas les mêmes clients. Pour moi on est au même niveau, et d’ailleurs ça me rend fou les photographes de presse qui se prennent pour des Dieu sur les épreuves et qui se sentent prioritaires sur toi au point de se placer devant alors qu’ils arrivent à la dernière seconde.
Ton témoignage en dit long et beaucoup devraient essayer de comprendre ta position et ce que ça fait de vouloir créer et d’être bloqué et barré par des personnes qui font n’importe quoi. Pour moi 300€ la journée, ce n’est pas du tout du vol. 😉
Pour ce qui est des photographes de presse, il faut savoir que dans les grosses compétitions, en fait il ne devrait y avoir qu’eux seuls. C’est la presse qui décident qui seront les photographes qui pourront assister à un match de Ligue 1 par exemple ou pour les championnats de France d’Athlétisme. Ils ouvrent aux indépendants et aux amateurs, mais en théorie seuls les photographes de presse sont légitimes pour être là.
C’est pour ça qu’ils ont la priorité et eux on sait qu’ils sont là pour bosser, un indépendant aussi, mais il n’a pas forcément de clients ou de commande sur place. Donc on est pas des sous-fifres non plus, mais pour moi on passe en second quand même. Sauf les indépendants rares qui ont une carte de presse.
Après des photographes qui se la pète, il y en a plein, que ce soit dans la presse, les indépendants ou les amateurs. Mais j’en ai vu personnellement plus se la péter chez les indépendants et amateurs. 🙂
Tu peux utiliser mon témoignage, il n y a pas de soucis. Je n’ai vraiment rien à cacher et je suis à 100% transparent. Je veux juste pouvoir continuer à vivre de ma passion, c’est la 1ère fois de ma vie que je m’éclate vraiment dans mon boulot, en septembre j’ai bossé 127 heures sur un évènement sportif, je n’ai pas vu le temps passer tellement que c’était intéressant.
Si demain je dois reprendre un job alimentaire et que la personne en face de moi me demande mes motivations pour ce poste en CDI, je n’aurais rien à lui dire car j’en ai aucune… Je serai juste là par obligation et non par choix.
En cyclisme/sport méca, je n’ai jamais réussis à faire passer un devis à 300€ la journée malheureusement.
Quand je suis sur une épreuve, j’ai dans 98% des cas un client, sinon je ne me déplace pas, car je ne peux pas me le permettre financièrement. En début d’année 2021 j’avais comme client une équipe cycliste, lors d’une arrivée au sprint j’ai un coureur qui termine 2ème. J’ai faillis ne pas avoir de photos pour l’équipe, car les gars de la presse ont fait exprès de me cacher la vue. A un moment j’ai aussi des comptes à rendre envers mes clients, comme le photographe de presse a des comptes à rendre à son journal ou à un magazine.
Je suis le 1er à m’effacer, à ne pas gêner les autre dans les rares cas ou je n’ai pas de client, mais dans le cas contraire je me considère au même niveau que les autres autour de moi.
Après des débiles, il y en a partout malheureusement…
Après généralement sur ce genre de photos c’est toujours la foire aux empoignades, il faut se battre pour photographier… Chose que je déteste, c’est pour ça que le reportage je m’en fou, je ne cherche pas vraiment a avoir les mêmes photos que les autres, mais parce que je peux me le permettre. Quand on te commande cette photo… malheureusement il n’y a pas le choix.
Le problème ne concerne pas que les photographes de sport mais les photographes tout court !
Ma profession m’amène à voyager souvent pour faire des mises en service d’équipements. Dans ce cadre je fais des photos d’illustration pour mes rapports mais aussi des photos disons de voyage. Le tout d’ailleurs soit dit en passant avec mon matériel.
Comme je fais partie du club photo de la société (une grosse et qui a les moyens !!) on m’a demandé (à haut niveau) de faire des photos pour la boutique sur un sujet bien précis. Difficile de refuser et puis il faut reconnaitre que ça flatte un peu l’égo.
Heureusement je ne suis pas très doué pour la photo industrielle et vu mes résultats ils n’ont pas insisté et ont payé un pro (que je leur ai conseillé)
Tout ça pour dire que l’on peut aussi se faire piéger et qui plus est sans penser à mal !
Oui et non, en sport c’est vraiment puissance 10 par rapport aux autres domaines.
Le problème existe ailleurs certes, on le voit en particulier avec les annonces Pôle Emploi et Indeed, où il y a des recherches de photographes freelance avec des tarifs non négociable, avec des taux horaire au niveau d’un SMIC, ou juste payé à la vente des images, sans partie fixe.
Mais en dehors du sport, c’est encore possible de facturer à des prix normaux. Je connais encore pas mal de photographes qui arrivent à facturer des prestations en corpo, mode, culinaire à plusieurs milliers d’€, alors qu’en sport, c’est quasiment du domaine de l’impossible.
J’ai vu des annonces pour être photographe immobilier payé 20€ la prestation… En gros, tu vas à l’appart que tu dois photographier et dès que tu entres, tu perds de la thune. C’est magnifique quoi. 🙂 🙂 🙂
A chaque fois que je vois cette annonce, je la signale comme de l’arnaque, raf ! lol
J’en ai signalé plusieurs des annonces de ce style sur Indeed, mais elles y sont toujours…
Pas étonnant, c’est comme les signalement sur Facebook quoi…
Je ne dis pas dans mon article que les gens qui font ça sont tous des pourris. 😉
Il y en a qui sont sans vergogne et ne pensent qu’à eux.
Après dans le cas présent, si la qualité de la photo leur suffisait, c’est un pro qui se faisait directement spolié en fait et une entreprise qui se dira de façon durable qu’elle peut se passer de dépenses dans ce domaine. Les conséquences peuvent vite être importante en fait.
Si dans votre travail, votre patron vous dis qu’il ne veut plus de vous dans l’entreprise parce qu’un autre type fait ça gratuit, imaginez votre réaction. 😉
Rendre service c’est une chose, mais réaliser une prestation en est un autre.
Dans mon ancienne entreprise, j’ai aussi gratuitement réalisé des photos, mais clairement jamais de qualité photographe et pas pour la communication de l’entreprise ou quelque chose d’important. C’était juste pour des souvenirs de fabrication sur un ou 2 chantiers. Donc j’ai fait des photos à l’arrache comme n’importe qui l’aurait fait. Mais c’est évident qu’il n’est jamais simple de refuser, c’est pourquoi je n’avais pas moi-même refusé, mais fait un truc lambda. S’ils voulaient mieux ou un truc plus complet, ils savaient en plus qu’ils pouvaient m’embaucher comme photographe pour cette prestation. Mais patron, collègues comme client savent bien sûr forcer des photographes passionnés ou pros à bosser gratuitement. C’est triste mais vrai.
Mais plus il y aura de gens qui refuseront ça et plus il y aura de décideurs qui se diront qu’il faut budgéter un photographe pour tel ou tel projet, comme on budgète tout le reste en fait. 😉
Je ferais bien plein de commentaires, mais on a débattu déjà sur le sujet 😉 Juste une remarque sur un particulier qui facture occasionnellement. Pour moi ce n’est pas possible. Il faut un N° de SIRET ou une demande d’immatriculation en cours pour facturer. Tu peux vendre exceptionnellement un truc, le déclarer sur les revenus, mais pas facturer.
Je pense que si mais je ne suis vraiment pas un spécialiste de ces questions. 😉
On a déjà débattu, mais on n’a pas parlé des gens qui donnent gratuitement leurs photos et de ce que ça implique. Pensez-tu normal que je me fasse évincer au profit de personnes qui donnent leurs photos pour une accréditation ? 🙂
Si le photographe pro n’apporte pas de valeur ajoutée par rapport à celui qui le fait gratuitement, c’est normal. Avant le seul fait de savoir faire des photos était une valeur ajoutée. Ça ne l’est plus, car pour louper une photo avec les appareils actuels, il faut presque le faire exprès….disons que c’est ce que ces gens la doivent penser. Maintenant, il y a deux scénarios. C’est vrai et donc ce taf est mort. C’est faux et il faut juste leur laisser le temps de s’en rendre compte. Ça me rappelle l’histoire d’une boite qui travaillait avec un photographe qui faisait du pack shot et qui l’a quitté pour un autre bien moins cher. La boite en question est revenu pleurer après quelques semaines chez le premier pour lui demander de refaire les photos.
Réussir une photo c’est pas juste faire une photo nette non plus, tout comme être un bon conducteur ce n’est pas savoir démarrer la voiture.
Je pense que c’est de l’utopie de penser que les gens se rendront compte de quoi que ce soit, l’humain doit toujours être guidé ou forcé pour comprendre les choses malheureusement.
Là dans le cas précis dont je te parle, ils en ont rien à foutre de me dégager et d’autres en feront les frais pour des gens qui sont juste là pour leur plaisir, pour se mettre en avant et qui donne leur travail… Qui peut luter contre ça ? Quel que soit la qualité des photos, si t’as des personnes qui font n’importe quoi, c’est impossible de lutter parce que c’est totalement déloyal malheureusement…
Toi tu considères que c’est n’importe quoi. Mais regarde cela d’un autre angle. Je suis un photographe lamda et j’essaye de percer. J’ai un peu de trésorerie devant moi ou j’ai une autre niche photographique qui fonctionne pas mal. J’accepte de donner mes photos sur un événement. En plus sur l’événement sportif le bénévolat ce n’est pas ce qui manque. Cela aura deux impacts. J’élimine la concurrence. C’est ce qu’il en train de t’arriver. J’aurais des photos de l’événement et pas toi et donc je pourrais aller me vendre le jour ou un autre événement du même style cherche un photographe et est prêt à le payer. La conséquence de cette stratégie peut être double. Que tout le monde disparait. Car qui sera prêt à payer sachant que l’on peut l’avoir gratos. L’autre conséquence peut être que je deviens un acteur incontournable de ce business. Mais dans les deux scénarios, ton modèle actuel, il n’a plus sa place. Je n’ai pas dit que je suis d’accord avec cela, mais c’est une conclusion probable. Personnellement je pense que pour vivre de la photo, il va falloir vraiment être dans des domaines de niches avec des gens prêts à payer. Dans le domaine du mariage tu as maintenant des couples qui n’hésitent pas à demander une prestation gratuite en échange de visibilité sur leurs réseaux et tu as des photographes qui y vont. Donc le métier de la photographie, et pas uniquement le sport, est touché par ce phénomène.
Je n’ai jamais dit que seul le sport est touché, après c’est le sujet de l’article, mais il y a beaucoup à dire à tous les niveaux.
Ta vision est assez cynique et détachée, essaye juste de te mettre à la place de photographes qui veulent légitimement vivre de leur activité ou même de n’importe quel employé qui veut vivre du travail qu’il propose.
Pour moi, le rigolo qui fait du gratuit pour évincer la concurrence, n’évince rien du tout et c’est une stratégie totalement crétine. Il se tire juste une balle dans le pied et à tout le monde au passage… Si t’as fait du gratuit et que tu te fais reconnaître en tant que tel, déjà t’as les personnes évincées qui vont t’en vouloir et probablement pas te faire de la bonne publicité et surtout tu ne vendras jamais tes photos ensuite, les gens de la compétition en question te gerberont pour un autre couillon si tu parles de prix l’année d’après… Et tu ne te fais pas un réseau sur du gratuit, je n’y crois pas, en tout cas pas sur la durée. Les gens te prennent juste pour le débile de service c’est tout. J’ai vu ce cas là plein de fois et généralement tes « clients » parlent de toi en mal sans que tu le saches, bref il n’y a pas de respect.
Et du coup rien de durable là-dedans parce que le gars qui fait du gratuit voudra immanquablement un jour toucher les fruits de son travail…
Tu passes pas d’un évènement à un autre si facilement et puis c’est des milieux fermés ou les gens se parlent. Bref pour moi c’est pas une solution, sur le papier ça marche mais dans les faits je pense pas que tu pourrais trouver un photographe qui vit de son activité aujourd’hui et qui a fait ça auparavant.
Cynique je ne sais pas. Détachée oui et c’est totalement volontaire. Pour faire une analyse d’un problème, il faut s’en détacher. Je comprends évidement que cela te touche, car tu es en plein dedans, mais si tu veux prendre une décision pour l’avenir il faudra analyser le problème en s’en détachant. Tout ce que j’écris plus haut n’est pas cynique, mais une simple analyse probable de la situation. D’autres scénarios sont probables aussi. Des fois les faits sont juste les faits. Bon ou mauvais, c’est juste comme cela. On peut le déplorer, on peut les combattre, mais pour se projeter dans un avenir, il faut analyser froidement une situation, regarder les débouchés probables et ensuite on peut se projeter.
Qu’il n’y ai pas de méprise. Je ne cautionne pas ce qui t’arrive. J’ai un grand respect pour ceux qui essayent de vivre de leur passion et je préférerais largement que tu n’ai pas ces problèmes.
Se détacher, émettre des hypothèses et regarder les débouchées possibles, c’est une chose, mais c’est aussi un peu tergiverser et ne pas se positionner pour un souci qui est bel et bien présent et grandissant. Et forcément en adoptant une position extérieure, c’est obligatoirement plus compliqué à entendre.
Moi je suis dans le problème, mais je ne suis pas si souvent que ça impacté directement, indirectement clairement, mais directement pas souvent. Mais justement, je sais me servir de mon expérience et de ce que je sais pour faire passer des messages et faire comprendre la situation. Parce que se laisser trop faire, ne rien dire ou déjà prévoir de quitter le navire, c’est tirer un trait sur le métier de photographe dès à présent pour moi…
Maintenant, je comprends ce que tu veux dire et je ne peux pas dire que tu ais foncièrement tord, mais ça nous amène juste à la disparition des photographes qui vivent de ce métier, c’est la seule issue au fond. Parce que de passer d’une niche à l’autre jusqu’à ce qu’elles deviennent des jouets pour les personnes qui acceptent le gratuit… à un moment ou un autre il n’y aura plus d’échappatoires et c’est déjà un peu le cas aujourd’hui finalement.
Pourtant, je n’ai pas de problème avec la disparition de métiers ou même de secteurs d’activités qui ne se justifient plus aujourd’hui.
Si on considère la photo dans ce cas-là, la vérité fait mal… mais pourquoi pas.
Mais à mon sens c’est l’inverse, on devrait être dans l’âge d’or de la photographie aujourd’hui. On n’a jamais eu autant de besoins de visuels et donné de l’importance à l’image dans le monde.
Ce que je veux c’est informé et amener des personnes à réfléchir différemment leur pratique de la photo et leur avenir pro ou amateur dans le domaine.
Bonjour,
Article intéressant qui malheureusement reflète la réalité de ce qui se fait. J’ai eu les mêmes expériences sur mes demandes d’accréditation sur des compétitions locales, nationales ou internationales.
Le fait que les organisateurs possèdent tous les droits d’exploitation de l’image est au final un vrai fléau. Même pour une course lambda sur route tu peux te faire refuser l’accréditation si tu ne donnes pas tes photos 🙁
Moi ce qui me « saoule » de plus en plus ce sont les fédérations qui refusent les accréditations sans raison autre que tu n’as pas la carte de presse (je ne te rejoins donc pas sur la prioritisation que tu indiques ;-)). Notamment en cette période COVID, on a vite fait de voir des compétitions où la carte de presse est obligatoire pour accéder. La conséquence immédiate c’est que les athlètes ne peuvent pas avoir de photos correctes car la presse (je suis CLP donc je connais un peu) publie 1-3 photos et se limitent souvent aux vainqueurs d’une épreuve/catégorie(sur une journée cross par exemple, les champions minimes, cadets, juniors … peuvent toujours chercher pour avoir une photo prise par la presse, idem sur un Triathlon, une compétition d’athlétisme …). Et même les athlètes qui ont droit à une photo dans la presse, non pas quelque chose de qualitatif et réutilisable.
Donc on nous refuse des accès alors qu’il y a un réel manque (c’est ce qui m’agace le plus, l’organisateur à tout pouvoir sur qui a le droit d’essayer de faire du business). J’ai d’ailleurs régulièrement vendu des photos à des athlètes internationaux, donc la demande est bien présente. Petit bémol quand même, une majorité pense que la gratuité est une norme (notamment chez les français ;-)) 🙁 .
Ce qui m’interpelle le plus souvent c’est que le fait d’accréditer quelques indépendants n’a aucun impact sur la presse. J’ai déjà eu des refus du type « on a déjà des photographes », sous entendu des bénévoles qui donnent les photos. Evidemment je leur explique que ce n’est pas mon cas et que je ne vois pas en quoi un photographe de plus ou moins impacte la compétition (il n’y a pas de coût pour eux, et ils peuvent si c’est le problème réserver certaines zones « critiques » à la presse).